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vendredi, 26 avril 2019

L’initiative chinoise « Belt and Road » bat son plein en Europe

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L’initiative chinoise « Belt and Road » bat son plein en Europe

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 

La transformation multipolaire en cours sur le continent eurasien confirme la coopération industrielle et diplomatique entre la Chine et le continent européen en dépit de la forte opposition des États-Unis. 

La visite de Xi Jinping en Europe confirme ce que beaucoup d’entre nous ont écrit au cours des derniers mois et des dernières années, à savoir la réalité de la transformation mondiale en cours, d’un monde dominé par les États-Unis, vers un monde pluraliste composé de puissances différentes travaillant ensemble à l’avenir d’un monde multipolaire. 

L’Europe se trouve donc dans une position imprévue, à l’équilibre entre l’ancien monde avec ses liens avec les États-Unis d’une part et le nouveau monde de l’Eurasie naissante portée sur les fonds baptismaux par la Russie et la Chine d’autre part. 

Des pays comme l’Allemagne et la France, et même le Royaume-Uni, ont depuis longtemps mis en place des politiques commerciales favorisant l’intégration avec les pays du supercontinent eurasien. En 2015, le Royaume-Uni a été l’un des premiers pays occidentaux à rejoindre la Banque d’investissement pour l’infrastructure (AIIB), dirigée par la Chine, qui finance des projets de l’Initiative Belt and Road (BRI). 

Le méga projet chinois BRI [les nouvelles routes de la soie] a débuté en 2014 avec l’objectif ambitieux de favoriser le commerce entre la Chine et l’Europe par mer et par terre, avec la participation de tous les pays intermédiaires. L’idée, en tant que consolidation naturelle du commerce, est de réduire les délais de livraison des marchandises par chemin de fer et d’intégrer les routes maritimes. Le projet couvre non seulement les ports et les lignes ferroviaires, mais également la construction d’infrastructures technologiques permettant une inter-connectivité mondiale en utilisant la technologie 5G développée par le géant chinois de la technologie Huawei. 

L’Allemagne et la France ont, au fil des années, renforcé leurs partenariats avec Beijing. Paris, en particulier, a des liens historiques avec la Chine découlant de la coopération nucléaire entre le groupe chinois General Power Group (CGNPC) et Électricité de France (EDF), qui remonte à 1978, ainsi que de la coopération aérospatiale entre Airbus et les compagnies aéronautiques chinoises, en cours depuis 1985. 

L’Italie a récemment approché la BRI, suite à une initiative du nouveau gouvernement constitué du mouvement Lega Nord et du Mouvement des cinq étoiles (M5S). La décision de signer un mémorandum d’accord entre Beijing et Rome souligne la volonté du nouveau gouvernement de maintenir une position équilibrée entre Washington et Beijing dans certains secteurs. C’est exactement la démarche de l’Allemagne, qui a choisi de continuer à approfondir ses liens avec Moscou vis-à-vis des hydrocarbures et de Nord Stream 2, face aux énormes pressions de Washington. En outre, l’Allemagne et l’Italie ont toutes deux confirmé leur volonté de faire confiance à Huawei pour la mise en œuvre et la gestion du trafic 5G, élément fondamental d’un monde dominé par l’internet des objets. 

Les décisions de l’Allemagne, de la France et de l’Italie de poursuivre leur coopération avec Moscou et Beijing dans divers domaines vont à l’encontre du discours avancé par les médias aux ordres, contrôlés par les États-Unis, qui tentent de décourager les hommes politiques européens d’agir dans l’intérêt de leurs pays et de s’engager avec la Russie et la Chine. 

Washington ne comprend toujours pas pourquoi certains pays européens sont si déterminés à saisir les opportunités offertes par l’Est. L’exemple récent de l’Italie est assez facile à comprendre. Les Italiens espèrent que la BRI donnera une impulsion indispensable à leur industrie manufacturière, qui est en berne ces dernières années. La volonté de capitaux chinois de stimuler les exportations de produits italiens est le moteur du projet d’accord entre Beijing et Rome. 

Outre le besoin évident et naturel de capital financier, il y a aussi l’idée d’assurer l’approvisionnement en énergie, comme le fait l’Allemagne avec la construction du Nord Stream 2 avec la Russie. Malgré la forte opposition américaine, Berlin a défendu ses intérêts nationaux en matière de diversification énergétique, en évitant de céder aux pressions de Washington, qui souhaitait que l’Allemagne s’appuie sur le GNL [gaz naturel liquéfié] fourni par les États-Unis à un prix exorbitant par rapport au gaz fourni par la Russie. 

Les divergences entre les hommes politiques européens sont frappantes, surtout si l’on examine les relations entre Macron et Salvini en Italie ou entre May et ses collègues européennes. Même entre Merkel et Macron, il semble y avoir des frictions notables autour de l’indépendance énergétique. Cependant, malgré ces divergences apparentes, le thème dominant en dernière analyse est celui de vouloir échapper à la domination étouffante de Washington au profit d’une plus grande participation au concept d’un monde multipolaire. 

Aucune capitale européenne – que ce soit Paris, Rome, Berlin ou Londres – n’a l’intention de rompre le pacte atlantique avec Washington. Ceci est confirmé à chaque occasion officielle possible. Cependant, alors que Pékin se trouve de plus en plus au centre des questions de technologie, de fourniture de capital pour des investissements ou d’expansion commerciale, les modifications apportées à l’ordre global semblent imparables. 

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Le dernier obstacle reste les pays toujours étroitement liés aux politiques pro-atlantiques, ceux qui trouvent en Beijing, et surtout en Moscou, une excellente excuse pour inviter Washington à s’immiscer davantage dans les affaires souveraines de l’Europe. Les pays baltes et la Pologne semblent offrir aux décideurs américains le meilleur atout pour tenter d’influencer le débat sur le vieux continent concernant les liens avec l’Est. Les crises artificielles créées en Ukraine, en Syrie et au Venezuela servent également à diviser les dirigeants européens en camps opposés, créant ainsi les conditions nécessaires pour saboter la coopération européenne avec l’Est. 

Ce n’est pas un hasard si pour les stratèges américains les deux plus grands dangers résident dans la possibilité que Moscou et Beijing, ou Moscou et Berlin, coopèrent et coordonnent leurs efforts. Le triangle Berlin-Moscou-Beijing, avec l’ajout de Rome et de Paris, représente un scénario sans précédent pour Washington en ce qui concerne son défi à l’hégémonie américaine en Europe. 

Wang Yiwei, chercheur principal au Center for China and Globalization, lors de la visite historique de Xi Jinping à Rome, a exprimé de manière concrète l’évolution de l’ordre mondial : « Avec le plan de coopération 16 + 1 des pays d'Europe centrale et orientale avec la Chine, plusieurs pays ont signé un mémorandum d'accord avec celle-ci afin de construire conjointement la BRI. Actuellement, 171 accords de coopération ont été conclus avec 123 pays et 29 organisations internationales dans le cadre de la BRI ».

Federico
 

mercredi, 24 avril 2019

Modi-Poutine: alliance stratégique ?

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Modi-Poutine: alliance stratégique ?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

L'on avait déjà noté que l'Inde et la Russie s'étaient mises d'accord sur une certaine convergence stratégique, associant d'ailleurs la Chine, au sein du BRICS. Il en résulte que l'Inde ne partage pas vraiment les objectifs américains au Moyen-Orient.
Ceci n'a d'ailleurs pas empêché l'Inde, sous la présidence de Narendra Modi, d'accepter les pressions américaines au plan international et dans le même temps de faire un large appel aux importations d'armes venant du complexe militaro-industriel des Etats-Unis.

Il reste que l'on a été surpris de voir l'Inde accepter un décret de Vladimir Poutine conférant à Modi la plus haute distinction honorifique russe. Il s'agit de la promotion dans l'Ordre de St André l'Apôtre dit en anglais Order of St Andrew the Apostle the First-Called. Cette distinction avait été abolie sous le régime soviétique et rétablie en 1998. Modi est le premier chef d'Etat occidental à recevoir cette distinction. Les observateurs considèrent que cette distinction, loin d'affaiblir l'audience politique de Modi en Inde, contribuera grandement à augmenter ses chances dans les futures « élections présidentielles.

Le décret russe indique que Modi a été décoré pour les services exceptionnels qu'il a apporté au partenariat stratégique entre l'Inde et la Russie, ainsi que pour le développement des relations amicales entre les deux peuples. Modi en retour a remercié Poutine avec une effusion remarquée. « Je suis très honoré de recevoir cette distinction prestigieuse. « J'en remercie le président Poutine et le peuple russe. Les racines de l'amitié entre la Russie et l'Inde sont anciennes et profondes. L'avenir de notre partenariat est brillant. Celui-ci avait déjà apporté à nos citoyens respectifs de nombreuses retombées positives.

Les observateurs extérieurs, notamment à Washington, ont été surpris de voir les témoignages de reconnaissance de Narendra Modià l'égard du président russe. Ils ont été plus encore surpris de voir Vladimir Poutine interférer, certes indirectement, mais d'une façon pouvant être lourde de conséquences, dans le processus électoral intéressant un chef d'Etat extérieur. Il avait toujours tenu a éviter de telles interventions officielles.

Rappelons cependant que Modi avait pris certains risques en acceptant l'acquisition de missiles russes de défense S-400 pour un montant de 6 milliards de dollars. Il négocie actuellement par ailleurs la mise en place d'une devise autre que le dollar pour les transactions avec la Russie.

Image Narendra Modi et Vladimir Poutine en 2018
 

vendredi, 05 avril 2019

Jean-Philippe Duranthon : « Le contre monde est en marche » : faudra-t-il une nouvelle Longue Marche en Chine… ou en Europe ?

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Jean-Philippe Duranthon : « Le contre monde est en marche » : faudra-t-il une nouvelle Longue Marche en Chine… ou en Europe ?

Billet d’Humeur du 28 mars 2019, par Jean-Philippe Duranthon*

Ex: https://geopragma.fr

Caroline Galactéros a publié le 25 mars un « billet du lundi » consacré, dans la perspective de la visite en France du président de la République populaire de Chine, aux relations entre la France et ce pays. J’adhère pour ma part totalement aux analyses contenues dans ce billet mais aimerais prolonger certaines d’entre elles avec un prisme économico-financier.

1/ Sur le plan international, la Chine joue un triple rôle :

– c’est une puissance politique, qui s’affirme sans cesse davantage à l’échelle régionale mais aussi mondiale au point que certains voient aujourd’hui l’émergence d’un nouveau duopole, cette fois sino-américain ;

– c’est une puissance économique, un acteur fondamental de la répartition internationale de l’activité économique : en faisant appel à elle les entreprises peuvent, d’un côté abaisser leurs coûts de production, de l’autre vendre leurs produits sur un marché énorme et dont le potentiel de croissance doit être mesuré à l’aune des perspectives de développement du pays ;

– c’est une puissance financière car, en achetant leurs emprunts d’Etat, en particulier les bons du Trésor américain, elle permet aux pays occidentaux de financer leurs déficits des paiements mais aussi acquiert de ce fait une capacité d’investissement considérable.

Dans une sorte de cercle vertueux ces trois puissances se renforcent mutuellement. À titre d’exemple, l’énorme capacité financière de la Chine lui permet à la fois – de développer ses propres entreprises à vocation mondiale, ce qui complète son modèle économique tout en lui donnant des atouts supplémentaires dans le dialogue planétaire, – d’aider à financer les projets des « pays émergents », ce qui facilite sa prise de contrôle des matières premières nécessaires à sa propre croissance, – d’investir dans les entreprises occidentales, ce qui lui permet d’acquérir plus rapidement les technologies de pointe, et – de formaliser son emprise régionale en créant une « Banque Asiatique d’Investissement pour les Infrastructures » (AIIB) dont la vocation est clairement d’offrir une alternative à la Banque Mondiale.

peyrefitte.jpg2/ Faut-il, dès lors que la Chine s’est ainsi clairement « réveillée », « trembler », ainsi que Napoléon, s’il faut en croire Alain Peyrefitte, nous l’a conseillé ?

Comme le dit Caroline Galactéros, la France a, sur le plan géostratégique, beaucoup à gagner de l’émergence politique d’un grand acteur à vocation mondiale, capable de contrebalancer l’influence des Etats-Unis dont la personnalité de l’actuel président révèle à ceux qui en doutaient le poids et les objectifs.

Il n’en serait autrement que si l’on pouvait craindre une tentation hégémonique à dimension planétaire.

Peut-on la craindre d’un pays dont la langue principale est d’une complexité telle qu’elle exige de nombreuses années d’études, ne pourra donc jamais être parlée par les populations étrangères et n’a en conséquence aucune chance de s’imposer face au globish ? Faut-il la craindre d’un pays dont la culture est marquée par le confucianisme et le bouddhisme, c’est-à-dire par des philosophies dans lesquelles, contrairement à bien d’autres en Europe et au Moyen-Orient, le salut est une question personnelle et doit être recherché quel que soit l’environnement social, indépendamment de toute évolution de la société qu’il ne s’agit pas de transformer avant de la répandre sur la terre entière ? Faut-il la craindre d’un pays où l’on joue au go, c’est-à-dire à un jeu où, contrairement aux échecs dont l’objectif est de détruire l’ennemi en s’emparant de son chef, le but est « seulement » d’être plus fort que l’adversaire, sans pour autant l’anéantir ?

N’oublions pas, en outre, que le modèle économique chinois commence à montrer ses faiblesses : la croissance ralentit et le développement économique du pays fait que, désormais, la différence des coûts de production n’est plus aussi importante que dans le passé et est parfois moindre que dans d’autres pays (voir l’Ethiopie par exemple). C’est pourquoi la Chine cherche à se « banaliser » en développant des entreprises capables d’être des acteurs de poids sur le marché mondial et à maîtriser les technologies d’avenir (énergies propres, numérique…). Reste à savoir si cette nouvelle orientation, qui favorise les technologies les plus sophistiquées, permettra, comme la précédente, plus basique, de diffuser les bienfaits de la croissance économique à la majeure partie de la population.

Pensons aussi au fait que, plus qu’un pays, l’« empire du Milieu » est un empire et que peu d’empires ont été durables. Pékin parviendra-t-il à maintenir l’hégémonie des Han dans tous les territoires où ils sont implantés, mieux que, du temps de l’URSS, Moscou a voulu le faire avec les Slaves ? L’Occident ne s’intéresse qu’au Tibet (pour lequel on voit les défenseurs de la laïcité et de la démocratie réclamer avec insistance l’instauration d’une théocratie), mais c’est dans les territoires occidentaux de la Chine que se dérouleront certainement, et que se déroulent d’ores et déjà, des évènements porteurs de difficultés ultérieures.

Constatons enfin que l’histoire de la Chine est celle d’une recherche constante et d’une concentration des pouvoirs. Cette concentration des pouvoirs est absolue dans le domaine politique (pas de « balance des pouvoirs » à la mode de l’Anglais Fortescue, pas d’ « équilibre des pouvoirs » à la mode du Français Montesquieu), ce qui explique l’autoritarisme dont ont fait ou font preuve en interne les fils du Ciel successifs (quels que soient les avatars de ce Ciel) ; mais son extension spatiale n’a jamais été au centre des ambitions, dès lors que l’étranger (le barbare, auraient dit les Grecs) ne menace pas le détenteur du pouvoir.

3/ Restent les questions économiques.

Parce que le niveau de vie de sa population était faible, que son potentiel industriel était alors très limité et que tout était à faire, la Chine a obtenu de la part des pays développés de pouvoir commercer avec eux avec des dérogations considérables, de droit ou de fait, aux règles de l’OMC ou des conventions bilatérales régissant le commerce international : une forme de contrepartie aux nombreux accords imposés à la Chine, au XIXème, par les pays occidentaux et que Sun Yat Sen a, au début du XXème, qualifiés de « traités inégaux ». Bien sûr cette nouvelle inégalité de sens opposé n’était pas, pour les pays développés, inspirée uniquement par des considérations humanitaires, elle avait aussi et peut-être surtout pour but de favoriser l’émergence d’un nouveau marché, de taille considérable, dont leurs entreprises pourraient profiter.

Vingt ans après, puisque la Chine a réussi, et au-delà, son décollage économique, le même monde occidental lui demande de respecter désormais les règles qui régissent les relations économiques mondiales entre pays de niveau de développement comparable, jugées indispensables pour que les échanges favorisent le bien-être de tous. Il souhaite en particulier que les entreprises occidentales puissent investir et agir en Chine dans les mêmes conditions que les entreprises chinoises peuvent aujourd’hui investir et agir chez eux. Est-ce déraisonnable ?

Or la Chine refuse et veut continuer à profiter des exceptions qu’on lui a consenties dans un autre contexte. Elle veut continuer à pouvoir prendre le contrôle d’entreprises occidentales, ou en devenir l’actionnaire de référence, et désormais intervenir en partenariat avec les fonds d’investissements occidentaux, sans permettre aux entreprises occidentales d’en faire de même chez elle, où l’ampleur des participations étrangères est limitée et où les règles de gouvernance des entreprises sont différentes. Est-ce raisonnable ? Doit-on et peut-on l’accepter ?

Certes, la Chine a élaboré de manière accélérée une nouvelle loi sur les investissements étrangers. Mais celle-ci, dont certaines dispositions sont très vagues, donc sujettes à interprétations incertaines, ne répond pas à l’ensemble des demandes présentées pour rétablir l’équilibre des relations. Son but est plutôt de permettre au président des Etats-Unis, en mal d’accord international après les rebuffades du leader de la Corée du Nord, d’avoir un argument pour signer un accord commercial avec la Chine. Et, dans le même temps, celle-ci continue de bloquer la convention qu’elle négocie avec l’Union européenne en refusant de bouger sur des sujets aussi fondamentaux que la réciprocité d’accès aux marchés, les secteurs stratégiques, les marchés publics, les subventions ou la propriété intellectuelle.

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Comme l’écrit Caroline Galactéros, il faut donc travailler avec la Chine, il faut dialoguer avec elle, il faut chercher une solution qui satisfasse l’équilibre et l’équité. Le problème est que ce dialogue doit se faire dans un contexte que les Chinois veulent maintenir déséquilibré sur le plan économique, ce qui n’est pas acceptable.

4/ Comment faire ?

La première condition est de ne pas mélanger ce qui relève des rapports entre Etats et ce qui concerne les choix nationaux : les premiers sujets font naturellement l’objet du dialogue international, pour lequel notre pays doit être aussi rigoureux et volontaire que la Chine l’est elle-même, les seconds relèvent du droit de chaque pays à s’organiser comme il le souhaite et aucun pays n’est légitime pour chercher à imposer à des tiers ses propres choix et donner des leçons aux autres.

La deuxième condition est que notre pays, dans un cadre européen mais aussi seul (le siège permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU est un atout et confère des responsabilités que d’autres n’ont pas), s’insère dans le dialogue existant entre la Chine et les Etats-Unis. Et, dans ce contexte, la Russie pourrait être un allié de poids car elle a tout à craindre d’une Chine beaucoup plus peuplée que la partie asiatique de son propre territoire, quasiment vide et donc potentiellement attractive.

Mais, à l’échelle planétaire, l’Europe devrait avoir davantage de poids qu’un seul pays. C’est pourquoi l’initiative prise par le président de la République de recevoir le président de la République populaire de Chine avec la chancelière d’Allemagne et le président de la Commission européenne est éminemment logique. Mais, vu de Chine, quel poids ont aujourd’hui une chancelière sur le départ, dont le successeur se démarque chaque jour et exprime publiquement des revendications à l’égard de la France, et le président d’une Commission dont l’autorité sera amoindrie dans quelques mois lorsque le nouveau parlement aura été élu et disposera d’une légitimité plus grande que la sienne ? En outre, pourquoi ne pas avoir convié également le Royaume Uni qui, s’il préfère aujourd’hui se délecter dans ses jeux d’alcôves politiciens, sera toujours un acteur européen d’importance, et l’Italie, dont le PIB est le troisième de l’Union européenne à 27 ? Il est vrai que celle-ci avait choisi de faire cavalier seul en signant avec la Chine un accord-cadre relatif aux routes de la soie, sans grand contenu concret toutefois, semble-t-il, mais ne s’agissait-il pas avant tout pour elle de manifester aux Européens sa lassitude d’être toujours traitée en paria ? L’Europe ne doit-elle pas accepter que ses membres ne soient pas toujours d’accord et ne serait-elle pas plus forte si elle dialoguait avec ses membres critiques au lieu de les ostraciser ?

L’Europe doit aussi prendre conscience que les modes de régulation économique qu’elle a choisis ne sont plus nécessairement adaptés à une époque où les marchés ont acquis une dimension mondiale, ainsi que l’affaire Alstom/Siemens l’a clairement illustré.

Ainsi, les relations avec la Chine montrent les limites actuelles de la construction européenne et l’incapacité de son organisation à gérer avec efficacité les enjeux du moment.

5/ Comment apprécier, dans ce contexte, les « routes de la soie » (« Belt and Road Initiative » ou BRI) ?

S’agit-il de contribuer à la croissance mondiale en utilisant pour le bien-être de tous les énormes moyens financiers accumulés par la Chine ? D’œuvrer au bénéfice de l’entente entre les pays et entre les peuples ? De mettre en place des instruments de domination permettant au pouvoir chinois d’acquérir un droit de regard, en fait de codécision, dans toutes les zones concernées ? De promouvoir les entreprises chinoises en leur ouvrant des marchés ?… Sans doute de tout cela à la fois. Mais quelle est la véritable hiérarchie des priorités ?

Les Chinois n’aident guère leurs interlocuteurs à se positionner car, depuis l’annonce du projet par le président XI Jinping en septembre 2013 à l’université Nazarbayev du Kazakhstan, les objectifs et les modalités demeurent assez flous. Les montants concernés varient mais les ordres de grandeur sont tels (on parle de 1700 Md$ par an pour la seule Asie) qu’ils en deviennent déconnectés de toute perception concrète. Les modes de financement demeurent incertains. Certaines études montrent que 95 % des projets déjà réalisés ont été confiés à des entreprises chinoises, ce qui fait craindre une mainmise du processus par les seuls intérêts chinois ; mais ces projets ont, pour l’essentiel, été réalisés dans des zones dans lesquelles le potentiel local, c’est-à-dire la concurrence, était faible. Sans doute les possibilités sont-elles diverses et les modes de définition, de financement et de pilotage des projets peuvent varier d’un cas à l’autre : l’imagination doit avoir une place dans le processus, mais il ne faut pas oublier que la Chine dispose de moyens financiers que la France n’a pas, ce qui place inévitablement cette dernière en position de faiblesse.

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La prudence est donc de mise. Il serait autant absurde de refuser de participer au processus que d’accepter d’y jouer un rôle sans savoir à quoi l’on s’engage. C’est, semble-t-il, la ligne que les Européens ont exprimée au président chinois, et l’on ne peut que s’en réjouir.

6/ Le développement des relations entre la France et la Chine est éminemment souhaitable.

Mais son succès suppose, d’une part qu’au nom du réalisme la Chine accepte de perdre ses privilèges économiques qui ne se justifient plus, d’autre part que la France œuvre à ce qu’au nom du même réalisme l’Europe fonctionne de manière plus efficace. Il n’est pas certain que le challenge le plus difficile soit en Asie.

*Jean-Philippe Duranthon, membre fondateur de Geopragma 

jeudi, 04 avril 2019

How Brzezinski's Chessboard Degenerated Into Brennan's Russophobia

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How Brzezinski's Chessboard Degenerated Into Brennan's Russophobia
 
 

“Russia is an inalienable and organic part of Greater Europe and European civilization. Our citizens think of themselves as European. That’s why Russia proposes moving towards the creation of a common economic space from the Atlantic to the Pacific Ocean, a community referred to by Russian experts as ‘the Union of Europe’ which will strengthen Russia’s potential in its economic pivot toward the ‘New Asia.’” Vladimir Putin, President of the Russian Federation, February 2012

The allegations of ‘Russian meddling’ only make sense if they’re put into a broader geopolitical context. Once we realize that Washington is implementing an aggressive “containment” strategy to militarily encircle Russia and China in order to spread its tentacles across Central Asian, then we begin to understand that Russia is not the perpetrator of the hostilities and propaganda, but the victim. The Russia hacking allegations are part of a larger asymmetrical-information war that has been joined by the entire Washington political establishment. The objective is to methodically weaken an emerging rival while reinforcing US global hegemony.

Try to imagine for a minute, that the hacking claims were not part of a sinister plan by Vladimir Putin “to sow discord and division” in the United States, but were conjured up to create an external threat that would justify an aggressive response from Washington. That’s what Russiagate is really all about.

US policymakers and their allies in the military and Intelligence agencies, know that relations with Russia are bound to get increasingly confrontational, mainly because Washington is determined to pursue its ambitious “pivot” to Asia plan. This new regional strategy focuses on “strengthening bilateral security alliances, expanding trade and investment, and forging a broad-based military presence.” In short, the US is determined to maintain its global supremacy by establishing military outposts across Eurasia, continuing to tighten the noose around Russia and China, and reinforcing its position as the dominant player in the most populous and prosperous region in the world. The plan was first presented in its skeletal form by the architect of Washington’s plan to rule the world, Zbigniew Brzezinski. Here’s how Jimmy Carter’s former national security advisor summed it up in his 1997 magnum opus, The Grand Chessboard: American Primacy And Its Geostrategic Imperatives:

“For America, the chief geopolitical prize is Eurasia… (p.30)….. Eurasia is the globe’s largest continent and is geopolitically axial. A power that dominates Eurasia would control two of the world’s three most advanced and economically productive regions. …. About 75 per cent of the world’s people live in Eurasia, and most of the world’s physical wealth is there as well, both in its enterprises and underneath its soil. Eurasia accounts for 60 per cent of the world’s GNP and about three-fourths of the world’s known energy resources.” (“The Grand Chessboard:American Primacy And Its Geostrategic Imperatives”, Zbigniew Brzezinski, Basic Books, page 31, 1997)

14 years after those words were written, former Secretary of State Hillary Clinton took up the banner of imperial expansion and demanded a dramatic shift in US foreign policy that would focus primarily on increasing America’s military footprint in Asia. It was Clinton who first coined the term “pivot” in a speech she delivered in 2010 titled “America’s Pacific Century”. Here’s an excerpt from the speech:

“As the war in Iraq winds down and America begins to withdraw its forces from Afghanistan, the United States stands at a pivot point. Over the last 10 years, we have allocated immense resources to those two theaters. In the next 10 years, we need to be smart and systematic about where we invest time and energy, so that we put ourselves in the best position to sustain our leadership, secure our interests, and advance our values. One of the most important tasks of American statecraft over the next decade will therefore be to lock in a substantially increased investment — diplomatic, economic, strategic, and otherwise — in the Asia-Pacific region…

Open markets in Asia provide the United States with unprecedented opportunities for investment, trade, and access to cutting-edge technology…..American firms (need) to tap into the vast and growing consumer base of Asia…The region already generates more than half of global output and nearly half of global trade. As we strive to meet President Obama’s goal of doubling exports by 2015, we are looking for opportunities to do even more business in Asia…and our investment opportunities in Asia’s dynamic markets.”

(“America’s Pacific Century”, Secretary of State Hillary Clinton”, Foreign Policy Magazine, 2011)

The pivot strategy is not some trifling rehash of the 19th century “Great Game” promoted by think-tank fantasists and conspiracy theorists. It is Washington’s premier foreign policy doctrine, a ‘rebalancing’ theory that focuses on increasing US military and diplomatic presence across the Asian landmass. Naturally, NATO’s ominous troop movements on Russia’s western flank and Washington’s provocative naval operations in the South China Sea have sent up red flags in Moscow and Beijing. Former Chinese President Hu Jintao summed it up like this:

“The United States has strengthened its military deployments in the Asia-Pacific region, strengthened the US-Japan military alliance, strengthened strategic cooperation with India, improved relations with Vietnam, inveigled Pakistan, established a pro-American government in Afghanistan, increased arms sales to Taiwan, and so on. They have extended outposts and placed pressure points on us from the east, south, and west.”

Russian President Vladimir Putin has been equally critical of Washington’s erratic behavior. NATO’s eastward expansion has convinced Putin that the US will continue to be a disruptive force on the continent for the foreseeable future. Both leaders worry that Washington’s relentless provocations will lead to an unexpected clash that will end in war.

Even so, the political class has fully embraced the pivot strategy as a last-gasp attempt to roll back the clock to the post war era when the world’s industrial centers were in ruins and America was the only game in town. Now the center of gravity has shifted from west to east, leaving Washington with just two options: Allow the emerging giants in Asia to connect their high-speed rail and gas pipelines to Europe creating the world’s biggest free trade zone, or try to overturn the applecart by bullying allies and threatening rivals, by implementing sanctions that slow growth and send currencies plunging, and by arming jihadist proxies to fuel ethnic hatred and foment political unrest. Clearly, the choice has already been made. Uncle Sam has decided to fight til the bitter end.

Washington has many ways of dealing with its enemies, but none of these strategies have dampened the growth of its competitors in the east. China is poised to overtake the US as the world’s biggest economy sometime in the next 2 decades while Russia’s intervention in Syria has rolled back Washington’s plan to topple Bashar al Assad and consolidate its grip on the resource-rich Middle East. That plan has now collapsed forcing US policymakers to scrap the War on Terror altogether and switch to a “great power competition” which acknowledges that the US can no longer unilaterally impose its will wherever it goes. Challenges to America’s dominance are emerging everywhere particularly in the region where the US hopes to reign supreme, Asia.

This is why the entire national security state now stands foursquare behind the improbable pivot plan. It’s a desperate “Hail Mary” attempt to preserve the decaying unipolar world order.

What does that mean in practical terms?

It means that the White House (the National Security Strategy) the Pentagon (National Defense Strategy) and the Intelligence Community (The Worldwide Threat Assessment) have all drawn up their own respective analyses of the biggest threats the US currently faces. Naturally, Russia is at the very top of those lists. Russia has derailed Washington’s proxy war in Syria, frustrated US attempts to establish itself across Central Asia, and strengthened ties with the EU hoping to “create a harmonious community of economies from Lisbon to Vladivostok.” (Putin)

Keep in mind, the US does not feel threatened by the possibility of a Russian attack, but by Russia’s ability to thwart Washington’s grandiose imperial ambitions in Asia.

As we noted, the National Security Strategy (NSS) is a statutorily mandated document produced by the White House that explains how the President intends to implement his national security vision. Not surprisingly, the document’s main focus is Russia and China. Here’s an excerpt:

“China and Russia challenge American power, influence, and interests, attempting to erode American security and prosperity. They are determined to make economies less free and less fair, to grow their militaries, and to control information and data to repress their societies and expand their influence.” (Neither Russia nor China are attempting to erode American security and prosperity.” They are merely growing their economies and expanding their markets. If US corporations reinvested their capital into factories, employee training and R and D instead of stock buybacks and executive compensation, then they would be better able to complete globally.)

Here’s more: “Through modernized forms of subversive tactics, Russia interferes in the domestic political affairs of countries around the world.” (This is a case of the ‘pot calling the kettle black.’)

“Today, actors such as Russia are using information tools in an attempt to undermine the legitimacy of democracies. Adversaries target media, political processes, financial networks, and personal data.” (The western media behemoth is the biggest disinformation bullhorn the world has ever seen. RT and Sputnik don’t hold a candle to the ginormous MSM ‘Wurlitzer’ that controls the cable news stations, the newspapers and most of the print media. The Mueller Report proves beyond a doubt that the politically-motivated nonsense one reads in the media is neither reliably sourced nor trustworthy.)

The Worldwide Threat Assessment of the US Intelligence Community is even more explicit in its attacks on Russia. Check it out:

“Threats to US national security will expand and diversify in the coming year, driven in part by China and Russia as they respectively compete more intensely with the United States and its traditional allies and partners…. We assess that Moscow will continue pursuing a range of objectives to expand its reach, including undermining the US-led liberal international order, dividing Western political and security institutions, demonstrating Russia’s ability to shape global issues, and bolstering Putin’s domestic legitimacy.

We assess that Moscow has heightened confidence, based on its success in helping restore the Asad regime’s territorial control in Syria,… Russia seeks to boost its military presence and political influence in the Mediterranean and Red Seas… mediate conflicts, including engaging in the Middle East Peace Process and Afghanistan reconciliation….

Russia will continue pressing Central Asia’s leaders to support Russian-led economic and security initiatives and reduce engagement with Washington. …Russia and China are likely to intensify efforts to build influence in Europe at the expense of US interests…” (“The Worldwide Threat Assessment of the US Intelligence Community”, USG)

Notice how the Intelligence Community summary does not suggest that Russia poses an imminent military threat to the US, only that Russia has restored order in Syria, strengthened ties with China, emerged as an “honest broker” among countries in the Middle East, and used the free market system to improve relations with its trading partners and grow its economy. The IC appears to find fault with Russia because it is using the system the US created to better advantage than the US. This is entirely understandable given Putin’s determination to draw Europe and Asia closer together through a region-wide economic integration plan. Here’s Putin:

“We must consider more extensive cooperation in the energy sphere, up to and including the formation of a common European energy complex. The Nord Stream gas pipeline under the Baltic Sea and the South Stream pipeline under the Black Sea are important steps in that direction. These projects have the support of many governments and involve major European energy companies. Once the pipelines start operating at full capacity, Europe will have a reliable and flexible gas-supply system that does not depend on the political whims of any nation. This will strengthen the continent’s energy security not only in form but in substance. This is particularly relevant in the light of the decision of some European states to reduce or renounce nuclear energy.”

The gas pipelines and high-speed rail are the arteries that will bind the continents together and strengthen the new EU-Asia superstate. This is Washington’s greatest nightmare, a massive, thriving free trade zone beyond its reach and not subject to its rules. In 2012, Hillary Clinton acknowledged this new threat and promised to do everything in her power to destroy it. Check out this excerpt:

“U.S. Secretary of State Hillary Clinton described efforts to promote greater economic integration in Eurasia as “a move to re-Sovietize the region.”…. “We know what the goal is and we are trying to figure out effective ways to slow down or prevent it,” she said at an international conference in Dublin on December 6, 2012, Radio Free Europe.”

“Slow down or prevent it”?

Why? Because EU-Asia growth and prosperity will put pressure on US debt markets, US corporate interests, US (ballooning) national debt, and the US Dollar? Is that why Hillary is so committed to sabotaging Putin’s economic integration plan?

Indeed, it is. Washington wants to block progress and prosperity in the east in order to extend the lifespan of a doddering and thoroughly-bankrupt state that is presently $22 trillion in the red but continues to write checks on an overdrawn account.

But Russia shouldn’t be blamed for Washington’s profligate behavior, that’s not Putin’s fault. Moscow is merely using the free market system more effectively that the US.

Now consider the Pentagon’s 2018 National Defense Strategy (NDS) which reiterates many of the same themes as the other two documents.

“Today, we are emerging from a period of strategic atrophy, aware that our competitive military advantage has been eroding. We are facing increased global disorder, characterized by decline in the long-standing rules-based international order—creating a security environment more complex and volatile than any we have experienced in recent memory. Inter-state strategic competition, not terrorism, is now the primary concern in U.S. national security.”

(Naturally, the “security environment” is going to be more challenging when ‘regime change’ is the cornerstone of one’s foreign policy. Of course, the NDS glosses over that sad fact. Here’s more:)

“Russia has violated the borders of nearby nations and pursues veto power over the economic, diplomatic, and security decisions of its neighbors…..(Baloney. Russia has been a force for stability in Syria and Ukraine. If Obama had his way, Syria would have wound up like Iraq, a hellish wastelands occupied by foreign mercenaries. Is that how the Pentagon measures success?) Here’s more:

“China and Russia want to shape a world consistent with their authoritarian model…

“China and Russia are now undermining the international order from within the system…….

“China and Russia are the principal priorities for the Department… because of the magnitude of the threats they pose to U.S. security.” (National Defense Strategy of the United States of America)

Get the picture? China and Russia, China and Russia, China and Russia. Bad, bad, bad.

Why? Because they are successfully implementing their own development model which is NOT programed to favor US financial institutions and corporations. That’s the whole thing in a nutshell. The only reason Russia and China are a threat to the “rules-based system”, is because Washington insists on being the only one who makes the rules. That’s why foreign leaders are no longer falling in line, because it’s not a fair system.

These assessments represent the prevailing opinion of senior-level policymakers across the spectrum. (The White House, the Pentagon and the Intelligence Community) The USG is unanimous in its judgement that a harsher more combative approach is needed to deal with Russia and China. Foreign policy elites want to put the nation on the path to more confrontation, more conflict and more war. At the same time, none of these three documents suggest that Russia has any intention of launching an attack on the United States. The greatest concern is the effect that emerging competitors will have on Washington’s provocative plan for military and economic expansion, the threat that Russia and China pose to America’s tenuous grip on global power. It is that fear that drives US foreign policy.

And this is broader context into which we must fit the Russia investigation. The reason the Russia hacking furor has been allowed to flourish and spread despite the obvious lack of any supporting evidence, is because the vilifying of Russia segues perfectly with the geopolitical interests of elites in the government. The USG now works collaboratively with the media to influence public attitudes on issues that are important to the powerful foreign policy establishment. The ostensible goal of these psychological operations (PSYOP) is to selectively use information on “audiences to influence their emotions, motives, objective reasoning, and ultimately the behavior of… organizations, groups, and individuals.”

The USG now sees the minds of ordinary Americans as a legitimate target for their influence campaigns. They regard attitudes and perceptions as “the cognitive domain of the battlespace” which they must exploit in order to build public support for their vastly unpopular wars and interventions. The relentless Russiagate narrative (which was first referred to the FBI by the chief architect of the Syrian War, former-CIA Director John Brennan) represents the disinformation component of the broader campaign against Russia. Foreign policy elites are determined to persuade the American people that Russia constitutes a material threat to their security that must be countered by tighter sanctions, more sabre-rattling, and eventually war.

mercredi, 03 avril 2019

De la guerre des devises à la guerre militaire

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De la guerre des devises à la guerre militaire

par Eberhard Hamer, professeur ès sciences économiques

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

Le système financier mondial est dominé par un syndicat: le Conseil de stabilité financière (CSF) réunit, sous la supervision de la Banque fédérale de réserve (FED), les grandes banques atlantiques,1 elles-mêmes contrôlées par sept familles.2 «Les géants pétroliers Exxon Mobil, Royal Dutch Shell, BP et Chevron y sont également étroitement liés. Les sept familles disposent des majorités actionnaires dans pratiquement la totalité des 500 premières entreprises.»3


«La méthodologie de la domination financière mondiale est en fait assez simple: l’Amérique importe beaucoup plus de biens qu’elle n’exporte, de sorte que les dollars (fraîchement imprimés) sortent des Etats-Unis pour atterrir dans les banques centrales des autres pays. Les Etats-Unis refusant de payer leurs dettes en or, les banques centrales sont obligées d’investir des dollars en obligations et autres instruments financiers. Il en résulte un système d’endettement mondial, dominé par les Etats-Unis, qui fait prospérer l’économie américaine au détriment des autres».4


Suite à la prolifération effrénée du dollar et à la bulle d’endettement grandissante qui en résulte (32 billions de dollars), le dollar représente un risque financier toujours plus accentué. La bulle éclaterait si le monde refusait d’accepter le dollar. C’est en effet la régence du dollar qui permet au syndicat financier mondial de dépenser de l’argent à mauvais escient. Cette hégémonie du dollar est maintenue par la présence mondiale des armées américaines. Ainsi, la quasi-totalité des pays du monde se retrouvent assujettis par endettement envers le Syndicat financier américain, la plupart d’eux sont contraints à tolérer sur leur territoire, des troupes d’occupation ou des bases américaines qui assurent leur servitude pour dettes (Ramstein en Allemagne, Camp Bondsteel au Kosovo et autres).
Cependant, à maintes reprises, des pays individuels ont tenté de sortir de l’assujettissement par endettement imposé par l’empire du dollar afin d’engager leurs ressources en faveur du bien-être national plutôt que pour le syndicat financier mondial. Pour contrecarrer de tels efforts, l’empire mène en permanence des guerres économiques et financières sous diverses formes:

  • Les agences de notation du syndicat financier monopolisent l’évaluation de la solvabilité des Etats. Un pays mal noté doit payer des taux d’intérêt plus élevés sur les prêts.
  • Les blocus financiers, par exemple contre le Venezuela ou l’Iran, empêchent toute transaction financière avec les pays concernés, les excluant ainsi pratiquement du système monétaire mondial afin de le rendre insolvable.
  • Les sanctions économiques bloquent les importations ou exportations du pays visé.
  • Les accords sur les prix (dépression artificielle des prix à l’importation) réduisent la solvabilité des Etats rétifs jusqu’à ce qu’ils abandonnent.
  • Les actions judiciaires contre les concurrents des banques ou entreprises anglo-saxonnes visent à réduire leur compétitivité (actions américaines en justice contre VW (23 milliards de dollars) ou la Deutsche Bank (12 milliards de dollars).
  • En même temps, un système d’espionnage américain opérant à l’échelle mondiale garantit que tous les systèmes numériques dans le monde soient contrôlés, évalués, écrémés au profit des Etats-Unis et soumis au régiment numérique américain.
  • Une idéologie de la globalisation lutte pour les «quatre libertés» (libre circulation du capital, des produits, des services et des travailleurs) afin de briser les structures nationales, les systèmes sociaux et les démocraties, tout cela en faveur de l’empire du dollar.

La domination mondiale du dollar est assurée militairement. «Le cartel bancaire envoie l’armée américaine, qui dévore plus de la moitié de l’ensemble des budgets militaires du monde entier, partout où elle voit ses intérêts menacés.»5 Partout où l’hégémonie du dollar américain est remise en cause, les moyens de guerre financière ou économique mentionnés ci-dessus s’emploient dans le but de rétablir la soumission. Mais si les pays ou les gouvernements se montrent têtus, s’ils ne veulent plus vendre leurs matières premières pour des dollars ou même ne plus accepter le dollar lui-même, le syndicat financier exige l’intervention de l’armée américaine:

  • En novembre 2000, Saddam Hussein refusa d’accepter le dollar en échange du pétrole irakien; il accepta néanmoins l’euro, ce qui fit dévaluer le dollar.
  • En 2003, l’Irak fut attaqué parce qu’il rejetait la dictature du dollar. Ainsi la menace pour le dollar fut éliminée.
  • De même, le dirigeant libyen Kadhafi tenta de ne plus utiliser le dollar dans son commerce pétrolier. Aussitôt son régime fut exposé à des soulèvements et à une intervention militaire contre lui. Après l’assassinat de Kadhafi et la destruction de son système, la Libye fut réintégrée dans l’empire du dollar.
  • La Russie, elle non plus, n’était plus dispose à accepter l’avantage du dollar américain par rapport aux autres devises. Elle a mis en place son propre système de paiement (PRO100) qui se trouvait en dehors de la portée du cartel bancaire international. Poutine a, en outre, privé le cartel pétrolier de se servir des réserves russes de pétrole et de gaz. Depuis lors, Poutine et la Russie se trouvent être les principaux ennemis de l’empire du dollar. Ils se font donc encercler militairement et sont combattus par tous les moyens dans une guerre financière et commerciale.
  • Depuis plus de cinq ans, l’Iran est la cible des attaques monétaires, commerciales et juridiques du syndicat américain, car le pays se montrait décidé à vendre son pétrole non seulement en échange de dollars, mais également de toutes les autres devises. Des sanctions brutales à l’encontre de tous les potentiels acheteurs et partenaires commerciaux ont abouti à son exclusion totale du système financier mondial ainsi que de l’économie mondiale. Comme cet Etat ne fléchit toujours pas, la menace d’une action militaire est de plus en plus imminente.
  • La Chine se démarque aussi du dollar en se dotant d’un système monétaire concurrent (Banque asiatique de développement) qui ne tolère plus la domination du dollar et évolue donc, de plus en plus, en Etat ennemi du Syndicat financier atlantique.

Lors de la campagne électorale, Hillary Clinton avait promis «de commencer la guerre contre la Russie en Ukraine et en Syrie d’ici le mois de mars», mais elle s’est ensuite corrigée, en disant qu’on n’y parviendrait pas avant mai 2018. Par bonheur, elle n’a pas été élue.

Le dos contre le mur, l’Amérique est pourtant toujours sous double pression:

  • L’effet de la pression effrénée sur le dollar a conduit à une quantité de dettes uniques dans l’histoire des Etats-Unis (32 billions de dollars) qui peuvent s’effondrer à tout moment si d’autres pays importants n’acceptent plus le dollar, si les banques du système financier tombent en faillites ou si les pays surendettés deviennent insolvables. L’empire du dollar a jusqu’à présent tenté de corriger ces dangers avec des prêts à intérêt zéro, ce qui devient de plus en plus difficile à maintenir. La dévaluation d’une monnaie de référence (dollar) en hausse incontrôlée est finalement certaine. La confiance diminue. Le syndicat financier prépare donc déjà l’interdiction des espèces et le remplacement de l’argent-monnaie par de l’argent numérique.
  • L’empire du dollar ne peut être soutenu qu’avec un boom constant. Cela présuppose une exploitation élevée de la capacité de l’économie. Cependant, l’économie américaine produit pour 70% des armes, de sorte que l’économie américaine n’est florissante que lorsque l’industrie de l’armement est en plein essor. Celle-ci ne peut se développer que si elle peut vendre ses produits, c’est-à-dire s’il y a suffisamment de guerres dans le monde. La production américaine d’équipements militaires dépasse les 600 milliards d’euros, soit dix fois plus que celle de la Russie et plus de la moitié de la production mondiale d’équipements militaires. Le président américain exige des pays satellites d’acheter davantage d’armement (en provenance des USA), et il vend sans vergogne des armements à des dictatures (Arabie saoudite).
  • Après le réarmement de l’OTAN et de l’Ukraine et après la fin de la guerre en Syrie, l’industrie américaine de la défense a besoin d’un nouveau coup de pouce pour relancer l’économie aux Etats-Unis au moyen d’une nouvelle guerre.

La politique américaine prétend toujours que la Russie, la Chine, l’Iran ou d’autres pays sont belliqueux et dangereux. Comme le montrent les dépenses militaires et les actes d’agression (sanctions, châtiments, etc.) des Etats-Unis dans le monde entier, ce sont avant tout les USA qui sont belliqueux et prêts à la guerre. A plusieurs reprises, ils ont mis en avant le Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, et des hommes politiques des pays satellites (Heiko Maas, Ursula von der Leyen) pour diaboliser la Russie et exprimer des menaces de guerre.
Comme avant la Première Guerre mondiale, nous sommes donc dans une situation, où un petit événement pourrait déclencher un nouvel incendie mondial. Les dictatures et les empires ont toujours utilisé la guerre comme dernier recours quand ils ne savaient plus que faire. Si l’économie américaine s’effondre en raison d’un manque de demande d’armes ou de l’éclatement de la bulle d’endettement de l’empire du dollar, l’hégémonie du syndicat financier mondial et de la puissance mondiale des Etats-Unis devraient disparaître. Ainsi on arriverait à un point, où les politiciens ne savent plus quoi faire et ils pourraient éventuellement avoir recours au dernier ressort.
Aux Etats-Unis, des voix s’élèvent déjà pour dire que la guerre contre l’Iran doit commencer cet été. Les préparatifs sont terminés.
Il n’est donc guère compréhensible que le monde ne prenne pas conscience du danger de guerre, que les marches pour la paix n’exigent pas la paix dans tous les pays comme par le passé et que les médias dirigés par le syndicat financier (par exemple la presse Springer) puissent s’attaquer à la Russie et à l’Iran, sans aucune opposition, au lieu d’exiger la paix. Nous avons besoin d’une «révolte de tous les amoureux de la paix» pour faire prendre conscience du danger de la guerre et de l’exigence de paix pour tous les peuples. Si nous restons inactifs et que nous ne la dénonçons pas à temps, la politique irresponsable des Etats-Unis et de l’OTAN pourrait nous replonger dans l’impasse de la guerre contre notre volonté.
Non seulement il est grand temps de mettre en garde contre cela, mais nous devons le faire à voix haute.    •

(Traduction Horizons et débats)

1     JP Morgen Chase, City Group, Wells Fargo, Deutsche Bank, BNP, Barclays
2     Goldman Sachs, Rockefeller, Lehmann, Rothschild, Warburg, Lazard et Seifs
3     Orzechowski, Peter. Durch globales Chaos in die Neue Weltordnung, Rottenburg 2016
4     ibid, p. 61
5     ibid, p. 62

vendredi, 29 mars 2019

Europe: la Chine attaque l'Amérique!

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Europe: la Chine attaque l'Amérique!

 
 

Parallèlement à la Russie qui accueille en ce moment même le président libanais, quitte à inquiéter très sérieusement Américains et Israéliens qui ont peur de voir de riches réserves gazières quitter la côte israélienne de la Méditerranée pour se diriger vers la côte libanaise, la Chine a lancé cette semaine une terrifiante offensive contre les États-Unis en plein cœur de l’Europe « américanisée ».

Cette Europe qui s’accroche toujours au modèle américain, à l’OTAN ne voyant plus que le géant aux pieds d’argile qu’est l’Amérique, s’effondre comme un château de cartes.

En Italie, le président Xi Jinping a réussi un coup de maître. Faisant miroiter d’énormes intérêts que l’Italie, parent pauvre de l’Europe de l’Ouest a à gagner, il a mis la main sur les ports et les aéroports italiens et a fini par convaincre les Italiens d’adhérer à la route de la soie. Ce concept qui terrorise les Américains, ne devait pas trop plaire à Emmanuel Macron, représentant pur et dur de l’atlantisme moribond. Et pourtant, arrivé à Nice, en fin stratège militaire qu’il est, Jinping a su trouver les mots et les « sommes » pour séduire Jupiter qu’accompagnait l’Allemande Merkel et l’européiste, Junker.

Bien que la Macronie ait apposé une fin de non-recevoir catégorique au méga-projet « l’Initiative route et ceinture (BRI) », son président avait convié à Paris la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, rien que pour avoir un sommet tripartite avec Xi. Cette rencontre a réuni les trois plus puissants personnages de l’Union Européenne face au numéro un chinois.

Des sources proches des pourparlers, citées par Sputnik, affirment que la partie chinoise a tenté de dissuader l’Europe de recourir à des sanctions et que la dynamique sanctionnelle déclenchée par Washington vise avant tout les intérêts européens. Le président chinois a aussi encouragé la France à emboîter le pas à l’Italie dans le cadre de la BRI. Et cet encouragement est passé par d’alléchants contrats auxquels même la Macronie n’a pas pu dire non.

«La Chine et la France ont signé un contrat de 30 milliards d’euros pour la livraison à Pékin de 300 avions Airbus. C’est sans doute le résultat le plus tangible de la visite de Xi Jinping à Paris. Il témoigne de la confiance de la Chine envers Airbus, ce qui est particulièrement important sur fond de problèmes avec les appareils de Boeing et alors que les États-Unis multiplient leurs offensives contre l’industrie aéronautique française en imposant aux pays européens leurs F-14, leurs F-16 ou encore leurs F-35 …

 » Qu’a-t-elle la France à s’obstiner à refuser la perspective particulièrement prometteuse que lui offre la BRI ? La semaine dernière, le président US a porté un nouveau coup dur à l’OTAN en ouvrant grand ses portes au Brésil, un pays qui ne fait pas partie de l’axe transatlantique. La décision a été prise sans consultation avec les membres de l’Alliance dont la France qui s’est toutefois soumise aux exigences militaires des États-Unis. Dans presque tous les dossiers militairo-sécuritaires, de la Syrie au Yémen en passant par l’Irak voire l’Iran, la France de Macron s’est totalement alignée sur Washington pour n’avoir in fine que le mépris et l’irrespect de l’administration US, se demande Hanif Ghafari, interrogé par Press TV.

« Une chose est néanmoins sûre : le départ du Brésil de BRICS se fera rudement ressentir par les puissances qui en font partie. La Chine prépare sa revanche : elle vise le cœur même de l’alliance atlantiste et anticipe la perspective d’un BRICS sans le Brésil. Pékin travaille à remplacer l’Union Européenne par une Union eurasiatique et la France finira, elle aussi par comprendre que ses intérêts résident en Asie et non pas à l’autre côté de l’Atlantique ».


- Source : Pars Today (Iran)

mercredi, 27 mars 2019

Xi Jinping, le VRP 5G des routes de la soie en Europe

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Xi Jinping, le VRP 5G des routes de la soie en Europe

Ex: https://lesobservateurs.ch

Pour le 55e anniversaire des relations diplomatiques entre la République populaire de Chine et la France, Xi Jinping n'est pas arrivé à Paris les mains vides.

Sa visite à notamment été l'occasion de signer des contrats pour l’achat de 300 appareils Airbus (290 A320 et 10 A350) pour un montant prix catalogue d’environ 35 milliards d’euros. Mais Xi Jinping n’est pas seulement venu faire des emplettes. Tout d’abord, les milliards de contrats annoncés sont souvent des investissements croisés. Par exemple, Airbus ne se contente pas de vendre des avions à la compagnie étatique China Aviation Supplies Holding Company (CASC), il a aussi signé un contrat avec l’exploitant chinois de satellites 21AT pour coopérer sur le développement de services d’imagerie à haute résolution.

L’armateur français CMA CGM, numéro trois mondial du transport maritime par conteneur, va faire construire par la China State Shipbuilding Corporation (CSSC), l’un des deux principaux conglomérats publics chinois de construction navale, dix nouveaux porte-conteneurs, pour un montant estimé de 1,2 milliard d’euros. Quant à EDF, l’électricien public devrait investir environ un milliard d’euros dans deux projets de parc éolien en mer de Chine, au large de la province du Jiangsu, au nord de Shanghai, pour une capacité totale de production de plus de 500 mégawatts.

Enfin, deux protocoles sanitaires ont été signés lundi par l’ambassadeur de Chine en France et le ministre français de l’Agriculture, Didier Guillaume. Le premier lève l’embargo sur les volailles et produits de volailles françaises mis en place en décembre 2015 au motif de la grippe aviaire. Le second concerne l’importation par la France de mollusques chinois.

L'Italie brise l'unité du G7 face aux routes de la soie

Le président chinois est aussi venu vendre son projet de routes de la soie à l’Europe. Juste avant de rencontrer Emmanuel Macron, Jean-Claude Juncker et Angela Merkel à Paris dans la perspective du sommet UE-Chine d’avril, Xi Jinping avait commencé sa tournée européenne par l’Italie. A la clé, la signature d’un mémorandum d’accord sur l’initiative chinoise de routes de la soie.

Déjà 29 accords sectoriels ont été signés dans la capitale italienne, et les deux pays auraient déjà des contrats assurés pour sept milliards d’euros, avec la possibilité d’arriver jusqu’à 20 milliards. Lancé en 2013, le projet de Nouvelle route de la Soie, également appelé «la ceinture et la route» vise à établir des liaisons logistiques entre l'Europe, le Moyen-Orient, l’Afrique, l'Asie du Sud-Est et la Chine. Il prévoit notamment le financement d'infrastructures terrestres et maritimes pour un montant de plus de 1 000 milliards de dollars, mélangeant investissements publics et privés.

#Apple et #Huawei au cœur de la guerre commerciale entre les #EtatsUnis  et la #Chine 

 https://t.co/VVl2NbavRDpic.twitter.com/VUSyqNYRIL

— RT France (@RTenfrancais) January 4, 2019

Si l’Italie est le premier pays membre du G7 à s’engager dans le gigantesque projet de développement chinois, elle n’est pas le premier Etat européen. Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, a accueilli à Budapest, dès 2011, le premier forum économique et commercial Chine-Europe centrale et orientale au format 16+1. Il associe la Chine à 11 pays de l’Union européenne : Bulgarie, Croatie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Roumanie, Slovaquie et Slovénie, ainsi qu’à cinq de leurs voisins extra-communautaires : l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine du Nord, le Monténegro et la Serbie.

Une emprise économique qui préoccupe Bruxelles

Une emprise économique et unificatrice inquiétante pour les principaux dirigeants européens, qui avaient jusqu’ici tendance à fustiger la tendance des petits Etats membres à faire cavalier seul alors que la Chine leur parlait d’investissements. 

Ainsi, lors d'entretiens avec le président chinois, Emmanuel Macron, évoquant les routes de la soie, a déclaré : «La coopération rapporte plus que la confrontation», avant d'ajouter : «Nous attendons naturellement de nos grands partenaires qu'ils respectent eux aussi l'unité de l'Union européenne comme les valeurs qu'elle porte.»  

«Les Nouvelles routes de la soie sont un projet très important [et] nous, Européens, nous voulons jouer un rôle [mais] cela doit conduire à de la réciprocité et nous avons un peu de mal à la trouver», a renchéri la chancelière allemande Angela Merkel.

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En 2016, la Chine avait fait main basse sur le port du Pirée (Athènes) en prenant, via COSCO, l'un des leaders mondiaux du fret, le contrôle de la société de gestion de ce port européen ouvert sur l’Adriatique, la Méditerranée et, via le détroit du Bosphore, sur la mer Noire. Elle a aussi pris pied dans ceux de Valence et Bilbao en Espagne, et pourrait viser bientôt ceux de Gênes – où elle finance 49% de la construction d’un nouveau terminal pour Cargo – et de Trieste en Italie.

Difficile de reprocher ces investissements qui ont tout l’air d’une prédation alors qu’au plus fort de la crise de la dette grecque, l’Allemagne avait mis la main, via le consortium Fraport AG-Slentel, sur 14 aéroports régionaux et internationaux grecs comme ceux de Corfou ou Santorin.

Entre Rome et Paris, Xi Jinping a aussi fait une halte à Monaco particulièrement symbolique, même si elle n’a duré que quelques heures. La micro-cité Etat est en effet devenue, avec l’aide intéressé du constructeur d’équipements de téléphonie mobile chinois Huawei, le premier pays entièrement équipé en 5G, l’internet de cinquième génération. Une camouflet de plus pour le département d'Etat américain, qui tente de convaincre ses partenaires occidentaux de barrer la route à Huawei dans le domaine de l'équipement de réseaux 5G au nom de la lutte contre l'espionnage. 

Lire aussi : Guerre commerciale : selon Natixis la Chine va dominer les Etats-Unis par sa capacité à investir

Extrait de: Source et auteur

 

mardi, 19 mars 2019

Italy Courting China is a Masterstroke of Chaos

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Italy Courting China is a Masterstroke of Chaos

Next week’s visit to Italy by Chinese Premier Xi Jinping has nearly everyone jittery. The recent announcement by Five Star Movement Leader Luigi Di Maio that his country is prepared to sign a Memorandum of Understanding with China to be a part of China’s ambitious Belt and Road Initiative has set off a firestorm of response from Donald Trump to Angela Merkel to Di Maio’s own coalition partner, Lega leader Matteo Salvini.

But, don’t let the wrapper fool you on this. Di Maio’s announcement I don’t think it ‘blindsided’ Salvini as this Reuters article suggests, as much as Merkel and Trump.

Even though Geraci is a member of the League, the group appeared blindsided when news of an imminent deal emerged last week, with party chief Matteo Salvini warning against the “colonialization” of Italy by China.
“We are reviewing it,” Salvini, who serves as joint deputy prime minister with Di Maio, said on Thursday. “Before allowing someone to invest in the ports of Trieste or Genoa, I would think about it not once but a hundred times.”

If anything, this announcement is a smart move by Di Maio. It puts Salvini a bit on the defensive who has been setting the tempo for the coalition recently. Salvini needs Trump on his good side to assist him in taking on Merkel and the European Union.

Merkel is trying to play hardball with Trump over energy issues, as I discussed in a recent article, by defending the Nordstream 2 pipeline from U.S. aggression as change the board state of geopolitics.

It’s clear that to me now that Merkel’s priorities for what is left of her term in office are as follows:
1. Carve out an independent path for EU foreign policy from the U.S. through the creation of an EU army, obviating the need for NATO and…
2. End U.S. occupation of Germany.
3. Secure Germany’s energy future, which also secures its political future as the leader of the European Union, by stitching together the continent with Russian energy arteries — Nordstream 2, Turkstream.
4. Manage the shift away from NATO as a controlling force in Europe’s relationship with Russia which doesn’t serve Europe’s long term purposes.

This while Trump and Xi are deep in the weeds on a trade deal that the entire world is watching the outcome of with bated breath. Hint: Trump will fold.

The EU just put off talks with the U.S. over the same issue, failing to deliver an opinion on whether to re-open trade talks with the U.S.

In a confusing vote, the European Parliament passed by a narrow majority a series of amendments against beginning talks, but then voted down its own resolution on the topic, meaning in effect it took no view.
The resolution would not have been binding, but parliament will have to approve any deal agreed and EU governments said they wanted to hear the view of lawmakers before deciding.

Because everything with the EU is so crystal clear on a normal day, right?

Now, Di Maio comes in and takes a major meeting with Xi looking for billions in Chinese investment to jump start Italian economic prospects.

Trump is already apoplectic over Nordstream 2 and is threatening to sanction some of the biggest companies in the world for being a part of the project. But, that ship has mostly sailed. The pipeline is over 70% complete.

About all the U.S. can do now is get the EU parliament to stop the pipeline delivering gas, wasting €11 billion building the thing. Like with Brexit or Crimea, there comes a point where those in opposition to something in the world they don’t like has to be accepted as de facto.

Unfortunately, the insane people who think they run the world won’t give up as long as there are lawyers to be deployed to complicate things.

This is why I love Di Maio’s move here. Trump is engaged in a trade war with China while complaining bitterly about Europe doing business with Russia. He’s even threatening them with a bill for housing our troops that we don’t want to remove.

Di Maio says Italy would be a great fit for China’s Belt and Road Project, which the U.S. is actively undermining all across Asia and the Middle East.

While at the same time he is thumbing his nose at Merkel who doesn’t want Italy to feel empowered on any level as they enter the European Parliamentary election season. Euroskeptics could take as much as a third of the seats, even without a hostage U.K. contingent.

Moreover, Merkel is still trying to talk out of both sides of her mouth with the U.S.:

Stand firm on Nordstream 2, try to save the JCPOA, on the one hand, but support the U.S.’s idiotic regime change operation in Venezuela to appease Trump.

This is a strong statement of independence by Italy as they join Hungary, Poland, Greece and Portugal, who all have MOU’s with China. And it’s not like Hungary and Poland are high on Merkel’s Christmas card list. Both are dealing with Article 7 proceedings to strip them of their EU voting rights.

From every angle it throws a wrench in the works internationally while being good politics domestically. If Xi leaves Rome without a deal it doesn’t necessarily mean Italy caved to outside pressure from Trump or Merkel, as much as it could signal that Xi simply asked for more than Italy was willing to give at this point.

And both sides realized that they were being used by the other as leverage with the people not in the room. Regardless, Xi coming to Rome and meeting with these European outsiders is a great statement on his part that China knows the imperial game Merkel and the Gang in Brussels is playing in the long run.


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Chine-Amérique : les trois fronts de la guerre économique voulue par Trump

La guerre économique qui vient de commencer entre les États-Unis et la Chine sur le front commercial, est déjà en cours sur le front industriel où elle pourrait s’aggraver. Il est peu probable qu’elle déborde au front financier. Mais Si la situation s’envemine, cette guerre économique pourrait avoir un impact analogue à celui de la crise de 2008. Il pourrait coûter 4 points de PIB aux deux principaux protagonistes, un peu plus pour l’Union européenne et sans doute pour le reste de l’Asie où ce conflit saperait le fonctionnement des chaînes globales de valeur.
 
Dans un rapport paru en décembre 2017, la National Security Strategy définissait la Chine comme un « rival stratégique » des États-Unis au même titre que la Russie. C’était le début de le début de l’offensive américaine. Six mois plus tard, la mise en ligne sur le site de la Maison Blanche d’un document dénonçant les pratiques chinoises pour obtenir les technologies marquait la victoire des Faucons, dont Peter Navarro, ex-professeur de l’université de Californie et auteur de Death by China et d’un film éponyme.

Front commercial

Les échanges sino-américains de marchandises ont atteint 620 milliards de dollars en 2017. Quant au déficit des États-Unis (384 milliards), il est loin d’être compensé par leur excédent dans les échanges de services (38 milliards), qui serait plus élevé si les pratiques d’optimisation fiscale des entreprises américaines ne privaient l’Amérique d’une partie des revenus de propriété intellectuelle.
 
Les relations commerciales ne se réduisent plus aux flux qui traversent les frontières mais incluent l’activité des filiales. Les ventes des succursales américaines en Chine (272 milliards de dollars) sont près de deux fois supérieures au montant des exportations de l’Amérique vers l’Empire du milieu. Inversement, celles des filiales chinoises aux États-Unis sont faibles (10 milliards). Prenant en compte ces ventes, la Deutsche Bank montre que le déficit « des échanges agrégés » sino-américains a diminué de 111 milliards en 2008 à 30 milliards de dollars en 2016, alors que selon les douanes, le déficit commercial s’est creusé de 271 milliards de dollars en 2008 à 384 milliards de dollars en 2017.
 
Le rééquilibrage est en cours mais cette évolution, de même que les promesses faites par la Chine après l’imbroglio ZTE, n’a pas calmé l’ardeur du président et de ses conseillers. C’est que la Maison Blanche poursuit d’autres objectifs.
 
Premier objectif : à quelques mois des élections de mi-mandat, Donald Trump montre qu’il tient ses promesses électorales. Renouant avec la tradition, de Reagan à Obama en passant par Georges W. Bush, il a élevé les droits de douane sur les importations d’acier. La différence est que la Chine est un fournisseur marginal des États-Unis et que Trump a invoqué la sécurité nationale pour éviter un vote du Congrès. Cette hausse, comme les précédentes, a été critiquée par l’industrie automobile et le milliardaire a réagi en prenant, également au nom de la sécurité nationale, des mesures contre les importations de voitures allemandes dont il dénonçait déjà la présence dans les années 1980.
 
Second objectif : ses conseillers qui veulent enrayer la montée en puissance de l’industrie chinoise ont élaboré des frappes « chirurgicales » avec des hausses tarifaires sur des produits ciblés par le plan « Manufacturing China 2025 ». Une première liste de 818 produits, 34 milliards de dollars d’importations, est frappée d’un tarif additionnel de 25 % depuis ce vendredi 6 juillet et une seconde liste élaborée après l’enquête menée dans le cadre de l’article 301 comprend 284 produits pour lesquels le niveau des hausses n’a pas encore été décidé. Aucun bien de consommation n’est concerné.
 
Aller plus loin, comme le souhaite Donald Trump dans ses tweets, n’est pas sans risque. Du fait de l’imbrication des économies, une hausse des droits de douane sur des produits made in China rendra plus onéreux des produits fabriqués aux États-Unis avec des conséquences sur le pouvoir d’achat des ménages américains et la compétitivité des exportations américaines.

Front industriel

Sur le front industriel l’objectif des faucons de la Maison Blanche va beaucoup plus loin qu’une mesure punitive. Il s’agit de freiner les avancées chinoises en faisant obstacle aux transferts de technologie qui s’opèrent via les investissements directs étrangers (IDE), vers la Chine ou de la Chine vers les États-Unis. Ce choix conduit à un changement radical vis-à-vis de la mondialisation.
 
Rappelons que la Chine est l’un des premiers pays hôtes des IDE et que ces derniers représentent un apport considérable de technologies pour son industrie. Le marché chinois a toujours fait rêver et Pékin monnaie son accès contre l’acquisition de technologies. Les investissements étrangers en Chine ont longtemps dégagé suffisamment de bénéfices pour que les entreprises acceptent de céder leurs technologies. C’est moins le cas depuis quelques années et les entreprises étrangères hésitent davantage à s’implanter. L’un des objectifs de la baisse des impôts sur les sociétés est de freiner les investissements américains en Chine où selon les résultats de l’enquête de la Chambre de commerce américaine (décembre 2016), six entreprises sur dix envisageraient de se retirer.
 

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Quant aux entreprises chinoises, si elles investissent à l’étranger, c’est pour acquérir des ressources et des technologies. Entre 2014 et 2016, elles ont plus investi aux États-Unis que les entreprises américaines n’ont investi en Chine. Après une embellie en 2016, les investissements en Amérique ont chuté en 2017 du fait des restrictions imposées par le gouvernement de Pékin, inquiets des sorties de capitaux. Ils se sont effondrés au premier semestre 2018, avec une baisse de 92 % en valeur et une division par deux en nombre, selon Rhodium. La détérioration des relations bilatérales et le renforcement du Committee on Foreign Investment in the United States expliquent cette dégringolade. Parmi les décisions marquantes, Washington a posé son veto au rachat de Qualcomm par une entreprise sino-malaisienne en mars ainsi qu’à un projet d’implantation de China Mobile en juillet.
 
En 2017, General Motors a vendu plus de voitures en Chine qu’aux États-Unis, respectivement 4 et 3 millions. Pour plusieurs grandes entreprises américaines, l’évolution du marché chinois est un enjeu plus important que celle du marché américain. Les sept cents filiales américaines peuvent devenir des otages d’une guerre économique si Pekin leur rend la vie plus difficile. Plusieurs anecdotes signalent qu’elles rencontrent davantage de difficultés. Ouvrir ce front, qui affecterait plus l’économie américaine que les hausses tarifaires, serait une arme à double tranchant. Il provoquerait une baisse plus forte des entrées d’IDE, tout en affectant l’économie chinoise qui connaît une phase de ralentissement.

Front financier

Dans un conflit avec les États-Unis, la Chine a deux autres armes à sa disposition : la parité du yuan et ses créances sur le Trésor américain. À partir de 2005, le gouvernement chinois a engagé une appréciation de sa monnaie pour inciter les entreprises à monter en gamme. Interrompu par la crise mondiale, ce mouvement a repris jusqu’en 2013 et après plusieurs mois de baisse, il s’est à nouveau apprécié. Au cours des deux derniers mois, le rythme de la baisse du yuan a été le plus fort. La Chine va-t-elle le déprécier pour compenser une hausse des tarifs douaniers sur ces exportations ? Elle s’en défend, et la Banque Centrale a pris des mesures pour freiner cette baisse qui pourrait être la conséquence d’une fuite de capitaux. Utiliser l’arme du change serait une option dangereuse du fait de ses répercussions sur l’inflation en Chine, un casus belli aux États-Unis.
 
La Chine reste le premier créancier étranger de l’État américain, avec un peu plus de 1 000 milliards de dollars en mai 2018. Peut-elle utiliser cette arme contre Washington ? Dans ses souvenirs de sa visite à Pékin comme Secrétaire d’État, Hilary Clinton confie qu’il lui était difficile de se montrer ferme avec son banquier. Ses propos ne doivent pas faire illusion. L’accumulation par la Chine de bons du Trésor ne lui donne pas d’influence sur la gestion économique américaine. En effet, Pékin ne détient que 5 % de la dette publique américaine (21 000 milliards de dollars), qui est portée à plus de 70 % par les institutions fédérales des États-Unis, dont la Sécurité sociale, mais aussi par ses banques, ses entreprises et ses ménages.
Faute d’alternative, le marché des bons du Trésor américain est le plus liquide au monde. En vendant leur portefeuille, les autorités chinoises provoquerait une baisse de valeur qui ne les épargneraient pas, sans que ce geste ne mette vraiment en difficulté l’économie américaine.

Les conséquences d’une stratégie perdant-perdant

La guerre économique qui démarre poursuit plusieurs objectifs aux échéances variées : le mois de novembre pour les élections, début 2019 pour le déficit bilatéral. Si ce dernier est surtout le fruit de l’organisation des chaînes de valeur entre les deux superpuissances, il est aussi sensible aux arbitrages de la Chine pour ses achats de matières premières. Quant au déficit courant américain que le président Trump veut résorber, il n’est pas une conséquence des politiques commerciales chinoises ou allemandes, mais il sanctionne le fait que les Américains vivent au-dessus de leurs moyens.
 
Les « bruits de botte » de ces derniers mois ont créé un climat d’incertitude. Avant même que la première salve n’ait été tirée, les conséquences étaient d’ores et déjà perceptibles sur l’évolution du Dow Jones et du Hang Seng, comme sur l’économie réelle. La baisse d’un quart des cours du soja depuis avril affecte 300 000 producteurs américains et des lettres de commande aux exportateurs chinois. Elle porte sur 10 % des importations américaines de Chine et provoquerait, selon le Cepii, une baisse d’environ 25 milliards de dollars des exportations chinoises. L’impact sera modeste et affectera plus l’économie chinoise qui ralentit que l’économie américaine dopée par les réductions budgétaires.
 

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« Aucun pays ne répondra aux mesures américaines », n’a pas hésité à fanfaronner Peter Navarro. Las ! En dépit de ces affirmations, la Chine – qui a par ailleurs déclaré qu’elle ne respecterait pas l’embargo sur l’Iran – répond par des hausses tarifaires sur 50 milliards de dollars d’importations venant de circonscriptions américaines ayant voté pour Donald Trump. Cette réponse amènera-t-elle le président à déclencher la seconde phase de son offensive en demandant au département du Commerce d’imposer une hausse de 10 % ? Ira-t-il jusqu’à 500 milliards, comme il l’a annoncé ? Le conflit porterait sur l’équivalent de 4 points de PIB américain auxquels s’ajouterait l’impact des mesures prises par le Canada et éventuellement par l’UE. Selon une estimation du Conseil d’Analyse économique, l’impact global (cumulé) d’une guerre économique approcherait celui de la crise de 2008 et serait de 4 points de PIB pour les deux principaux protagonistes, un peu plus pour l’UE et sans doute pour le reste de l’Asie car ce conflit saperait le fonctionnement des chaînes globales de valeur.
 
Cette offensive américaine devrait accélérer plutôt que freiner la mise en œuvre du plan « Manufacturing China 2025 ». Un plan qui est dans la ligne de mire du gouvernement américain et auquel les médias chinois ne font plus allusion depuis quelques semaines pour ne pas l’irriter. Au mois de mars, l’affaire ZTE avait révélé la dépendance technologique de la Chine pour les semi-conducteurs. Elle avait aussi renforcé la détermination chinoise de consolider cette industrie. Jack Ma, le PDG d’Alibaba, a annoncé la création d’une division R&D consacrée aux puces utilisées dans l’intelligence artificielle. Dans ce domaine crucial, la taille de la population connectée et la faible protection des données personnelles donne un avantage à la Chine.
En engageant une guerre économique au nom du « Make America great again », le président déconstruit l’architecture de l’ordre mondial que les États-Unis ont bâti à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il lui substitue un nouvel ordre dans lequel, l’Amérique, comme le Royaume-Uni du XIXème sicèle, n’aura ni allié éternel ni adversaire perpétuel, mais seulement des intérêts. C’était envisageable au temps de la Pax Britannica. Mais pas dans un monde multipolaire.
A propos de l'auteur
Jean-Raphaël Chaponnière est membre du groupe Asie21 (Futuribles) et chercheur associé à Asia Centre. Il a été économiste à l’Agence Française de Développement, conseiller économique auprès de l’ambassade de France en Corée et en Turquie, et ingénieur de recherche au CNRS pendant 25 ans. Il a publié avec Marc Lautier : "Economie de l'Asie du Sud-Est, au carrefour de la mondialisation" (Bréal, 2018) et "Les économies émergentes d’Asie, entre Etat et marché" (Armand Colin, 270 pages, 2014).

jeudi, 14 mars 2019

City of Xi’an and Why the New Chinese Silk Road Terrifies the West?

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City of Xi’an and Why the New Chinese Silk Road Terrifies the West?

by Andre Vltchek

Ex: https://journal-neo.org

Snow is falling on the wide sidewalks of the historic city of Xi’an, but people don’t seem to be troubled by the bitter cold.

One of the oldest cities in China, Xi’an, is now vibrant, optimistic and stunningly beautiful. Sidewalks are paved with expensive stones and have more than enough space for pedestrians, electric bicycles, plants, trees and bus shelters.

Attempts by the Communist Party to turn China into an ‘Ecological Civilization’ are visible at every step: trees are revered and protected, comfortable walking is encouraged, while heavy duty, efficient and super modern public transportation is extremely cheap and ecological: the metro, and electric buses. All scooters are also electric, and so are the tricycles that are intended to transport passengers between the metro stations.

Compared to most Asian cities, but even to those in the United States and Europe, Chinese metropolises, including Xi’an, look like sort of urban areas of the future. But they are not ‘impersonal’, nor atomized. They are built for the people, not against them.

Xi’an is where the old Silk Road used to begin, connecting China to India, Central Asia and the Middle East.

It has a special significance and deep symbolism in Chinese history, and it is essential for China’s present and future.

Xi’an is the oldest of the four ancient capitals, and home to the Terracotta Army of Emperor Qin Shi Huang. This tremendous world heritage site is a titanic symbol of loyalty, endurance and optimism. According to the legend, the entire tremendous army followed its commander to the other life, ready to defend him, to fight for him and if necessary, to offer the ultimate sacrifice. What does it all really mean? Is it just an emperor that these brave warriors are ready to sacrifice their lives for, with smiles on their faces? Or is it the nation, or perhaps even the entire humanity they are determined to defend?

Whatever it is, it is enormous, and seeing the sheer size of the monument sends shivers all over my body.

*

Some fifty kilometers away, at the North Station of Xi’an City, an army of the fastest trains on earth is lined up at countless platforms. These beautiful bullet trains connect Xi’an with Beijing, Shanghai and soon, Hong Kong. Some of them are already speeding towards the city of Zhangye, which is the first step on the new rail Silk Road that will soon continue all the way towards the north-western tip of China, at Kashgar. And Kashgar is only 100 kilometers from the border with Kyrgyzstan, and 150 kilometers from Tajikistan.

If someone thinks that China is simply a north Asian country, far away from the rest of the world, they should think twice. In the center of Xi’an, there is a bustling neighborhood, similar to those found in any bustling city of the Middle East. There is a Grand Mosque, a bazaar, and endless lanes of colorful stalls, jewelry workshops, restaurants and halal eateries. Many women here wear colorful clothes and headscarves, while men cover their heads with skullcaps.

The western part of China is a vibrant mix of cultures from the north, as well as Central Asia. And the ancient capital of China – Xi’an – is well known and admired for its multi-cultural identity. Like the former Soviet Union, Communist China is an enormous and diverse country.

*

And the West doesn’t like what it sees.

It hates those super high-speed trains, which, at tremendous speed, as well as cheaply and comfortably, cover distances of thousands of kilometers. It hates where they are going: towards the former Soviet Central Asian republics, and soon, hopefully, towards Afghanistan, Pakistan, Iran, Russia, and one day, maybe even India.

It hates the optimistic spirit of the people of Xi’an, as well as the wise and at the same time, avant-garde environmental policies of China.

It hates that in cities like Xi’an, there are no slums, no homeless people, and almost no beggars: that instead of advertisements, there are beautiful paintings with messages highlighting socialist virtues, including equality, patriotism, respect for each other, democracy and freedom. It hates that most of the people here look determined, healthy, in good spirits, and optimistic.

The West passionately hates the fact that China is essentially Communist, with a centrally planned economy and tremendously successful social policies (by 2020, China will eliminate the last pockets of extreme poverty), even strive for the ecological civilization.

China defies Western propaganda, which hammers into the brains of the people that any socialist society has to be drab, uniform and infinitely boring. Compared to such a city as Xi’an, even the European capitals look dull, depressing, dirty and backward.

Yet China is not rich, not yet. At least on paper, (read: using statistics produced and controlled predominantly by the countries and by the organizations controlled by Washington, London and Paris), its HDI (Human Development Index, compiled by UNDP), is the same as Thailand’s. While the contrast between two countries is striking. Thailand, a feudal society glorified by the West, because of its staunch support during the Vietnam War and because of its anti-Communist drive, is suffering from collapsed infrastructure (no public transportation outside Bangkok, awful airports and train system), monstrous, almost ‘Indonesian-style’ city planning (or lack of it), urban slums, endless traffic jams and basically no control of the government over business. In Thailand, frustration is everywhere, and the murder rate is consequently even higher than in the United States (per capita, according to INTERPOL data), while in China it is one of the lowest on earth.

But above all, the West hates China’s growing influence on the world, particularly among the countries that have been for centuries brutalized and plundered by European and North American corporations and governments. And it is scared that they will, eventually, fully understand that China is determined to stop all forms of imperialism, and to eradicate poverty in all corners of the world.

*

Xi’an is where the old and new Silk Roads have their starting points. The new one is called the Belt Road Initiative (BRI), and very soon it will account for tens of thousands of kilometers of railroads and roads connecting and crisscrossing Asia, Africa and Europe, pulling out of misery billions of men, women and children. Once completed, everybody will benefit.

But that is not how the West likes it. ‘Everyone benefiting’ is a totally foreign, even hostile concept, at least in the Western capitals. Only the West, plus those few ‘chosen’ and highly obedient countries (including Japan, South Korea and Singapore) have been, until now, allowed to prosper, forming a strictly ‘by appointment only’ club of nations.

China wants everyone to be rich, or at least not poor.

Most Asians love the idea. Africans love it even more. The new elegant train station in Nairobi, Kenya, is a new symbol, a promise of a better future. Tram lines in Addis Ababa, the construction of a high-speed train line that will go through Laos, all these are marvels unimaginable only a few years ago.

The world is changing, mainly thanks to the determined efforts of China and Russia to finally destroy Western colonialism (the ‘project’ that began so well right after WWII, but, except on paper, was never fully completed).

*

Xi’an is rising. In the West, they used to say that life in China is improving, but only for Beijing, Shanghai and Guangdong.

Later they said, for the Pacific coast, OK, life is better, but go further West… Xi’an, Chengdu, Kunming and other cities followed.

Then, the propagandists regrouped: ‘Chinese cities are doing well, but the countryside is suffering’. Then came President Xi’s brainchild – ‘Ecological civilization’, and decisive reforms aimed at improving the standards of living and quality of life all over the most populous country on earth. In 2018, for the first time in modern history, there was a reverse migration from Chinese cities, to the rural areas.

One has to repeat again and again, until it sinks into people’s brains: After 2020, there will be no extreme misery in China.

In our upcoming book “China and Ecological Civilization”, a dialogue between me and leading philosopher John Cobb Jr, John who has been working very closely with the Chinese government on issues of environment and education, explained:

“As I compare China’s success in giving serious attention to the well-being of its natural environment and needy citizens with that of European countries, my reason for betting on China is that I have some confidence that it will maintain governmental control of finance and of corporations generally.  If it does this, it can also control the media.  Thus, it has a chance of making financial and industrial corporations serve the national good as perceived by people not in their service.  Less centralized governments are less able to control the financial and other corporations whose short-term interests may conflict with the common good.”

That may be the main reason why the West is horrified, and trying to antagonize China by all means: If China succeeds, colonialism will collapse, but also corporatism, which, like a fairy-tale monster devours everything in its sight.

*

Facing thousands of determined Terracotta soldiers, I felt the enormity of China.

I imagined hundreds of millions of men and women building the nation; millions of construction sites, not only in China itself, but also abroad. I recalled my neighbors in Nairobi, when I used to live in Africa – optimistic, well-natured but tough Chinese engineers, who used to power-walk, together, every night. I liked, I admired their spirit.

To me, they were like present-day Terracotta soldiers: brave, determined and loyal. Loyal not to the emperor, but to humanity. Not military men, but people who are constructing, building a much better world in all corners of the globe, often with their own hands. Despite the vitriolic spite and nihilism unleased against them by the West.

In Xi’an, I stood in front of the old gate, where everything began, many centuries ago; the old Silk Road. Now, everything was returning here, in a grand circle. The new beginning.

It was cold. It was beginning to snow. But I was immensely happy to be here, and I felt alive and full of optimism for the future of humanity.

I made a few symbolic steps. Millions did before me. Millions will, again, soon.

Andre Vltchek is philosopher, novelist, filmmaker and investigative journalist. He’s a creator of Vltchek’s World in Word and Images, and a writer that penned a number of books, including China and Ecological Civilization. He writes especially for the online magazine “New Eastern Outlook.”
https://journal-neo.org/2019/02/20/city-of-xi-an-and-why-...

dimanche, 03 mars 2019

La Chine devient un arbitre mondial incontournable

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La Chine devient un arbitre mondial incontournable

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

A la fin du 20e siècle, c'était l'Amérique qui s'était imposée dans ce rôle. Des aujourd'hui et dans les prochaines décennies ce sera la Chine. De plus si l'Amérique avait pu acquérir ce rôle, c'était essentiellement grâce à sa puissance militaire. Aujourd'hui la Chine le devient grâce à son habilité diplomatique.

L'incapacité manifestée le 31 janvier par Donald Trump pour faire céder le leader nord-coréen Kim Jong Un dans l'affaire du désarmement nucléaire vient d'en donner un exemple éclatant. Cet épisode a certes mis en valeur le manque de réalisme et l'immense maladresse de Trump lui-même. Mais elle a surtout montré qu'une Amérique considérée encore comme la première puissance mondiale n'avait plus désormais, sauf à déclencher une guerre nucléaire, la capacité de faire céder un petit Etat asiatique.

Dans cette affaire, la Chine est intervenue discrètement, autant que l'on sache, pour rappeler à Kim que si elle le soutenait politiquement, il ne devait pas abuser de ce soutien et qu'il devait en particulier tenir le plus grand compte des intérêts de la Corée du Sud et des autres Etats de la région. Comme la Chine est voisine de la Corée du Nord et que celle-ci avait toujours bénéficié de son aide, PyongYang n'est pas en mesure de refuser son arbitrage.

Sur de nombreux autres théâtres de confrontation entre les Etats-Unis et la Russie, le président chinois Xi Jinping, sans s'opposer directement au positions de son allié Vladimir Poutine, joue là aussi un rôle d'apaisement permettant de calmer l'hystérie anti-russe que Washington s'efforce de propager dans l'ensemble du monde occidental. Au Venezuela, la Chine et la Russie se sont opposées jusqu'ici avec succès aux efforts de Donald Trump pour renverser Nicolas Maduro. Plus généralement, la Chine qui a de plus en plus d'investissements en Amérique Latine, fera tout son possible pour éviter des tensions entre les pays de ce continent. Il en sera de même en Afrique.

Dans le début de guerre entre Inde et Pakistan, la Chine alliée de ce dernier pays, s'efforce actuellement d'éviter qu'une guerre de grande ampleur n'éclate entre Delhi et Islamabad. Ses intérêts, notamment dans le cadre de l'Obor, en seraient directement affectés. Mais elle veut également maintenir de bonnes relations avec l'Inde avec qui elle cohabite dans le cadre du Brics. On peut espérer que son intermédiation ramènera à la raison les deux adversaires.

Au Moyen-Orient, il semble bien que la diplomatie chinoise intervienne pour détendre les relations entre l'Iran, l'Irak et la Syrie.

La Chine dispose d'atouts importants pour se faire prendre au sérieux par les autres grandes puissances. Le milliard de chinois sont désormais réputés pour jouer la carte d'un développement mondial pacifique. On ne peut en dire autant du milliard d'hindous qui restent pénétrés d'un hindouisme religieux militant qui les pousse à s'opposer au reste du monde. Sur le plan des industries numériques et de la recherche scientifique avancée, la Chine est en voie de rattraper le retard qu'elle avait pris sur les Etats-Unis. Elle dispose par ailleurs d'un élément essentiel pour ce faire, les très nombreux chercheurs chinois qui travaillent dans les laboratoires américains et pourraient si consigne leur en était donnée, rejoindre rapidement leur pays d'origine. Concernant les industries spatiales et l'exploration de l'espace, si elle reste encore inférieure aux Etats-Unis, cette infériorité ne durera pas, car les crédits publics ne manquent pas. Ce qui n'est plus le cas désormais dans le spatial américain non militaire.

Inutile d'ajouter que l'Europe, et plus particulièrement la France, qui auraient pu également jouer ce rôle d'arbitre, en accord avec la Chine, ne le feront pas car elles sont et demeureront des american puppets.

Note. Sur la Chine, voir cet article se voulant rassurant de Bruno Guiguez https://francais.rt.com/opinions/59011-chine-sans-oeiller...

 

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mardi, 12 février 2019

The Costs of Misunderstanding Iranian Foreign Policy

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The Costs of Misunderstanding Iranian Foreign Policy

This is because, contrary to what many believe, Iran’s foreign policy today is largely shaped by its threat perceptions and interests—not ideology.

Because the contours of Iran’s foreign policy appear to be drawn primarily by security considerations, including deterrence and power projection, the United States isn’t likely to fundamentally change the country’s behavior.

American policymakers have several blind spots when it comes to understanding the behavior of other governments, especially when they consider them to be adversaries. The worst of these is the tendency to ascribe profound ideological motives to a regime’s leadership when they are usually concerned much more with self-preservation and protecting their national interests as they understand them. During the Cold War, many anticommunists imagined that the Soviets were much more bent on pursuing a revolutionary foreign policy than they actually were. Those who understood that Soviet foreign policy had a great deal of continuity with the policy of pre-revolutionary Russia were more likely to make sense of what the Soviets were likely to do and why they were doing it. Interpretations of other states’ behavior that reduce everything to the official ideology of that state are always going to miss the mark because the real reasons for their conduct are to be found elsewhere.

Prior to the negotiation of the nuclear deal, Americans were regularly treated to nonsensical “analysis” that portrayed Iran as a fanatical government prepared to commit national suicide in pursuit of its goals abroad. This “martyr-state” myth has thankfully been thoroughly debunked and discredited by events, but the fact that it flourished at all shows how determined many American policymakers and pundits are to perceive their adversaries as irrational, inflexible maniacs that cannot be deterred or reasoned with.

Iran hawks in the Trump administration still insist on describing Iran’s policies in terms of exporting revolution. Pompeo said as much in his widely-panned article for Foreign Affairs from last year:

The regime’s revolutionary mindset has motivated its actions ever since—in fact, soon after its founding, the IRGC created the Quds Force, its elite special forces unit, and tasked it with exporting the revolution abroad. Ever since, regime officials have subordinated all other domestic and international responsibilities, including their obligations to the Iranian people, to fulfilling the revolution.

As Tabatabai explains, this is a dated interpretation that ignores the changes in Iran and its government over the last four decades:

But a closer assessment of the regime’s foreign policy unveils a much more pragmatic Iran, one whose policies are nonetheless shaped by its historical experiences and culture.

The Trump administration can’t or won’t acknowledge the existence of this “much more pragmatic Iran,” because that would be an admission that their own uncompromising hard-line approach is unnecessary and harmful. They need to portray Iran as a destabilizing revolutionary state to make their obsessive hostility to Iran seem more defensible, but it is all based on a faulty understanding of the country and its government. That in turn has led to the administration’s preposterous demands that Iran radically alter its foreign policy, but that won’t ever happen because Iran considers its current policies to be important for their national security and for the survival of the regime. Far from being the self-destructive revolutionaries that Iran hawks want them to be, Iran’s leaders are interested in self-preservation above all else. The U.S. needs to have an Iran policy that takes that into account, or else we will continue to have a failing and bankrupt Iran policy that achieves nothing besides deepening the enmity between our governments.

samedi, 09 février 2019

La stratégie perdante du Président Trump: Contrôler le Brésil et affronter la Chine

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La stratégie perdante du Président Trump: Contrôler le Brésil et affronter la Chine

par James Petras

Article original de James Petras, publié le 8 janvier 2019 sur le site Unz Review
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr  


Les États-Unis adoptent un régime voué à l’échec et menacent l’économie la plus dynamique du monde. Le président Trump a fait l’éloge du président brésilien nouvellement élu, Jair Bolsonaro, et promet de promouvoir des liens économiques, politiques, sociaux et culturels étroits avec lui. En revanche, le régime Trump s’est engagé à démanteler le modèle de croissance de la Chine, à imposer des sanctions sévères et généralisées et à promouvoir la division et la fragmentation de la Chine élargie.
 

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Le choix des alliés et des ennemis de Washington repose sur une conception étroite et à court terme des avantages et des pertes stratégiques.

Dans cet article, nous discuterons des raisons pour lesquelles les relations américano-brésiliennes s’inscrivent dans la poursuite de la domination mondiale de Washington et pourquoi Washington craint la croissance dynamique et le défi d’une Chine indépendante et compétitive.

Le Brésil à la recherche d’un Patron

Le président du Brésil, Jair Bolsonaro, a annoncé, dès le premier jour, un programme visant à inverser près d’un siècle de croissance économique dirigée par l’État. Il a annoncé la privatisation de l’ensemble du secteur public, y compris les activités stratégiques quelles soient financières ; bancaires ; minières : d’infrastructure ; de transport ; énergétiques ou manufacturières. De plus, cette vente en masse va donner la priorité aux sociétés multinationales étrangères. Les régimes civils et militaires autoritaires précédents protégeaient les entreprises nationalisées dans le cadre d’alliances tripartites comprenant des entreprises privées étrangères, étatiques et nationales.

Contrairement aux précédents régimes civils élus qui s’efforçaient – pas toujours avec succès – d’augmenter les pensions, les salaires et le niveau de vie et de faire reconnaître la législation du travail, le Président Bolsonaro a promis de licencier des milliers d’employés du secteur public, de réduire les pensions et de relever l’âge de la retraite tout en abaissant les traitements et salaires afin de faire baisser les coûts et augmenter les profits pour les détenteurs de capitaux.

Le Président Bolsonaro promet d’inverser la réforme agraire, d’expulser, d’arrêter et d’agresser les familles paysannes afin de renforcer les propriétaires terriens et d’encourager les investisseurs étrangers à les remplacer. La déforestation de l’Amazonie et son transfert aux barons du bétail et aux spéculateurs fonciers entraîneront la saisie de millions d’hectares de terres indigènes.
 

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En matière de politique étrangère, le nouveau régime brésilien s’engage à suivre la politique américaine sur chaque question stratégique : Le Brésil soutient les attaques économiques de Trump contre la Chine, soutient l’accaparement des terres d’Israël au Moyen-Orient (y compris le transfert de sa capitale à Jérusalem), soutient les complots américains de boycott et les politiques visant à renverser les gouvernements de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua. Pour la première fois, le Brésil a offert des bases militaires au Pentagone et des forces militaires pour toute invasion ou guerre à venir.

La célébration de la remise gratuite des ressources et des richesses par le président Bolsonaro et de l’abandon de souveraineté est célébrée dans les pages du Financial Times, du Washington Post et du New York Times qui prédisent une période de croissance, d’investissement et de reprise – si le régime a le « courage » d’imposer sa trahison.

Comme cela s’est produit lors de nombreuses expériences récentes de changement de régime néolibéral de droite en Argentine, au Mexique, en Colombie et en Équateur, les journalistes et experts des pages financières ont laissé leur dogme idéologique les aveugler face à d’éventuels pièges et crises.

Les politiques économiques du régime Bolsonaro ignorent le fait qu’elles dépendent des exportations agro-minérales vers la Chine et qu’elles sont en concurrence avec les exportations américaines… Les élites agro-industrielles brésiliennes vont s’indigner du changement de partenaires commerciaux… Elles s’opposeront, vaincront et mineront la campagne anti-Chinoise de Bolsonaro s’il ose persister.
Les investisseurs étrangers prendront le contrôle d’entreprises publiques, mais il est peu probable qu’ils puisse accroitre la production en raison de la forte réduction de l’emploi, des salaires et des traitements, à mesure que le marché de la consommation va chuter.

Les banques peuvent accorder des prêts, mais exigent des taux d’intérêt élevés pour des « risques » élevés, d’autant plus que le gouvernement sera confronté à une opposition sociale accrue de la part des syndicats et des mouvements sociaux, et à une violence accrue par la militarisation du contrôle de la société.

Bolsonaro n’a pas de majorité au Congrès, qui dépend du soutien électoral de millions de fonctionnaires, de salariés, de retraités et de minorités raciales et de genre. L’alliance du Congrès sera difficile sans corruption et sans compromis… Le cabinet de Bolsonaro comprend plusieurs ministres clés qui font l’objet d’une enquête pour fraude et blanchiment d’argent. Sa rhétorique anti-corruption s’évanouira face aux enquêtes judiciaires et aux révélations.
 

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Il est peu probable que le Brésil fournisse des forces militaires significatives pour les aventures militaires régionales ou internationales des États-Unis. Les accords militaires avec les États-Unis n’auront que peu de poids face à la profonde agitation intérieure.

Les politiques néolibérales de Bolsanaro vont creuser les inégalités, en particulier parmi les cinquante millions de personnes qui sont récemment sorties de la pauvreté. La prise de contrôle du Brésil par les États-Unis enrichira Wall Street qui prendra l’argent et s’enfuira, laissant les États-Unis faire face à la colère et au rejet d’un allié dépouillé.

Les États-Unis face à la Chine

Contrairement au Brésil, la Chine n’est pas prête à se soumettre au pillage économique et à renoncer à sa souveraineté. La Chine suit sa propre stratégie à long terme qui se concentre sur le développement des secteurs les plus avancés de l’économie – y compris l’électronique de pointe et les technologies de communication.

Les chercheurs chinois produisent déjà plus de brevets et d’articles scientifiques référencés que les États-Unis. Ils diplôment plus d’ingénieurs, de chercheurs de pointe et de scientifiques innovateurs que les États-Unis, grâce à des niveaux élevés de financement de l’État. La Chine, avec un taux d’investissement de plus de 44 % en 2017, surpasse de loin les États-Unis. La Chine a progressé, passant d’exportations à faible valeur ajoutée à des exportations à forte valeur ajoutée, y compris des voitures électriques à des prix compétitifs. Par exemple, les i-phones chinois font concurrence à Apple en termes de prix et de qualité.

La Chine a ouvert son économie aux multinationales américaines en échange de l’accès à une technologie de pointe, ce que Washington appelle des saisies « forcées ».

La Chine a encouragé la conclusion d’accords multilatéraux sur le commerce et l’investissement y compris avec plus de 60 pays dans le cadre d’accords à grande échelle et à long terme sur les infrastructures en Asie et en Afrique.

Au lieu de suivre l’exemple économique de la Chine, Washington se plaint du commerce déloyal, du vol technologique, des restrictions du marché et des contraintes étatiques sur les investissements privés.

La Chine offre à Washington des possibilités à long terme d’améliorer sa performance économique et sociale – si Washington reconnaît que la concurrence chinoise est une incitation positive. Au lieu d’investir massivement dans la modernisation et la promotion du secteur des exportations, Washington s’est tournée vers des menaces militaires, des sanctions économiques et des droits de douane qui protègent les secteurs industriels américains obsolètes. Au lieu de négocier pour des marchés avec une Chine indépendante, Washington prend le contrôle de régimes vassaux comme celui du Brésil sous le gouvernement du président nouvellement élu Jair Bolsonaro, qui compte lui sur le contrôle économique et les prises de contrôle américains.

Les États-Unis peuvent facilement dominer le Brésil pour des gains à court terme – profits, marchés et ressources, mais le modèle brésilien n’est ni viable ni durable. En revanche, les États-Unis doivent négocier, discuter et accepter des accords concurrentiels réciproques avec la Chine… Le résultat final de la coopération avec la Chine permettrait aux États-Unis d’apprendre et de se développer d’une manière durable.

Conclusion

Pourquoi les États-Unis ont-ils choisi la voie de contrôler un Brésil rétrograde et de négliger le rôle d’une future nation leader ?

Fondamentalement, les États-Unis sont structurellement ancrés dans un système politique fortement militarisé qui est guidé par la quête de la domination mondiale – « l’impérialisme ». Les États-Unis ne veulent pas concurrencer une Chine innovante, ils cherchent à contraindre la Chine à démanteler les institutions, les politiques et les priorités qui font sa grandeur.

Washington exige que la Chine renonce à l’autonomie relative de l’État, augmente la pénétration de ses secteurs stratégiques par les États-Unis et s’appuie sur des banquiers et des universitaires adeptes du marché libre. La politique économique américaine est façonnée par des banquiers, des spéculateurs corrompus et des lobbyistes qui défendent des intérêts régionaux particuliers, y compris des régimes comme Israël. La politique économique de la Chine est façonnée par des intérêts industriels, guidés par les objectifs stratégiques de l’autorité d’un État centralisé, capable et désireux d’arrêter des centaines de hauts fonctionnaires à la volée.

Les États-Unis ne peuvent pas contenir la trajectoire ascendante de la Chine avec un encerclement militaire – parce que la stratégie économique de Pékin neutralise les bases militaires américaines et défait les contraintes douanières par la diversification de nouveaux accords commerciaux majeurs. Par exemple, la Chine négocie avec l’Inde pour augmenter considérablement les importations de produits agricoles, y compris le riz, le sucre, le lait, la farine de soja et le coton. L’Inde a actuellement un déficit commercial important avec la Chine, en particulier les machines et les produits industriels et est désireuse de remplacer les exportateurs américains. La Chine a conclu d’importants accords commerciaux et d’investissement en Asie du Sud-Est, Corée du Sud, Japon, Pakistan, Russie et Australie ainsi que dans les pays africains et d’Amérique latine (Brésil et Argentine) et au Moyen-Orient (Iran, Irak et Israël).

Les États-Unis n’ont que peu d’influence pour « contenir » la Chine, même dans les secteurs de haute technologie, car la Chine est moins dépendante du savoir-faire américain. Washington a conclu des accords avec la Chine, augmentant les exportations de voitures et de divertissements ; la Chine peut facilement accepter d’appliquer des mesures de lutte contre le « vol de propriété intellectuelle », d’autant plus que ce n’est plus un facteur important puisque la plupart des innovations chinoises sont créées au niveau national. De plus, les grandes entreprises et Wall Street exigent que le régime Trump parvienne à un accord d’ouverture des marchés avec la Chine et ignore ses ennemis autarciques.
Compte tenu de la vigueur soutenue de l’économie chinoise (6,5 % du PIB en 2018), de l’importance accrue accordée à l’expansion des services sociaux, du marché de la consommation et de l’assouplissement du crédit, les politiques douanières coercitives de Trump sont condamnées et les menaces militaires ne feront qu’encourager la Chine à étendre et à améliorer ses programmes militaires de défense et spatiaux.

Quels que soient les accords commerciaux temporaires et limités qui découleront des négociations entre les États-Unis et la Chine, le régime Trump poursuivra son programme impérial unipolaire de contrôle de régimes vassaux, comme le Brésil, et de lutte contre la Chine.

L’avenir appartient à une Chine indépendante, innovante et compétitive, et non à des régimes vassalisés, militarisés et soumis comme le Brésil.

James Petras

samedi, 24 novembre 2018

Oude en Nieuwe Zijderoutes - Geopolitiek als drijvende kracht in de geschiedenis

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Oude en Nieuwe Zijderoutes

Geopolitiek als drijvende kracht in de geschiedenis

door Jonathan van Tongeren

Ex: http://www.novini.nl

Het onderstaande artikel is de tekst van een lezing gehouden op het 2e congres van het Geopolitiek Instituut Vlaanderen-Nederland (GIVN) op 17 november 2018 te Leuven.

526 jaar geleden bereikte een groep Spaanse schepen onder het commando van de 41-jarige Genuees Cristoforo Colombo (vernederlandst Christoffel Columbus) het eiland Guanahani. Dit geldt als de ‘ontdekking van Amerika’. De zeelui hadden een reis van 5.700 kilometer in het ongewisse achter zich en hun admiraal daarenboven nog dik zeven jaar aan overtuigingswerk aan de Spaanse en Portugese hoven.

Het idee om simpelweg naar het westen te varen om de oostkust van Azië te bereiken, stamde oorspronkelijk van de Griekse filosoof en naturalist Aristoteles. In de tijd daarna werd het idee onder andere door grootheden als Seneca, Roger Bacon en Pierre d’Ailly naar voren gebracht. In de 15e eeuw was het de Florentijnse geleerde Paolo dal Pozzo Toscanelli die er de grootste voorvechter van was. Tegelijk was de voorstelling van de aarde als schijf grotendeels obsoleet geworden. Zo schreef paus Pius II in zijn rond 1460 verschenen ‘Cosmographia’, dat onze planeet een bol is die om de zon draait. In zoverre zwom Columbus echt niet meer tegen de stroom in, toen hij in 1484 begon te werven voor een zeetocht naar Azië via het westen.

Constantinopel en het Iberisch schiereiland

Bovendien waren de geopolitieke verhoudingen in het Middellandse Zeegebied hem behulpzaam. Want door de Ottomaanse verovering van Constantinopel in mei 1453 was de route over land naar China en Indië afgesneden, wat de zoektocht naar nieuwe handelsroutes over zee enorm stimuleerde.

Overigens onderschatte Columbus de afstand tussen Europa en Oost-Azië ernstig. Hij meende dat de Canarische eilanden en Japan slechts 4.500 kilometer van elkaar verwijderd waren – in werkelijkheid was het 20.000. Verantwoordelijk hiervoor waren de onjuiste gegevens over de breedte van de Euraziatische landmassa van Toscanelli en D’Ailly, waarop Columbus zich baseerde. De respectievelijke deskundigen aan het Spaanse en Portugese hof zagen dit in, en ontrieden hun vorsten in eerste instantie de Genuees te ondersteunen bij zijn onderneming.

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De kaart van Toscanelli over een hedendaagse kaart geprojecteerd

Toen kwam echter 2 januari 1492, de dag waarop de emir van Granada, Muhammad XII, capituleerde. Waarmee de Reconquista op het Iberisch schiereiland succesvol afgesloten werd. Nu groeide het verlangen van Isabella I van Castilië en León en Ferdinand II van Aragón, om de Portugese koning Johan II in te halen. Zijn zeevaarders tastten zich namelijk langs de kust van Afrika een weg naar Indië en leken daarbij kort voor een succes te staan.

Koopwaar

Columbus verlangde echter dermate veel privileges, dat de hele zaak daarop stuk dreigde te lopen. De Genuees verlangde namelijk de benoeming tot ‘admiraal van de oceaan’ als ook de titel van onderkoning en gouverneur-generaal van de door hem ontdekte gebieden. Bovendien stond hij erop, dat hij het recht zou hebben om van alle “parels, edelstenen, goud, zilver, specerijen als ook alle andere koop- en handelswaar die in zijn gebied gevonden, geplukt, verhandeld of gewonnen worden, na aftrek van de kosten, een tiende voor zichzelf te houden”. Uiteindelijk gaven Isabella en Ferdinand op advies van hun schatmeester Luis de Santángel op 17 april 1492 in de zogenaamde capitulatie van Santa Fe toe.

De voor de expeditie benodigde twee miljoen Maravedi’s (zo’n 300.000 euro) kwamen echter niet uit de schatkist van het koningspaar, maar grotendeels van het confederale politieleger Santa Hermandad (Heilige Broederschap). Daarnaast droegen Santángel en enkele Genuese kooplieden nog enkele honderdduizenden Maravedi’s bij. Van dat geld werden de grote driemaster (kraak) ‘Santa Maria’ en de twee karvelen ‘Niña’ en ‘Pinta’ gecharterd en van proviand voor een jaar voorzien. Daarnaast moesten circa 90 zeelieden ingehuurd en betaald worden.

De drie schepen verlieten in de morgen van 3 augustus 1492 de haven van Palos de la Frontera bij Huelva in Andalusië, waarbij de Santa Maria onder het bevel van Columbus zelf stond, terwijl de twee andere schepen onder het commando van Vicente Yáñez Pinzón en Martín Alonso Pinzón stonden. Om het beschadigde roer van de Niña te repareren en het grootzeil van de Pinta te vervangen, maakte Columbus weinig later halt in de haven van San Sebastián op het Canarische eiland La Gomera, om op 6 september aan de tocht dwars over de Atlantische Oceaan te beginnen.

Las Indias

In de daarop volgende weken zeilde de groep schepen met bestendige passaatwinden in de rug bij overwegend goed weer met een doorsnee snelheid van tien knopen naar het westen. De admiraal hoopte zo de door Marco Polo beschreven Chinese havenstad Quinsay, het huidige Hangzhou, te bereiken, waar hij de groot-khan brieven van zijn koninklijke opdrachtgevers Isabella en Ferdinand wilde overhandigen. Anders dan vaak onjuist gesteld wordt, was Columbus namelijk niet voornemens naar Indië zelf te varen, maar naar ‘Las Indias’, waarmee naast het eigenlijke Indië destijds ook alle landen ‘voorbij’ Indië (vanuit het westen gezien) bedoeld werden.

In de nacht van 11 op 12 oktober 1492 kreeg de joodse matroos Rodrigo de Triana alias Juan Rodriguez Bermejo van de Pinta een eiland in zicht, waarop de Genuees en zijn bemanning dan later op de dag voet aan wal zetten. Daarover lezen we in Columbus reisdagboek het volgende:

“Om 2 uur ’s morgens kwam het land in zicht, waarvan we zo’n acht zeemijlen verwijderd waren [..] Toen kwamen we bij elkaar en wachtten tot de dag aanbrak. Het was een vrijdag, waarop we voet aan wel zetten op een eiland, dat in de Indianentaal Guanahani heette.”

Met deze ontdekking ontsnapte de admiraal overigens aan een naderende muiterij, want veel van zijn mannen werd de reis, die ogenschijnlijk nergens naartoe leidde, met de dag ongemakkelijker. Om welk eiland het precies gaat, is tot op de dag van vandaag onduidelijk. Inmiddels gelden zowel het Watling-eiland dat sinds 1926 officieel de naam San Salvador heeft, als ook Samana Cay, Plana Cays en Mayaguana in de Bahama’s als mogelijke kandidaten.

Hoe het ook zij, Columbus voer aansluitend tot 16 januari 1493 door de Caraïbische Zee en ontdekte daarbij onder andere Cuba en Hispaniola. De terugtocht vond plaats zonder de Santa Maria, die op Kerstdag van het jaar daarvoor op een zandbank gelopen was. De overige twee schepen bereikten Palos op 15 maart 1493. Daarna werd Columbus als held gevierd.

Geopolitiek

Zo ziet u wat een ingrijpende gevolgen geopolitieke gebeurtenissen kunnen hebben. De verovering van Constantinopel door de Ottomanen en de voltooiing van de reconquista van het Iberisch schiereiland, leidden tot de ontdekking van Amerika. En enkele eeuwen later zou een voormalige kolonie in de Nieuwe Wereld uitgroeien tot de ‘laatste supermacht’.

Maar wat is nu eigenlijk geopolitiek? Het gebruik van de term geopolitiek lijkt de laatste jaren sterk in opkomst te zijn, nadat er enige tijd een taboe op rustte. Dat taboe kwam voort uit de associatie van geopolitiek met Duitse nationaalsocialistische noties als Lebensraum en Heim ins Reich. Een associatie kortom met een specifieke subjectieve en ideologische kijk op geopolitiek. Nu het taboe allengs afneemt, zien we het gebruik van de term sneller toenemen dan het verstaan ervan. Geopolitiek wordt dikwijls gebruikt als synoniem voor internationaal conflict. Of men veronderstelt dat het hoofdzakelijk over pijpleidingen en olie of andere delfstoffen gaat. Nu kunnen die zaken wel met geopolitiek te maken hebben, maar ze zijn niet zelf de geopolitiek. Kort gezegd gaat geopolitiek over de beheersing van geografische ruimtes. Waarbij beheersing uiteraard gradueel kan verschillen van invloed tot effectieve soevereiniteit. In het hiervoor besproken voorbeeld hebben we gezien hoe de beheersing van de geografische ruimtes van wat nu respectievelijk Turkije en Spanje zijn, leidde tot de opschorting van de Oude Zijderoute en een zoektocht naar een nieuwe zijderoute die zou leiden tot de ontdekking van de Nieuwe Wereld, oftewel de Amerika’s.

Enfin, geopolitiek dus, de beheersing van geografische ruimte. Denk maar aan het bordspel Risk, één van de manieren om verder te komen in het spel en kans te maken om te winnen, is het beheersen van continenten. In de geopolitieke realiteit is het niet veel anders. De Verenigde Staten beheersen bijvoorbeeld al geruime tijd het Noord-Amerikaanse continent en hebben stevige invloed in Latijns-Amerika, wat een goede uitgangspositie bood om uit te groeien tot de ‘enige supermacht’.

Eén van de lastigste continenten om onder controle te krijgen in het bordspel Risk is Azië. Ook in de geopolitiek ligt er een sterke focus op dit grote en centrale continent. Azië wordt gedomineerd door twee grootmachten: Rusland, dat zich in Europa bevindt, maar zich ook uitstrekt over Noord-Azië tot aan het Verre Oosten, en China. Mede daartoe gedreven door het westerse sanctiebeleid, is Rusland zich in de afgelopen jaren meer en meer op China gaan richten.

Oost-Azië

Het economisch expansieve China heeft van zijn kant te maken met een Amerikaans containmentbeleid, onder president Obama ‘pivot to Asia’ genoemd. De VS hebben een snoer van bondgenoten en meer halfslachtige partnerlanden in Oost-Azië gevormd, van Zuid-Korea tot Vietnam en verder richting India, waarmee China als het ware ingesnoerd wordt.

Juist de import en export over zee spelen echter een grote rol in de economische ontwikkeling van China. Het conflict in de Zuid-Chinese Zee draait dan ook in essentie niet om een handvol nietige eilandjes, maar om de vraag wie de zeewegen beheerst. De VS werpen zich wel op als kampioen van de vrije navigatie, maar het is veeleer China dat er vitaal belang bij heeft deze zeewegen open te houden.

Door de combinatie van containmentbeleid tegenover China en sanctiepolitiek tegenover Rusland, heeft het Westen deze twee grootmachten onbedoeld in elkaars armen gedreven en zo de consolidatie van een Euraziatische synergie in de hand gewerkt.

China heeft economisch echter zo’n sterke uitstraling in de regio, dat het niet alleen diverse Centraal-Aziatische landen aantrekt, maar dat ook diverse Zuidoost-Aziatische landen het containmentbeleid inmiddels doorbroken hebben. President Duterte van de Filipijnen nam hierin het voortouw en werd al snel gevolgd door de Maleisische regering en later zelfs de Japanse.

Zuid-Azië

China laat zich door dergelijke ontwikkelingen op de korte termijn echter niet in slaap sussen, maar houdt voor de langere termijn nog altijd rekening met een eventuele blokkade van cruciale zeewegen. Zo heeft het transportcorridors met autowegen, spoorwegen, pijpleidingen, diepzeehavens en olie- en gasterminals door Birma en Pakistan aangelegd, waardoor het toegang krijgt tot de Indische Oceaan, i.c. de Golf van Bengalen en de Arabische Zee, met omzeiling van de flessenhals van de Straat van Malakka.

Vanzelfsprekend vertegenwoordigen deze transportcorridors niet dezelfde capaciteit als die van de aanvoer langs de traditionele routes. Niettemin lijken andere spelers er het nodige aan te doen om deze Chinese strategie te doorkruisen. Zo laaide recent het conflict tussen de Rohingya-minderheid en de Birmese staat weer op, uitgerekend in die provincie waar zich de diepzeehaven van Kyaukpyu bevindt die voor China van belang is. Gewapende groeperingen, waarvan de leiders in Saoedi-Arabië zijn opgeleid, richtten dood en verderf aan in dorpen van andere etnische groepen en vielen militaire posten aan. De Birmese regering sloeg keihard terug, maar inmiddels geven ook westerse mensenrechtenorganisaties toe dat de Rohingya het conflict in gang hebben gezet.

ONZ2afgh.jpgOok de transportcorridor door Pakistan heeft met dergelijke destabilisaties te kampen. In deze regio strekken veel bevolkingsgroepen zich uit over de grens tussen Afghanistan en Pakistan, zodat instabiliteit in Afghanistan ook uitstraalt naar Pakistaanse regio’s.

Ondanks de jarenlange militaire aanwezigheid van de Amerikanen in het land floreren ‘Islamitische Staat’ en de Taliban er nog altijd, zodat de vraag rijst of men soms belang heeft bij het in stand houden van deze groepen ter rechtvaardiging van voortdurende Amerikaanse militaire aanwezigheid. Ondertussen speelt Afghanistan weer een grote rol in de drugshandel en hebben de Amerikanen hier een stevige vinger in de pap. In diverse provincies bestaat daarnaast onvrede over de vermoedelijke exploitatie van mijnen, onder andere uranium, door de Amerikanen.

Centraal-Azië

De voortdurende Amerikaanse aanwezigheid in Afghanistan dient echter ook het indirecte nut, dat men door het instabiel houden van de regio de belangen van de grote concurrent China in deze regio doorkruist. Men onttrekt Afghanistan op deze wijze grotendeels aan de mogelijke economische synergie met China, Pakistan en de Centraal-Aziatische landen en bovendien hangt het schrikbeeld van het overslaan van islamistisch radicalisme naar andere landen in de regio als een donkere wolk boven de politiek van die landen.

Het zoeken naar nieuwe handelsroutes om te ontsluiten, lijkt de aangewezen weg voor China en dit is dan ook precies wat Peking doet. Zo wordt er sterk geïnvesteerd in de economische betrekkingen en de aanleg van nieuwe transportroutes naar Rusland en Siberië en diverse Centraal-Aziatische landen, in het kader van de zogenoemde Nieuwe Zijderoutes (let op: meervoud). Hiermee kan uiteindelijk bijvoorbeeld ook de verbinding over land gelegd worden met Iran en Turkije. Economisch niet onbelangrijke spelers die ieder op hun eigen manier een moeizame verhouding met de VS hebben.

Voor de verbindingen over land naar Voor-Azië en Europa is China echter afhankelijk van de samenwerking met diverse Centraal-Aziatische landen. De regeringen van deze landen zien hier het belang van in, ze hebben zelf baat bij de economische groei en de stabiliteit die dit met zich meebrengt. Dit is de steppe- en woestijnzone tussen de traditionele Russische en Chinese beschavingsgebieden. Hier zijn islamitische en grotendeels Turkse volkeren gevestigd. Dit is echter ook de zwakke plek van de Euraziatische integratie waarop de Amerikanen geregeld in proberen te spelen. Dit was bijvoorbeeld te zien in de Tulpenrevolutie in Kirgizië en we zien het ook in het opstoken van het separatisme onder de Oeigoeren in de noordwestelijke Chinese provincie Sinkiang.

Noord-Azië

Mede vanwege dit complex aan factoren is Rusland een waardevolle partner voor China. Rusland kent reeds een hoge mate van economische en militaire integratie met voormalige Sovjetrepublieken in Centraal-Azië en heeft op die wijze een stabiliserende werking. Daarnaast heeft Rusland goede relaties met traditionele vijanden van China in Azië, zoals India en Vietnam, die anders geheel onder Amerikaanse invloed zouden kunnen komen.

Verder heeft Rusland ook vanwege zijn geografische ligging China het nodige te bieden. Zo wordt er geïnvesteerd in het revitaliseren van de Trans-Siberische spoorlijn, die vertakkingen heeft naar Binnen-Mongolië en Mantsjoerije, maar aan de andere kant ook naar Finland. Hier liggen kansen voor Europa, zowel qua economische kosten als milieukosten ligt intensivering van de handel met Eurazië meer voor de hand dan de intercontinentale handel met Noord- en Zuid-Amerika (TTIP, CETA, Mercosur) waardoor de Europese Commissie in beslag genomen wordt. De Oostenrijkse en Slowaakse regeringen hebben in ieder geval concrete plannen om aan te sluiten op de Trans-Siberische spoorlijn, waarbij in Wenen een grote terminal moet komen voor de overslag naar Europees spoor of andere transportvormen.

ONZ3arct.jpgNog groter is het potentieel van de zogeheten Arctische Zijderoute. Rusland en China verkennen in dit kader de mogelijkheden om de Noordoostelijke Doorvaart te gaan gebruiken. Het gaat om een potentiële scheepvaartroute langs de noordkust van de Russische Federatie, die de Stille Oceaan met de Atlantische verbindt via de Beringzee, de Oost-Siberische Zee, Karazee, Barentszzee en de Noorse Zee.

Dit heeft het grote (kosten)voordeel dat deze route voor vrachtschepen tussen China en Europa twee weken korter is dan de route door de Zuid-Chinese Zee, de Straat van Malakka, de Indische Oceaan, het Suez-kanaal en de Middellandse Zee. Daarnaast heeft het voor China het voordeel dat de route grotendeels door de Russische invloedssfeer verloopt en dus veel minder flessenhalzen kent dan de hierboven beschreven gangbare route.

Zo bezien komt ook de recente grootschalige NAVO-oefening Trident Juncture op IJsland, de Noorse Zee en in Noorwegen, zogenaamd tegen een eventuele Russische invasie gericht, in een geheel ander licht te staan. Maar dat terzijde.

Afrika

ONZ4afr.pngDe Noordoostelijke Doorvaart biedt dus veel voordelen ten opzichte van de nu gangbare route. Het gebied rond het Suez-kanaal is momenteel immers bepaald instabiel. De Straat van Bab el Mandeb, die vanuit de Golf van Aden toegang geeft tot de Rode Zee en het Suezkanaal, ligt immers tussen Jemen enerzijds en Eritrea/Djibouti anderzijds. In Jemen voert een Arabische coalitie onder leiding van Saoedi-Arabië en met ondersteuning van de VS, het Verenigd Koninkrijk en Frankrijk een alles vernietigende oorlog tegen de Houthi-rebellen, waarvan valselijk beweerd wordt dat het Iraanse proxy’s zouden zijn. Iets zuidelijker ligt het door burgeroorlog verscheurde Somalië, van waaruit de piraten van al Shabab opereren. Door de komst van een nieuwe Ethiopische premier lijkt de spanning tussen Ethiopië en Eritrea en tussen Ethiopië en Egypte wat af te nemen, maar een recente (mislukte) moordaanslag op deze politicus maakt behoedzaam. China heeft intussen een militair steunpunt in Djibouti ingericht ter ondersteuning van de bestrijding van de piraterij. Diverse andere landen hebben ook militaire bases in het land en Turkije heeft sinds kort een basis in buurland Somalië om de regering daar te steunen. Vooralsnog is het roeien met de voor handen zijnde riemen, maar het mag duidelijk zijn dat een dermate volatiele regio, inclusief de militaire aanwezigheid van diverse grootmachten een riskante cocktail vormt. Dit maakt een alternatieve verbinding tussen Oost-Azië en Europa des te interessanter.

Voor Rusland heeft dit het bijkomende voordeel dat het een extra impuls kan geven aan de ontwikkeling van het hoge noorden. Zowel Siberië als het Noordpoolgebied herbergen nog veel niet geëxploiteerde bodemschatten, China is dan ook zeer geïnteresseerd in het investeren in de ontsluiting hiervan. Zo neemt China bijvoorbeeld al deel aan de recent begonnen productie van vloeibaar gas (LNG) op het schiereiland Jamal. Toen de Britten tijdens de koude van de afgelopen winter een aardgastekort hadden, moest een grote tanker met LNG van het Jamal-schiereiland aanrukken om de Britten, ondanks sancties en gezwollen retoriek, toch nog een behaaglijke Kerst te geven.

Europa

Met de extra capaciteit van de Nordstream II-pijpleiding zou er zo nodig natuurlijk, via Nederland, op goedkopere wijze meer aardgas naar Engeland geloodst kunnen worden. Of die pijpleiding definitief doorgaat, is echter nog altijd niet geheel duidelijk. Er wordt immense druk uitgeoefend op de betrokken Europese landen om er vanaf te zien. Economisch is de aanleg van Nordstream II echter zeer voor de hand liggend. Russisch aardgas is relatief dichtbij, de kosten voor het transport liggen laag, terwijl de prijzen voor het Russische gas ook goed zijn. Rusland niet gunstig gezinde EU-lidstaten als Polen en Litouwen kiezen er echter om politieke redenen voor te investeren in terminals om per schip veel duurdere LNG te kunnen importeren, bij voorkeur uit Amerika, dus met grote transportkosten en uit schaliegas, dus sowieso al duurder.

De strategische logica van de pijpleiding door de Oostzee is dat hiermee de afhankelijkheid van Oekraïne als doorvoerland verkleind wordt. Om politieke redenen willen verscheidene Europese politici dit niet. Als men de antipathie tegen Rusland even tussen haakjes zet, ligt – gezien de reputatie van Oekraïne voor het illegaal aftappen van gas, waardoor EU-lidstaten met tekorten te kampen hadden – niets meer voor de hand dan het omzeilen van Oekraïne. Door de logica van de oppositie tussen het westerse, Atlantische blok en het Russische blok, zou Europa er echter nog toe komen om in dezen tegen haar eigen belangen in te handelen, zoals Polen en Litouwen reeds voordoen.

Noord-Amerika

De Russische en Chinese investeringen in het Noordpoolgebied doen in de VS intussen reeds alarmbellen afgaan. Zo riep oud-staatssecretaris Paula Dobriansky (dochter van de beruchte Lev Dobriansky) het westerse bondgenootschap op zijn positie in het Noordpoolgebied te versterken en een militaire infrastructuur uit te bouwen. De VS hebben zelf immers maar een relatief kleine claim op het poolgebied, in de vorm van Alaska. Zodoende moeten NAVO-bondgenoten als Canada, Denemarken en Noorwegen er aan te pas komen – onder Amerikaanse leiding uiteraard.

Intussen worden er in de Groenlandse politiek concrete voorbereidingen getroffen voor afscheiding van Denemarken. Chinese bedrijven zijn in de arm genomen voor het winnen van de Groenlandse bodemschatten, maar Chinese aanwezigheid op het Noord-Amerikaanse continent zou natuurlijk een doorn in het oog van Amerika zijn. De Groenlandse regering heeft echter ten eerste de inkomsten uit de winning van haar delfstoffen nodig om financieel onafhankelijk te worden van Denemarken. Ten tweede bevindt de meest noordelijke luchtmachtbasis van de Verenigde Staten zich in Groenland. Van daaruit worden spionagevluchten boven Rusland uitgevoerd. Een verlies van deze positie zou de Amerikaanse greep op de Noordpool verder verslappen.

Slotwoord

We zien kortom dat er op diverse continenten een concurrentiestrijd gaande is tussen de Verenigde Staten en China, waarbij geopolitieke realiteiten als nabijheid, bereikbaarheid en de kostenefficiëntie van transport herhaaldelijk in botsing komen met gevestigde politieke voorkeuren en ideologische vooronderstellingen. Ik durf u echter wel te voorspellen dat de geopolitieke realiteiten de langere adem zullen blijken te hebben.

jeudi, 22 novembre 2018

Afghanistan. Guerre américaine ou paix russe

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Afghanistan. Guerre américaine ou paix russe

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

L'on se souvient qu'en 1979 les troupes soviétiques, dans le cadre des accords de défense mutuelle qui liaient l'URSS à l'État afghan, ont répondu à l'appel du parti communiste au pouvoir, menacé par une rébellion armée.

Cette intervention a entraîné une forte résistance des rebelles, armés par les Etats-Unis, qui conduira après une longue guerre au retrait des forces soviétiques en 1989. En 1996,  un gouvernement  nationaliste islamique, dit des taliban avait pris le pouvoir. Il en a été chassé par une coalition internationale conduite par les Etats-Unis.

En 2004, le pays est devenu une république islamique de type présidentiel. Elle est encore très largement contrôlé par Washington, qui y a établi des bases militaires importantes. Mais l'opposition nationaliste islamique demeure partout présente. Elle dispose de moyens militaires non négligeable, vraisemblablement fournis par l'Iran. Elle aussi continue à revendiquer l'appellation de taliban. La présence militaire des Etats-Unis y est rendue de plus en plus difficile.

Cependant, ceux-ci n'entendent pas abandonner leur actuelle position dominante dans l'Afghanistan urbaine. Pour eux, l'Afghanistan dispose d'un intérêt stratégique essentiel, dans la perspective de la lutte qu'ils entendent encore mener contre la Russie. Géographiquement, elle dispose de frontières communes avec le Pakistan, le Tadjikistan et des autres Etats d'Asie centrale voisins de la Russie.

De plus elle possède des ressources naturelles considérables, encore mal exploitées. Pour Washington, s'y établir avec des implantations militaires durables permet à la fois de continuer à menacer la Russie actuelle et d'espérer pouvoir bénéficier à terme des perspectives économiques du pays.

Malheureusement pour eux, l'opposition que l'on continue d'imputer aux seuls taliban, se fait de plus en plus forte et impossible à contenir. On se souviendra que l'armée américaine avait lancé il y a quelques années contre eux une bombe classique présentée comme aussi puissante que la bombe Hiroshima, sans autres effets que tuer des civils.

L'élément nouveau que doit désormais prendre en compte Washington est le retour de la Russie. Mais celle-ci le fait non militairement mais diplomatiquement, avec un succès croissant. Moscou affirme qu'il ne cherche pas à substituer en Afghanistan l'influence russe à celle des Etats-Unis. Il dit vouloir seulement vouloir intervenir pour qu'une présence américaine reste compatible avec une influence russe pacifique, dans le cadre d'un complet accord tant du gouvernement de Kaboul que des taliban.

Conférence de Moscou

A cette fin, la Russie avait organisé avait organisé à Moscou une conférence de paix le 9 novembre, à laquelle ont participé notamment la Chine, l'Iran, le Pakistan, le Tadjikistan, l'Ouzbékistan et le Turkménistan. Une délégation de cinq membres, conduite par Sher Mohammad Abbas Stanakzaï, chef du conseil politique des taliban au Qatar, s'était rendu dans la capitale russe.Le gouvernement afghan, sous la pression américaine, n'y a pas été présent. Mais il a envoyé à Moscou des membres du Haut Conseil pour la paix, un organisme afghan chargé de superviser les efforts en vue de parvenir à un règlement politique du conflit. Bien évidemment, Washington avait refusé l'invitation.

La conférence de Moscou a été présentée par les Occidentaux comme un échec. Il est évident qu'il n'en est pas ressorti un accord pour une cessation immédiate des hostilités. Mais Moscou a fait admettre que tour accord de paix devrait dorénavant résulter d'une démarche commune américano-russe en ce sens. On peut penser que Donald Trump se ralliera à cette perspective, si du moins il peut l'imposer au Pentagone. Il s'était fait officieusement représenté à Kaboul par un envoyé spécial, Zalmay Khalilzad 1) diplomate américain connaissant bien l''Afghanistan où il semble avoir des intérêts personnels. Il y a retrouvé Zamir Kabulov,  diplomate russe exerçant les fonctions d'envoyé spécial en Afghanistan, qu'il connaît lui-même très bien. 2)

Or pour Moscou et sans doute aussi pour les taliban et même le gouvernement de Kaboul la conférence du 9 novembre a été un succès. On lira ici sa déclaration. 3)

Reste à savoir quelle sera la réaction de Donald Trump. Se résignera-t-il à admettre une présence diplomatique américaine et russe conjointe en Afghanistan, ou cédera-t-il aux pressions du lobby militaro-industriel américain pour poursuivre la guerre. On peut penser qu'il choisira la première solution, au vu de l'hostilité grandissante des électeurs américains à l poursuite d'une guerre dont ils voient les coûts grandissants, y compris en termes de pertes humains, pour des avantages qui leur paraissent de plus en plus lointains.

Macron devrait en tous cas se rapprocher de la position de Moscou, s'il entendait comme il le dit voir la France continuer à jouer un certain rôle au Moyen Orient et en Asie centrale.

1) https://en.wikipedia.org/wiki/Zalmay_Khalilzad,
2) https://en.wikipedia.org/wiki/Zamir_Kabulov
3)  https://actualite-news.com/fr/international/asie/6901-la-...


 

mardi, 20 novembre 2018

Le Sri Lanka, enjeu géopolitique important

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Le Sri Lanka, enjeu géopolitique important

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le Sri Lanka est peu connu en France. C'est un tort car cette petite île, nommée Ceylan du temps de l'ancienne route des Indes pour laquelle elle constituait une escale obligée, située au sud-est de l'Inde et peuplée d'environ vingt-deux millions de personnes, est devenu un enjeu majeur de pouvoir entre les Etats-Unis et la Chine.
Les Etats-Unis veulent absolument y conserver leur influence traditionnelle, y compris militaire, car elle commande géographiquement la circulation maritime entre le Golfe du Bengale et la Mer Rouge autrement dit le Canal de Suez. Pour la Chine, commencer à y implanter des entreprises chinoises est considéré comme un premier pas permettant de concurrencer la domination économique de l'Inde, qui est encore aujourd'hui largement sous influence américaine.

 

 

 

L'ancien homme fort du pays, le chef du gouvernement Mahinda Rajapakse, avait accepté de nombreux prêts chinois pour la construction d'infrastructures semble-t-il démesurées. Cet endettement a fait que fin 2017, le Sri Lanka avait concédé pour 99 ans le port de Hambantota, dans le sud de l'île, à une société d'Etat chinoise en échange de l'effacement d'un peu plus de 1 milliard d'euros de dettes.

Or l'Inde et derrière elle les Etats-Unis, voient avec inquiétude la transformation possible de l'île en étape des « nouvelles routes de la soie » chinoises empruntant la voie maritime. Pékin a été l'une des rares capitales à avoir félicité Mahinda Rajapakse lorsqu'il a été nommé premier ministre fin octobre 2018.

Nous n'entrerons pas ici dans les détails fort compliqués de la vie politique du Sri Lanka et des luttes d'influences qui s'y exercent entre les différentes communautés politiques et religieuses. Disons seulement que la situation s'est tendue depuis que le président du Sri Lanka, Maithripala Sirisena, avait limogé, le 26 octobre, son premier ministre Ranil Wickremesinghe pour le remplacer par Mahinda Rajapakse. Or celui-ci, souvent présenté comme l'homme de Pékin, se voit aussi reprocher de nombreux faits de corruption.

Mais le remplacement ne s'est pas fait comme prévu, le chef du gouvernement sortant Ranil Wickremesinghe a refusé de quitter son poste de même que sa résidence officielle. Par ailleurs il bénéficie toujours d'une majorité au Parlement. Le président Maithripala Sirisena avait essayé de dissoudre la Chambre et d'organiser des élections anticipées. Mais la Cour suprême vient d'invalider ces décrets présidentiels.

Le pays est paralysé et nul ne sait qui le gouverne. Fin octobre, le Sri Lanka avait deux premiers ministres, celui qui refusait de partir, Ranil Wickremesinghe, et celui qui venait d'être nommé, Mahinda Rajapakse. Aujourd'hui, constitutionnellement, il n'en a plus aucun. Mahinda Rajapakse n'a pas le soutien du Parlement et Ranil Wickremesinghe a perdu celui du président Maithripala Sirisena. Ceci d'autant plus que Ranil Wickremesinghe envisagerait de se porter candidat à la présidence du pays fin 2019, alors que l'actuel président souhaite le rester. Les deux hommes multiplient les accusations l'un contre l'autre. Mais les citoyens du Sri Lanka restent, si l'on peut employer ce terme, dubitatifs.

Rappelons que Mahinda Rajapakse, accusé de népotisme, de corruption et de crimes de guerre lorsqu'il était président entre 2005 et 2015, avait écrasé la rébellion des Tigres tamouls en 2009. L'armée sri-lankaise qu'il dirigeait a été accusée d'avoir torturé, violé et tué des civils.

Il convient de suivre avec attention l'évolution de la crise actuelle. Elle pourra indiquer notamment sous quelle influence, indo-américaine ou chinoise, pourrait à l'avenir se retrouver le pays.

 

vendredi, 09 novembre 2018

La Chine et les Ouïghours

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La Chine et les Ouïghours

Les médias occidentaux se taisent : dans l’Empire du Milieu, on combat fermement l’islamisme

Par Georg Immanuel Nagel

En Chine, l’immense majorité de la population est d’ethnie han mais il y a tout de même beaucoup de minorités. La seule qui, aux yeux du gouvernement chinois actuel, pose problème est une ethnie turque (turcophone), celle des Ouïghours, qui vit dans la région du Sin Kiang. Les neuf millions d’Ouïghours se sentent proches des autres peuples turcophones, ont adopté les mêmes symboles nationaux et, surtout, partagent avec eux la même foi islamique. Le mouvement islamiste global intervient également dans le Sin Kiang, si bien que cette province est, depuis un certain temps déjà, la proie du terrorisme et d’une violence au quotidien.

La situation est d’autant plus tendue que le Sin Kiang, sur son flanc occidental, a des frontières avec le Pakistan et l’Afghanistan, ce qui a pour conséquence que les réseaux terroristes ne manquent jamais de logistique et d’approvisionnements. L’objectif politique des Ouïghours est d’obtenir l’indépendance du « Turkestan oriental », comme ils appellent leur zone de peuplement, et d’en faire une théocratie islamique. Ils espèrent avoir gain de cause en utilisant des méthodes sanglantes. Outre les assassinats ciblés, les musulmans du Sin Kiang envisagent d’autres modes d’agression, comme les viols collectifs. A plusieurs reprises des désordres de grande ampleur et des émeutes ont eu lieu. Ensuite, les autorités chinoises reprochent aux Musulmans de ne participer que très modérément à la vie économique et d’avoir une tendance très généralisée à carotter, à éviter toute profession constructive.

En superficie, le Sin Kiang est la plus grande des régions de Chine mais elle est peu peuplée. Tout comme au Tibet, Beijing pratique une politique de « grand remplacement » de la population pour contraindre les petits peuples récalcitrants à s’étioler, à abandonner le terrain. Contrairement aux esprits confus des gauches européennes, les Chinois savent pertinemment bien que les immigrations massives et les mixages, qui en résultent, ne produisent pas un « paradis multiculturel » mais détruisent la population qui subit cette immigration. En 1955, les Ouïghours représentaient encore 73% de la population du Sin Kiang ; en 2010, ils n’étaient plus que 45%.

La première mesure prise contre les djihadistes a été d’interner de nombreux agitateurs et prédicateurs haineux. Par l’introduction de lois sévères, on a plus ou moins interdit l’islamisme. Les écoles coraniques au statut douteux et les mosquées qui prêchaient la terreur ont dû fermer leurs portes. Il est désormais illégal de donner aux enfants des prénoms à connotation religieuse. Les Ouïghours deviendront-ils dès lors le premier peuple musulman, où un homme sur deux ne se prénommera pas Mohammed ? En plus, le port de la barbe chez les hommes et du voile chez les femmes a été mis à l’index. L’oisiveté, l’absence de métier ou d’emploi, très répandue, va être combattue par les autorités chinoises, par la rééducation dans des centres de formation professionnelle. De très nombreux extrémistes sont désormais obligés de se rendre dans ces centres pour y apprendre à devenir de braves citoyens chinois, travailleurs et consciencieux. Des programmes obligatoires ont été établis, non seulement pour offrir aux islamistes oisifs des perspectives d’emploi, mais aussi pour les resocialiser et pour corriger leurs comportements, jugés aberrants par les autorités chinoises, au point de les soumettre, le cas échéant, à des traitements psychiatriques. L’objectif de ces programmes drastiques est d’éviter la constitution de sociétés parallèles animées par le radicalisme islamiste.

Tous ceux qui ont un comportement « séparatiste », selon les autorités chinoises, sont visés, par exemple, ceux qui n’envoient pas leurs enfants dans les écoles officielles, qui prêchent des doctrines extrêmes ou tentent de forcer d’autres à des pratiques religieuses, risquent bien, à court terme, de gagner un séjour gratuit dans une institution contrôlée par l’Etat.

Dans ce cadre, il est curieux de constater que les Ouïghours reçoivent le soutien de l’Occident (censé combattre le radicalisme islamiste). Les médias mainstream ne présentent l’affaire que dans une seule optique : ils déplorent les mesures prises par les Chinois contre les extrémistes ouïghours mais n’évoquent jamais le terrorisme qui les a provoquées. Les médias occidentaux présentent les Ouïghours comme de pauvres agneaux innocents, méchamment discriminés pour leur foi inoffensive. En Europe centrale, nous avons reçu, récemment, un enrichissement ouïghour car, à Munich, s’est établi le siège du « Congrès mondial des Ouïghours » ; auparavant, les animateurs de cette association pouvaient en toute légalité circuler en Turquie. Le mouvement ouïghour en exil a la réputation d’être soutenu par la CIA.

L’association, établie à Munich, est toutefois beaucoup plus influente aux Etats-Unis. L’Oncle Sam s’engage à chaque occasion en faveur des Ouïghours. Ainsi, la diplomate américaine Kelley Currie a prononcé un discours particulièrement agressif contre la Chine lors d’une assemblée de l’ONU, portant contre elle de nombreuses accusations. D’après Currie, les mesures que prennent les Chinois sont contraires aux droits de l’homme et les Ouïghours sont injustement placés sous le joug de Beijing et discriminés.

Ce discours tonitruant de Madame Currie laisse sous-entendre que ces islamistes ouïghours, comme d’autres groupes fondamentalistes auparavant, sont sciemment promus par Washington pour faire avancer les stratégies géopolitiques du Pentagone. Créer des conflits intérieurs en Chine puis stigmatiser les Chinois en les posant comme des oppresseurs brutaux constitue une stratégie qui entre bien dans l’ordre du jour des stratèges américains, qui, depuis longtemps déjà, cherchent à freiner l’expansion du dragon chinois dans le monde.

Georg Immanuel Nagel.

(article paru dans « Zur Zeit », Vienne, n°42/2018 – http://www.zurzeit.at ).

 

jeudi, 08 novembre 2018

Le plan russo-sino-européen pour contourner les sanctions pétrolières contre l’Iran

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Le plan russo-sino-européen pour contourner les sanctions pétrolières contre l’Iran

par William Engdahl

Ex: http://www.zejournal.mobi

Il se peut fort bien que la politique unilatérale de la terre brulée menée par l’administration Trump donne un résultat tout à fait contraire à ce que l’on attend. La décision de Washington d’abandonner l’accord nucléaire iranien et d’imposer des sanctions sévères aux entreprises qui commercialisent du pétrole iranien, à partir du 4 novembre, crée de nouvelles voies de coopération entre l’UE, la Russie, la Chine et l’Iran et potentiellement d’autres pays. La récente déclaration de responsables bruxellois sur la création d’un Special Purpose Vehicle (SPV) non spécifié pour éviter légalement le commerce du pétrole en dollars américains et donc les sanctions américaines, pourrait potentiellement marquer le début de la fin de la domination du système dollar dans l’économie mondiale.

Selon les rapports des derniers pourparlers bilatéraux germano-iraniens à Téhéran, le 17 octobre, les mécanismes d’une structure spéciale qui permettrait à l’Iran de continuer à tirer profit de ses exportations de pétrole commenceront à être mis en œuvre dans les prochains jours. Fin septembre, Federica Mogherini, responsable de la politique étrangère de l’UE, a confirmé son intention de créer un tel canal commercial indépendant, notant qu’« aucun pays souverain ou organisation ne peut accepter que quelqu’un d’autre décide avec qui vous êtes autorisé à faire du commerce ».

Ce SPV serait calqué sur le système de troc soviétique utilisé pendant la guerre froide pour éviter les sanctions commerciales américaines, où le pétrole iranien serait en quelque sorte échangé contre des marchandises, sans échange d’argent. L’accord SPV impliquerait l’Union européenne, l’Iran, la Chine et la Russie.

Selon divers rapports de l’UE, le SPV implique un système de troc sophistiqué qui permet d’éviter les sanctions du Trésor américain. Par exemple, l’Iran pourrait expédier du pétrole brut à une entreprise française, accumuler des crédits par l’intermédiaire du SPV, un peu comme une banque. Un intermédiaire financier multinational soutenu par l’Union européenne serait mis en place pour traiter les transactions avec les entreprises intéressées par des transactions avec l’Iran et avec les parties iraniennes. Ces transactions ne seraient pas visibles par les États-Unis et impliqueraient des euros et des livres sterling plutôt que des dollars.

C’est une réponse extraordinaire à ce que Washington appelle une politique de guerre financière totale contre l’Iran, qui inclut des menaces de sanctions contre les banques centrales européennes et le réseau de paiements interbancaires SWIFT basé à Bruxelles si ils maintiennent des liens avec l’Iran après le 4 novembre. Dans les relations qui existent entre l’Europe de l’Ouest et Washington depuis 1945, de telles mesures agressives n’ont jamais été prises auparavant, ce qui oblige les principaux cercles politiques de l’UE à repenser les choses en profondeur.

Une nouvelle architecture bancaire

Le contexte de cette mystérieuse initiative a été présenté en juin dans un rapport intitulé « L’Europe, l’Iran et la souveraineté économique : nouvelle architecture bancaire en réponse aux sanctions américaines ». Le rapport a été rédigé par l’économiste iranien Esfandyar Batmanghelidj et Axel Hellman, membre de l’European Leadership Network (ELN), un groupe de réflexion politique basé à Londres.

Le rapport propose que la nouvelle architecture comporte deux éléments clés. Tout d’abord, elle s’appuiera sur des « banques passerelles » désignées pour servir d’intermédiaires entre les banques commerciales iraniennes et celles de l’UE liées à l’entité ad hoc. Le deuxième élément est qu’elle serait supervisée par un bureau de contrôle des actifs étrangers de l’UE ou EU-OFAC, sur le modèle du Trésor américain, mais utilisé pour faciliter le commerce légal UE-Iran, et non pour le bloquer. Ce système UE-OFAC, entre autres fonctions, consisterait à créer des mécanismes de certification pour garantir les entreprises faisant de tels échanges commerciaux et à « renforcer les protections juridiques européennes pour les entités engagées dans le commerce et l’investissement en Iran ».

Le SPV utiliserait des Gateway Banks spécifiques, des banques de l’UE non affectées par les « sanctions secondaires » de Washington car elles ne font pas d’affaires aux États-Unis et se concentrent sur les affaires avec l’Iran. Il peut s’agir de banques régionales allemandes appartenant à l’État, de certaines banques privées suisses telles que la Europäisch-Iranische Handelsbank (EIH), une banque européenne créée spécifiquement pour le financement du commerce avec l’Iran. En outre, certaines banques iraniennes ayant des bureaux dans l’UE pourraient être utilisées.

Quel que soit le résultat final, il est clair que les actions belliqueuses de l’administration Trump contre le commerce avec l’Iran forcent les grands pays à coopérer, ce qui pourrait entraîner la fin de l’hégémonie du dollar qui a permis à un gouvernement américain endetté de financer une tyrannie mondiale au détriment des autres.

UE-Russie-Chine….

Lors de la récente Assemblée générale des Nations unies à New York, Federica Mogherini a déclaré que le SPV a été conçu pour faciliter les paiements liés aux exportations de l’Iran – y compris le pétrole – tant que les entreprises impliquées exerçaient des activités légitimes en vertu du droit communautaire. La Chine et la Russie sont également impliquées dans le SPV. La Turquie, l’Inde et d’autres pays pourraient y adhérer par la suite.

Immédiatement, comme prévu, Washington a réagi. Lors d’une réunion avec l’opposition iranienne aux Nations unies, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, ancien chef de la CIA, a déclaré qu’il était « troublé et même profondément déçu » par le projet européen. Il a notamment déclaré : « C’est l’une des mesures les plus contre-productives que l’on puisse imaginer pour la paix et la sécurité régionales et mondiales. » Le plan de Washington pour une guerre économique contre l’Iran est-il vraiment conçu pour favoriser la paix et la sécurité régionales et mondiales ?

Un SWIFT non étasunien ?

L’une des armes les plus brutales de la batterie de guerre financière du Trésor américain est la capacité de forcer le système de compensation interbancaire privé SWIFT, basé à Bruxelles, d’empêcher l’Iran de l’utiliser. Cela a eu un effet dévastateur en 2012 lorsque Washington a fait pression sur l’UE pour que SWIFT se soumette, un grave précédent qui a déclenché l’alarme partout dans le monde.

Le fait que le dollar américain demeure la monnaie dominante pour le commerce international et les transactions financières donne à Washington un pouvoir extraordinaire sur les banques et les entreprises du reste du monde. C’est l’équivalent financier d’une bombe à neutrons. Cela pourrait être sur le point de changer, même si ce n’est pas encore chose faite.

En 2015, la Chine a dévoilé son système CIPS (China International Payments System). À l’origine, le CIPS était considéré comme une future alternative chinoise à SWIFT. Il offrirait des services de compensation et de règlement à ses participants pour des opérations et des paiements transfrontaliers en Renminbi. Malheureusement, une crise boursière chinoise a forcé Pékin à revoir ses plans à la baisse, bien qu’il y ait un squelette d’infrastructure.

Dans un autre domaine, depuis fin 2017, la Russie et la Chine ont discuté de la possibilité de relier leurs systèmes de paiements bilatéraux en contournant le dollar. Le système Unionpay de la Chine et le système de paiement intérieur de la Russie, connu sous le nom de Karta Mir, seraient directement reliés.

Plus récemment, les principaux cercles politiques de l’UE se sont fait l’écho de ces idées sans précédent dans l’ère post-1944. En août, se référant aux actions unilatérales des États-Unis pour bloquer le pétrole et d’autres échanges commerciaux avec l’Iran, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a déclaré à Handelsblatt, un grand quotidien économique allemand, que « l’Europe ne devrait pas permettre aux États-Unis d’agir au-dessus de nos têtes et à nos dépens. Pour cette raison, il est essentiel que nous renforcions l’autonomie européenne en établissant des canaux de paiement indépendants des États-Unis, en créant un Fonds monétaire européen et en mettant en place un système SWIFT indépendant ».

Une fissure dans l’édifice du dollar

Jusqu’où l’UE est disposée à défier Washington sur la question du commerce avec l’Iran n’est pas encore clair. Il est fort probable que Washington, par l’intermédiaire de la NSA et d’autres moyens, puisse avoir accès aux échanges entre l’UE, l’Iran, la Russie et la Chine dans le cadre du SPV.

Outre les récentes déclarations du ministre allemand des Affaires étrangères, la France envisage d’étendre le SPV iranien afin de créer un moyen de protéger les économies de l’UE contre les sanctions extraterritoriales illégales, comme les sanctions secondaires qui punissent les entreprises européennes faisant des affaires en Iran en les empêchant d’utiliser le dollar ou de faire affaire aux États-Unis. La porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès Von der Mühll, a déclaré qu’en plus de permettre aux entreprises de continuer à commercer avec l’Iran, le SPV « créerait un outil de souveraineté économique pour l’Union Européenne au-delà de ce seul cas. Il s’agit donc d’un plan à long terme qui protégera, à l’avenir, les entreprises européennes des effets de sanctions extraterritoriales illégales ».

Si tel est le cas de la nouvelle structure ad hoc de l’UE, cela créera une fissure béante dans l’édifice du dollar. Se référant au SPV et à ses implications, Jarrett Blanc, ancien responsable du département d’État sous Obama et impliqué dans la négociation de l’accord nucléaire iranien, a noté que « le mécanisme de paiement ouvre la porte à une dégradation à long terme du pouvoir des sanctions américaines ».

L’UE a fait preuve d’une rhétorique effrénée et de vociférations véhémentes contre la guerre économique unilatérale des États-Unis et l’imposition extraterritoriale de sanctions telles que celles contre la Russie. Mais sa détermination à prendre des mesures énergiques pour créer une véritable solution de rechange a, jusqu’à présent, été absente. Il en va de même à d’autres égards pour la Chine et la Russie. La guerre des sanctions américaines incroyablement brutale contre l’Iran va-t-elle enfin marquer le début de la fin de la domination du dollar sur l’économie mondiale qu’elle exerce depuis Bretton Woods, en 1945 ?

J’ai l’impression qu’à moins que le SPV, sous quelque forme que ce soit, n’utilise les avantages technologiques remarquables de certaines des technologies du Blockchain ou d’autres comme celles du XRP ou de Ripple, basé aux États-Unis, qui permettraient d’acheminer les paiements transfrontaliers de façon sécuritaire et presque instantanée à l’échelle mondiale, il n’aura que peu d’effet. Ce n’est pas que les programmeurs informatiques européens n’ont pas l’expertise nécessaire pour développer de tels logiciels, et encore moins les Russes. Après tout, l’une des principales entreprises de Blockchain a été créée par un Canadien d’origine russe nommé Vitalik Buterin. La Douma russe travaille sur une nouvelle législation concernant les monnaies numériques, même si la Banque de Russie y semble toujours fermement opposée. La Banque populaire de Chine est en train de développer et de tester rapidement une cryptomonnaie nationale, le ChinaCoin. Les technologies de Blockchain sont encore largement méconnues, même dans les cercles gouvernementaux tels que la Banque centrale russe qui devrait voir en elle bien plus qu’une nouvelle « bulle des mers du Sud ». La capacité d’un système de paiement supervisé par l’État à échanger des monnaies au-delà des frontières, totalement crypté et sécurisé, est la seule réponse plausible à court terme aux sanctions unilatérales et aux guerres financières jusqu’à ce qu’un ordre plus civilisé entre les nations soit possible.

Traduit par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone

vendredi, 26 octobre 2018

El problema del uigur en China - La parte no mencionada

F. William Engdahl*

Ex: http://www.elespiadigital.com

En los últimos meses, los medios de comunicación occidentales y la Administración de Washington han empezado a aumentar el tono y el llanto por los supuestos campos de internamiento en masa en el noroeste de China, donde supuestamente hasta un millón de chinos uigures chinos están siendo detenidos y sometidos a diversas formas de "reeducación" Varias cosas sobre estas acusaciones son notables, entre otras cosas, todas se originan en los medios de comunicación occidentales o en las ONG "demócratas", como Human Rights Watch, cuyo historial de veracidad deja mucho que desear.

En agosto, Reuters publicó un artículo titulado "La ONU dice que tiene informes creíbles de que China tiene millones de uigures en campamentos secretos ".  Una mirada más cercana al artículo no revela una declaración oficial de la ONU, sino más bien una cita de un miembro estadounidense de un Comité “independiente” que no habla en nombre de la ONU: Resulta que la fuente de la acusación es una ONG asesora independiente de las Naciones Unidas llamada Comité para la Eliminación de la Discriminación Racial. La única persona que hizo la acusación es la miembro del comité estadounidense Gay McDougall, dijo que estaba "profundamente preocupada" por esos "informes creíbles", pero McDougall no citó ninguna fuente para sostener tan dramática acusación.

Reuters en su artículo refuerza su reclamo citando a una turbia ONG con sede en Washington DC, los Defensores de los Derechos Humanos de China (CHRD). En una excelente investigación de sus antecedentes, los investigadores del Proyecto Grayzone descubrieron que el CHRD obtiene cientos de miles de dólares de gobiernos anónimos. La notoria ONG del gobierno de los Estados Unidos, National Endowment for Democracy, está en la lista de los sospechosos habituales.  Cabe destacar que el discurso oficial de CHRD es el de Human Rights Watch, que también recibe fondos de la fundación Soros .

El 'problema uigur'

El verdadero estado de los asuntos en la provincia china de Xinjiang con respecto a los uigures no es posible verificarlo de forma independiente, si existen tales campamentos y, de ser así, quién está allí y bajo qué condiciones. Sin embargo, lo que se sabe es el hecho de que las agencias de inteligencia de la OTAN, entre ellas Turquía y Estados Unidos, junto con Arabia Saudita, han estado involucradas en el reclutamiento y despliegue de miles de musulmanes uigures chinos para unirse a Al Qaeda y otros grupos terroristas en Siria en años recientes. Este lado de la ecuación merece una mirada más cercana, es el lado omitido por Reuters o la embajadora de la ONU Haley.

Según los medios sirios citados en Voltaire.net, en la actualidad hay aproximadamente 18,000 uigures étnicos en Siria concentrados en una aldea en la frontera turca con Siria. Desde 2013, dichos soldados uigures han abandonado el combate junto a Al Qaeda en Siria y han regresado a Xinjiang de China, donde han llevado a cabo varios actos terroristas .  Esta es la punta de un desagradable proyecto vinculado a la OTAN para plantar las semillas del terror y el malestar en China. Xinjiang es un eje de la Iniciativa Belt Road de China, la encrucijada de los oleoductos y gasoductos estratégicos de Kazajstán, Rusia y un objetivo principal de la intriga de la CIA desde hace décadas.

Turquía, al menos desde 2011, al comienzo de la guerra de la OTAN contra la Siria de Bashar al Assad, desempeñó un papel clave en facilitar el flujo de personas uigures chinas para convertirse en jihadistas en Siria. Utilizo deliberadamente el "desempeñó" para dar beneficio de la duda si todavía es el caso hoy o si se ha convertido en una vergüenza para Erdogan y la inteligencia turca. En cualquier caso, parece que miles de uigures están escondidos en Siria, la mayoría alrededor de Idlib, el último puesto de avanzada de terroristas en contra del régimen.

Washington y el ETIM

En un excelente análisis de la historia de terror uigur de China, Steven Sahiounie, periodista sirio del 21st Century Wire, señala que una organización clave detrás de la radicalización de la juventud uigur china es el Movimiento Islámico del Turquestán Oriental (ETIM) y su frente político, el Partido Islámico del Turquestán (TIP), también conocido como "Katibat Turkistani". Cita un discurso pronunciado en Estambul en 1995 por el entonces alcalde de Turquía, Erdogan, quien declaró: "Turquestán Oriental no es sólo el hogar de los pueblos turcos, sino también la cuna de la historia, la civilización y la cultura turcas....". Turkestán oriental es Xinjiang.

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Hoy en día, el ETIM está encabezado por Anwar Yusuf Turani, autoproclamado Primer Ministro de un gobierno en el exilio que reside principalmente en Washington DC. ETIM se mudó curiosamente a Washington en un momento en que el Departamento de Estado de los Estados Unidos lo catalogó como una organización terrorista. De acuerdo con un informe publicado en una revista de investigación turca,  “las actividades de la organización de Turani para el gobierno en el exilio se basa en un informe titulado El Proyecto de Xinjiang”. Eso fue escrito por el ex oficial superior de la CIA Graham E. Fuller en 1998 para Rand Corporation y revisado en 2003 bajo el título "El problema de Xinjiang"

He escrito extensamente en mi libro, The Lost Hegemon, sobre el agente de la CIA Graham Fuller. El ex jefe de la estación de la CIA en Estambul, Fuller, fue uno de los arquitectos del asunto Irán-Contra de Reagan-Bush, y uno de los principales patrocinadores o gestores de la CIA que facilitó el exilio en los EE. UU. de Gülen. También, estaba según lo ha reconocido, en Estambul la noche del fallido golpe de Estado de 2016. En 1999, al final de la era Yelstin rusa, Fuller declaró: “La política de guiar la evolución del Islam y de ayudarlos contra nuestros adversarios funcionó maravillosamente bien en Afganistán contra los rusos. "Las mismas doctrinas todavía pueden usarse para desestabilizar lo que queda del poder ruso, y especialmente para contrarrestar la influencia china en Asia Central". Esto es a lo que se dirige la encubierta arma estadounidense del ETIM. Como la mayoría de los grupos yihadistas sunitas radicales, el ETIM de Turani obtuvo fondos de los grupos sunitas radicales de Arabia Saudita.

A fines de la década de 1990, Hasan Mahsum, también conocido como Abu-Muhammad al-Turkestani, fundador del Movimiento Islámico de Turkestán Oriental, trasladó la sede de ETIM a Kabul, refugiándose en el Afganistán controlado por los talibanes. En Afganistán, los líderes de ETIM se reunieron con Osama bin Laden y otros líderes de Al Qaeda, los talibanes y el Movimiento Islámico de Uzbekistán, entrenados por la CIA, para coordinar acciones en Asia Central.  Cuando el ejército paquistaní asesinó a al-Turkestani en 2003, Turani se convirtió en jefe de ETIM y llevó su sede a Washington.

En su propio estudio de Xinjiang, Graham E. Fuller, observó que los grupos de Arabia Saudita habían diseminado la literatura religiosa extremista wahabí y posiblemente armas pequeñas a través de simpatizantes en Xinjiang, y que los jóvenes musulmanes turcos habían sido reclutados para estudiar en las madrasas en Pakistán, Afganistán y Arabia Saudita. Añade que los uigures de Xinjiang también lucharon junto a Al Qaeda de Osama bin Laden en Afganistán en la década de 1980.

Fuller señaló: "Los uigures están realmente en contacto con grupos musulmanes fuera de Xinjiang, algunos de ellos se han radicalizado en una política yihadista más amplia en el proceso, unos pocos estuvieron involucrados anteriormente en guerrilla o entrenamiento terrorista en Afganistán, y otros están en contacto con Mujahideen musulmanes internacionales luchando por las causas musulmanas de independencia en todo el mundo".

El documento político de la Estrategia de Defensa Nacional del Pentágono de enero de 2018 nombró explícitamente a China junto con Rusia como las principales "amenazas" estratégicas para la supremacía de los Estados Unidos. Afirma que "la competencia estratégica entre estados, no el terrorismo, es ahora la principal preocupación en la seguridad nacional de los Estados Unidos". De manera explícita, y esto es nuevo, el periódico del Pentágono no cita una amenaza militar sino económica. Afirma: "China y Rusia ahora están socavando el orden internacional desde el interior del sistema al explotar sus beneficios al mismo tiempo que socavan sus principios y 'reglas ” La escalada de la guerra comercial contra China, las amenazas de sanciones sobre las denuncias de los campos de detención uigur en Xinjiang, las amenazas de sanciones si China compra equipos de defensa rusos, todo está destinado a interrumpir la única amenaza emergente para un orden global de Washington, que no se basa sobre la libertad o la justicia, sino sobre el miedo y la tiranía. Cómo las autoridades de China están tratando de lidiar con este asalto completo es otro tema. El contexto de los acontecimientos en Xinjiang, sin embargo, debe quedar claro. Occidente, y especialmente Washington, participa en una guerra irregular a gran escala contra la estabilidad de China.

*consultor de riesgos estratégicos y profesor. Es licenciado en política por la Universidad de Princeton

jeudi, 25 octobre 2018

The Mass Media and the reciprocal Al-Qaeda: Afghanistan, Bosnia, Libya, Syria, and now Myanmar

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The Mass Media and the reciprocal Al-Qaeda: Afghanistan, Bosnia, Libya, Syria, and now Myanmar

Murad Makhmudov and Lee Jay Walker

Modern Tokyo Times: http://www.moderntokyotimes.com

The mass media corporations throughout the Northern Hemisphere that incorporate the Sunni Muslim media agenda, once more appear to be quenching the al-Qaeda and Sunni Islamist terrorist chord along with so-called humanitarian organizations that incite. Of course, the pattern is abundantly obvious despite the media elites ignoring this reality. After all, since the Siege of Mecca, this natural flow can be seen in the coverage of Afghanistan (the 1980s and early 1990s), Bosnia, Libya, Syria, and now the same media and the humanitarian machine that incites is in full flow against Myanmar.

In other words, the mass media ups the ante against either the non-Muslim side in the conflict or against Muslim leaders that seek a more secular or non-Sharia Islamic path. Hence, the mass media and various Sunni Islamist terrorist groups espouse overt generalizations jointly in order to galvanize the “Takfiri sword.”

Reuters reported last year, “In a video message released by al Qaeda’s al-Malahem media foundation, Khaled Batarfi called on Muslims in Bangladesh, India, Indonesia, and Malaysia to support their Rohingya Muslim brethren against the enemies of Allah.”

The result of the usual theme turned Afghanistan into Year Takfiri Zero after ousting President Najibullah. Since the start of the demise of Afghanistan the same one-sided media hatchet job then manipulated events in Bosnia to galvanize the “Muslim victim card,” while Islamists – including international jihadists – were butchering and beheading on the ground based on a mainly silent mass media. Of course, the same scenario of good versus evil would then be ushered against Libya and Syria – in recent times the same process is being used against Myanmar. This mass propaganda that is propagated in Western media circles – and similarly being ushered by Gulf media outlets – is the boost that Sunni Islamists need in order to declare another “fake jihad.” The upshot is a huge boost for international Sunni Islamist terrorists, a future failed or weakened nation-state, and further persecution against religious minorities – be they Alawites, Christians, the Shia, Shabaks, Yazidis, or other faith groups.

Therefore, the announcement that al-Qaeda seeks a Sunni Islamist “fake jihad” against Myanmar on the back of the mass media, is yet another continuation of a process that is monotonous by nature. In other words, the same collaborating forces are now seeking a new conflict in Myanmar that will encourage more terrorism and embolden sectarianism on all sides. Hence, humanitarian groups are equally inciting against one side while glossing over massacres in the other direction and failing to link events in the Chittagong Hill Tracts and Southern Thailand.

Khaled Batarfi, a leading figure in Al-Qaeda in the Arabian Peninsula (AQAP), called on international Sunni Islamists to declare war against the government of Myanmar. He said, “So spare no effort in waging jihad against them and repulsing their attacks, and beware of letting down our brothers in Burma [Myanmar].”

Of course, it is fine for AQAP and other Sunni Islamist terrorist groups to butcher and slaughter Shia Muslims and other non-Muslim groups. After all, Shia Muslims are deemed to be “apostates” in the eyes of Sunni Takfiris. Hence, AQAP and Saudi Arabia led Sunni alliance in Yemen, happens to be turning this country into a living nightmare. However, this reality isn’t seen by AQAP and other Sunni Muslim voices emanating from nations including Turkey (a nation that also kills the mainly Sunni Kurds and is involved in supporting sectarianism against the Syria government) because it doesn’t suit the agenda. Like usual, while Yemen is going to hell the usual Western powers are selling more military arms to allies throughout the Gulf. Therefore, the only thing that unites “the fake unifying Sunni Muslim voice” is a sense of injustice providing Muslims are perceived to be on the losing side when fighting non-Muslims or the Shia.

Shia Iran is also caught up in the rhetoric but where were the mass Sunni Muslim demonstrations against ISIS (Islamic State – IS) in Iraq, when ISIS butchered the Shia in vast numbers in single based massacres in several parts of the nation? Likewise, did nations like Malaysia (Shia Islam is illegal) and Turkey (Alevi persecuted and the mainly Sunni Kurds killed by the state apparatus) lambast ISIS to the same anti-Myanmar degree when Sunni Takfiris began to cleanse Christians in Iraq, enslave Yazidis, and kill the Shia? Despite this, Iran also plays the “Muslim victim card” despite the fact that it is Sunni Islamists on the whole that is butchering the Shia in several nations.

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Turning to Libya, Colonel Gaddafi was no saint but the mass media glorified a “fake-revolution” that was based on Gulf and NATO intrigues. Like usual, the media provided the propaganda angle and then Sunni Islamists entered the fray on the ground. Hence, the usual forces promised democracy in Libya but the end result was a failed state, the lynching of black Africans by various Arab militias, ISIS beheading Christians, rampant poverty, countless militias, the destruction of Sufi shrines by Takfiris, and becoming a conduit for exporting Sunni Islamist sectarians to Syria. In 2018, Libya is now a paradise for human smuggling and raping black African female migrants in transit and other ill deeds based on being a failed state.

This reality, just like supporting Sunni Islamists in Afghanistan in the 1980s and early 1990s, is a million miles from the promises ushered by senior international politicians and the mass media. In other words, the propaganda used to oust both leaders led to failed states, narcotics, women put further into the shadows, chaos, and boosting forces that support killing apostates, stoning women to death for adultery, butchering the Shia (Afghanistan), and other barbaric realities.

The next nation to follow the usually combined forces of the mass media, Sunni Islamist sectarianism, Gulf and NATO intrigues, and the incitement by humanitarians was Syria. After all, from day one Sunni Takfiris supported the policy of “Alawites to the grave, Christians to Beirut.” Yet, the mass media portrayed a one-sided view of events that swelled the numbers of Sunni Islamist terrorists entering Syria from nations including NATO Turkey.

Myanmar now faces the same combined forces based on “good versus evil.” Given this reality, Al-Qaeda is seeking to further increase the bloodshed and spill blood in the name of sectarianism and Sunni Islamic jihad in this nation – while Bengali Muslims on the ground in Rakhine seek another land grab to replicate the Chittagong Hill Tracts. Hence, like usual, this is following on from the one-sided mass media reports of events in Myanmar. Hence, while small minorities including the mainly Buddhist Mro people face being cleansed by the Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA) – who are following the usual Islamist traits of killing and persecuting small minorities – the mass media is negating this reality to any major extent. Similarly, ARSA terrorists in Myanmar are killing Bengali Hindus. Meanwhile, some reports state Hindu women are being forced to convert to Islam – a tactic used against Yazidis in Iraq and against other minorities in countless conflicts throughout history. Despite this, the mantra of the mass media is creating the knock-on-effect of encouraging international jihadists to flock to the arena of conflict based on “good versus evil.”

AFP (France 24) reports, “San Tun said many of his Mro people — who number between 20,000 and 40,000 — had to leave everything behind as they sought sanctuary in government-held areas, fearful Rohingya militants would target them again.”

mro.jpgModern Tokyo Times says, “In other words, just like Yazidis have been enslaved and raped by Sunni Islamists in Iraq, and the same Sunni Islamist Takfiri virus stating “Alawites to the grave, Christians to Beirut” in Syria, then the small mainly Buddhist tribe of the Mro equally face Islamist cleansing. Yet, if mass media corporations seek to be believed, then surely the Islamists of ARSA would be solely focused on the armed forces of Myanmar in order to protect Bengali Muslims. Instead, just like in Iraq where Sunni Islamists target Yazidis and other minorities who have no power – nor have persecuted Sunni Muslims – it seems that ARSA is following the Islamist mantra of cleansing, killing, and persecuting…Therefore, ARSA is threatening the small mainly Buddhist tribe of the Mro who number between 20,000 and 40,000 people. At the same time, Bengali Hindus caught in the path of ARSA also face the Islamist sword.”

Overall, with al-Qaeda seeking a new Sunni Islamic jihad against Myanmar, then once more the mass media is laying the foundation by spreading one-sided versions to the point of inciting hatred. Similarly, Sunni Islamists throughout Europe will utilize the non-Muslim angle in order to recruit more terrorists to several conflicts. Therefore, Myanmar faces increasingly dark times and regionally divided loyalties will boost sectarianism on several fronts.

It is worth noting that more Muslims have been killed by Muslims in nations including Afghanistan, Iraq, Libya, Somalia, Syria, and Yemen – rather than in Myanmar. Equally, the security forces in this nation only responded after Islamists and Bengali Muslims turned against the indigenous of Rakhine. Of course, this will not stop the Islamist agenda of spreading more violence to Myanmar – while increasing pressure regionally in nations including Bangladesh and Indonesia. This role is continuously played out based on the one-sided media mantra and the role of humanitarian agencies that incite.

http://www.france24.com/en/20170903-buddhists-hindus-flee...

https://www.reuters.com/article/us-myanmar-rohingya-alqae...

http://moderntokyotimes.com/?p=7710

mercredi, 24 octobre 2018

Myanmar and the Yazidi shadow in Rakhine: Buddhists, Mro, Bengali Hindus, and others fled ARSA Islamists

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Myanmar and the Yazidi shadow in Rakhine: Buddhists, Mro, Bengali Hindus, and others fled ARSA Islamists

Sawako Utsumi and Lee Jay Walker

Modern Tokyo Times: http://www.moderntokyotimes.com

In Iraq and Syria it soon became apparent that Sunni Islamist forces, be it al-Qaeda, ISIS, or a plethora of other Takfiri Islamist groups, hated all and sundry. Hence, it wasn’t just a battle against the central government of Syria – or international troops on the ground in relation to Iraq. Instead, it was a literal survival for ethnic and religious minorities who were caught up in the Sunni Islamist storm of wanton violence and massacres. Similarly, for small indigenous ethnic groups in Rakhine (Myanmar) and for Bengali Hindus, the religious angle soon became apparent. Therefore, the sword of ARSA (Arakan Rohingya Salvation Army) Islamist terrorism would target non-Muslim minorities despite these groups holding no power over Bengali Muslims in Rakhine.

Sadly, if you view the brutal massacres against the Yazidis in Iraq by ISIS and note the same aim of ARSA against the mainly Buddhist tribe of the Mro in Rakhine and other small minorities including Bengali Hindus, then a pattern emerges. This pattern is that the Sunni Islamist sword seeks to crush the indigenous and all smaller ethnic and religious groups in Iraq and Rakhine respectively – just like Syrian Christians were attacked and other smaller religious groups in Syria. In other words, the Sunni Islamist sword is fighting against central forces and smaller ethnic and religious groups at the same time in order to cleanse entirely.

AFP (France 24) last year reported about the Mro fleeing ARSA terrorism, “San Tun said many of his Mro people — who number between 20,000 and 40,000 — had to leave everything behind as they sought sanctuary in government-held areas…”

State Counsellor Aung San Suu Kyi of Myanmar stipulates, Those who have had to flee their homes are many. Not just Muslims and [Buddhist] Rakhines but also small minority groups such as Daing-net, Mro, Thet, Mramagyi and Hindus, of whose presence most of the world is totally unaware.”

U Tun Aung Thein, a local politician from the township of Buthidaung, is especially vociferous when it comes to protecting various indigenous groups and preserving the binding force of Buddhism. This politician stipulated strongly, “The minority Arakanese people and other tribes have fled their homes because of overwhelming fears. The whole area has fallen to the hands of non-Myanmar citizens.”

The same politician, who is deeply worried about international pressure, stated earnestly, “Under such circumstances, resettlement of non-citizens in southern Maungdaw can harm sovereignty in the future. Locals have also released statements against resettlement of Bengalis in southern Maungdaw, and we must heed their desires.”

Ironically, and of course, negated by the mass media, is that the armed forces of Myanmar were welcomed by the indigenous Buddhists, small ethnic Tribal Groups, Bengali Hindus, and others. After all, they all face ARSA terrorism, the Bengali Muslim land grab (just like Assam and the Chittagong Hill Tracts), and Islamist religious hatred of non-Muslims. Therefore, unlike the Yazidis who were abandoned when the ISIS Sunni Islamist sword came to butcher them and enslave Yazidi women because of the failure of central forces in Iraq – the various minorities of Rakhine were protected by the armed forces of Myanmar when ARSA tried the same tactic.

Amnesty International, an organization that is anti-Myanmar in general, even highlighted massacres committed by ARSA Islamists against Bengali Hindus. In other words, even fellow Bengalis were butchered because they happened to follow Hinduism. Of course, this isn’t a shock to Bengali Hindus given the historical reality of being butchered by Islamist forces throughout history – irrespective if killed by non-Bengali Muslims or killed by Bengali Muslims.

The BBC reports about one massacre by ARSA in accordance with the report by Amnesty International. This media source reportsIn this brutal and senseless act, members of ARSA captured scores of Hindu women, men and children and terrorized them before slaughtering them outside their own villages.”

In this massacre by ARSA in the village of Ah Nauk Kha Maung Seik, it is known that Islamist terrorists even killed 23 Hindu children, of which 13 of them were under the age of eight. Hence, just like countless Sunni Islamist massacres against the Yazidis in Iraq, the sword of Islamism cares little about butchering non-Muslims despite these groups having no power within Iraq and Rakhine respectively. Of course, similar machete attacks and other brutal methods by Islamists in butchering Mro Buddhists and other non-Muslims in Rakhine are continuing in 2018.

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Therefore, the armed forces of Myanmar entered Rakhine to protect various ethnic and religious groups. If the army hadn’t entered Rakhine, then a further bloodbath against various non-Muslim groups would have ensued on a much larger scale. Hence, the government of Myanmar prevented the fate that befell the Yazidis in Iraq. After all, the Yazidis were abandoned by central forces and the international coalition that just bombed from the sky.

Veena Sikri, former ambassador of India to Bangladesh, told India.com, “the terror perpetrated by ARSA and Haraka al-Yaqeen should not be ignored by New Delhi and other neighboring nations.”

Reuters reports that Islamist terrorists also killed Hindus for not converting to the Islamic faith. This agency says one witness, Bina Bala, stipulates, “We watched as they tied each person, hands behind their back and also legs … They cut all their throats and pushed them into a hole.” Hindu women who survived this attack did so because they converted to Islam.

ARSA and ISIS

Of course, the objectives of ARSA and ISIS are different even if their hatred of non-Muslims is the same. For example, while both equally use the methodology of killing and intimidation, the ARSA angle is interwoven within the Bengali Muslim land grab that blights various non-Muslim indigenous groups in Assam (India), the Chittagong Hill Tracts (Bangladesh), and Rakhine in Myanmar. However, ISIS is focused on an international Sunni Islamist movement that will devour nation states – hence, the central governments of Iraq and Syria were being challenged by a movement that solely wanted a Sunni Islamist Takfiri state that would supplant the nation-state.

ARSA, like the Sunni Islamist Taliban in Afghanistan and parts of Pakistan, seems more focused on the ethnic angle and behaving like “its string is being held by an external national or international entity.” In other words, the role of Pakistan and Saudi Arabia – and others – should be studied carefully. Likewise, the media over-distortion in the West and Islamic world is like the anti-Serbian Orthodox Christian bias in Kosovo (Serbia) – that was probably more aimed at appeasing Gulf petrodollars and reducing the leverage of the Russian Federation in the Balkans. Therefore, China and the Russian Federation in recent times are becoming increasingly alarmed by the same tactics being used against nations. For example, Libya and Syria were attacked based on mass media distortions and NATO and Gulf nations utilizing various Sunni Islamist terrorist groups on the ground.

India and Myanmar

The nations of India and Myanmar should forge closer border policies in order to stem the tide of mass Bengali Muslim migration while pressurizing Bangladesh to act. Equally, just like China and the Russian Federation are preventing the diktats of the OIC, it is incumbent that India supports Myanmar over events in Rakhine. After all, India knows full well about Islamization by stealth, Sunni Islamist terrorism, and the Bengali Muslim land grab against the indigenous of Assam – and other areas of India. Therefore, India should be more outspoken in supporting Myanmar, especially given the legacy of countless Islamic invasions and the role of the British in cutting up this nation once the tyranny of both forces had finally come to an end.

Conclusion

The government of Myanmar faces untold pressure to accept Bengali Muslims back into Rakhine in Myanmar because of the utter bias of certain Western and Islamic nations. Yet, if Myanmar is pressured then Buddhists, Hindus, and Tribal people have much to fear in Rakhine. This is based on Islamic terrorism and institutional religious hatred emanating from Sharia Islamic law that seeks to crush non-Muslims in this part of Myanmar. Similarly, when the demographic time bomb reaches majority status in Rakhine, then will the same pressures emerge in another part of Myanmar based on Islamization? Indeed, Buddhists and other minorities in Rakhine only need to look at events in the Chittagong Hill Tracts and parts of Southern Thailand to see how Buddhists have been treated and the demographic reality that entails. In the case of Southern Thailand, then this scenario is happening despite the armed forces of this nation protecting Buddhists and Buddhist monasteries from Islamist forces.

Overall, Myanmar needs to forge closer ties with important geopolitical powers including China, India, and the Russian Federation. At the same time, this nation should foster closer economic ties with China, India, Japan, Singapore, South Korea, and other nations based on positive relations. Likewise, Myanmar should strengthen ties with all regional nations throughout the Mekong Delta and other parts of Asia that encompasses nations including Sri Lanka. Equally important, Myanmar needs to focus on a media campaign and social media areas that highlight the role of the armed forces of Myanmar in protecting various ethnic and religious groups in Rakhine – for example, protecting the mainly Buddhist Mro to helping Bengali Hindus fleeing ARSA terrorism during the height of the crisis last year. After all, Myanmar faces an endless media and social media war – the role of Gulf petrodollars in manipulating events on the ground, in order to cover-up the deeds of major Western and Sunni Muslim powers that are butchering in Yemen – and the negative intrigues of Western powers that have eyes on dominating any nation that is independent.

http://www.france24.com/en/20170903-buddhists-hindus-flee...

https://www.reuters.com/article/us-myanmar-rohingya-hindu...

https://www.bbc.com/news/world-asia-44206372

https://www.irrawaddy.com/news/rakhine-parliament-says-no...

https://www.india.com/news/world/mass-grave-of-28-hindus-...

Myanmar should utilize its geopolitical importance: Positive ties with China, India, and Japan

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Myanmar should utilize its geopolitical importance: Positive ties with China, India, and Japan

Sawako Utsumi and Lee Jay Walker

Modern Tokyo Times: http://www.moderntokyotimes.com

The nation of Myanmar is far from isolated despite the efforts of many Western and Islamic media outlets. Equally, Myanmar doesn’t need any moral lambasting from nations that sell military arms to Saudi Arabia despite the utter barbarity of what is happening in Yemen. Hence, Western nations are not only ignoring the plight of 12 million people suffering from severe shortages of food in Yemen based on the brutal deeds of the Saudi Arabia-led Sunni Muslim alliance; the same Western nations have no qualms in selling vast amounts of military arms to Saudi Arabia. Therefore, leading Western powers and Islamic nations should put their respective houses in order, rather than continuously lambasting Myanmar.

Ironically, the negative narrative being used against Myanmar seems to be creating greater awareness to enhance relations with regional nations, two Permanent Members of the United Nations, and nations further afield in Northeast Asia. The outcome being that Myanmar is improving relations with China, India, Japan, the Russian Federation, South Korea, Thailand, Vietnam, and others. At the same time, business investments from other nations including Singapore and Taiwan highlight the fact that this nation can’t be isolated based on foreign intrigues.

In terms of geopolitics the powers of China, India, and Japan respectively understand the significance of Myanmar. At the same time, the Russian Federation understands the bigger geopolitical picture and along with China, these two Permanent Members of the United Nations are valuable friends of Myanmar.

However, for Myanmar, this nation doesn’t need to focus on any single nation or one collective angle. Instead, China, India, and Japan – and others – seek positive ties with Myanmar based on various factors. Hence, Myanmar should utilize each nation for the unique traits that exist. For example, China is important for economic investments and is a Permanent Member of the United Nations. Likewise, Japan is a democratic and economic power that can boost the infrastructural development of Myanmar, can mediate with leading Western powers in the northern hemisphere, provide technological advancements, boost economic investments, and other important areas.

In relation to India, the International Institute for Strategic Studies, stipulates, New Delhi views the nation as a key part of its ‘Act East’ policy, which was announced by Modi during the 12th ASEAN–India Summit in Myanmar in 2014. India believes it can use Myanmar to strengthen trade links and increase engagement with the regional grouping – but sees Myanmar as a neighbor first, and an ASEAN member second.”  

Hence, for India, the nation of Myanmar is important based on regional factors, the geopolitical angle in relation to China, national security issues, and is a key nation in India’s “Act East” initiative. Equally, Myanmar is a natural bridge to ASEAN based on geography. Also, in recent times India and Japan are increasingly looking at enhancing important areas related to geopolitics, the military, and economics.

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Recently, State Counsellor Aung San Suu Kyi of Myanmar met Prime Minister Shinzo Abe of Japan in Tokyo. Prior to this important meeting, Modern Tokyo Times stipulated, Japan values positive relations with Myanmar based on recent history and because of the progress made by this nation in recent times in the realm of democracy. Of course, the geopolitical angle of Myanmar is richly important and the binding ties of Buddhism mean that both nations have natural bonds. Therefore, Aung San Suu Kyi knows that her reception is keenly awaited in the corridors of power in Japan.”

Overall, Myanmar doesn’t need to fall into any one single orbit because China, India, and Japan have various strengths. Similarly, the Russian Federation is a good bridge between China and India – and political elites in Moscow seek to further ties with Japan. At the same time, the Russian Federation is a Permanent Member of the United Nations and recent military sales highlight new ventures in the pipeline. Therefore, Myanmar is of geopolitical importance and the same applies to the entire development of the Mekong Delta region – this factor, and many others equates to Myanmar being able to cherry pick the best angle of China, India, and Japan in order to strengthen many areas of the nation.

https://www.iiss.org/blogs/analysis/2018/05/india-myanmar...

http://moderntokyotimes.com/japan-to-welcome-state-counse...

lundi, 22 octobre 2018

Le paradoxe de la modernité japonaise

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Le paradoxe de la modernité japonaise

par Matthieu Giroux

La modernité, telle qu’elle est apparue au Japon au XIXe siècle, déroute l’Occidental qui envisage de l’interroger. Parce qu’elle est souvent perçue à tort comme un phénomène exclusivement européen, son expression japonaise se voit réduite à une tentative d’imitation ayant pour but de combler un retard économique, politique et militaire. Pourtant, dans Moderne sans être occidental : aux origines du Japon d’aujourd’hui (NRF, Gallimard, 2016), le spécialiste de l’histoire du Japon Pierre-François Souyri démontre que la modernité japonaise, loin d’être un ersatz de la modernité occidentale, possède une identité et une genèse qui lui sont propres.

nouyri.jpgL’identité entre modernisation et occidentalisation du Japon est un des lieux communs les plus véhiculés. Les écrivains, les cinéastes, mais également, ce qui est plus grave, les historiens décrivent souvent un archipel féodal qui aurait embrassé la modernité occidentale en découvrant la puissance nouvelle des empires européens en pleine expansion au milieu du XIXe siècle. Les canonnières britanniques auraient suscité chez ce peuple de tradition isolationniste un sentiment d’urgence et de faiblesse, l’obligeant à rattraper son retard technique, économique et politique. Cette approche considère donc que la modernité japonaise est le produit de l’Occident, que les causes profondes de la transformation de la société japonaise sont exogènes et que ce changement radical peut se comprendre sur le mode de la pure et simple imitation, notamment à travers des tendances nouvelles comme le nationalisme, l’impérialisme ou encore le capitalisme à la japonaise.

Pourtant, dans Moderne sans être occidental : aux origines du Japon d’aujourd’hui, Pierre-François Souyri défend la thèse d’un développement autonome en soulignant les causes internes qui ont poussé l’archipel à embrasser une modernité spécifique et, précisément, non occidentale. À ses yeux, si la modernité trouve bien son origine dans l’Europe du XVIe siècle, elle a également trouvé son expression dans le Japon du XIXe siècle qui a connu, indépendamment de l’arrivée des Américains sur son territoire, des bouleversements qui ont redéfini en profondeur l’organisation de la société japonaise ainsi que la mentalité même de son peuple. Selon lui, « la vision européenne de la modernité […] imprégnait les discours japonais, au point que certains y voient présente comme une “colonisation spirituelle de l’intérieur” qui aurait pollué leur imaginaire historique pendant plus d’un siècle ». En d’autres termes, les Japonais eux-mêmes étaient jusqu’à récemment incapables de penser leur propre modernité en dehors du paradigme occidental. Ils ont « longtemps cherché à penser l’écart qui séparait le Japon du modèle, faisant, consciemment ou pas, du “comparatisme eurocentré” ». Il n’agit pas ici d’affirmer que la modernité japonaise ne doit rien à la modernité occidentale, il s’agit bien plutôt de restituer l’originalité d’un phénomène historique en évitant de pratiquer la comparaison systématique avec le modèle européen. « Depuis une vingtaine d’années, on a en effet beaucoup revisité au Japon cette manière de voir les choses, au point que l’histoire de la modernisation japonaise se conçoit désormais à un rythme identique à celui des “grandes puissances”, avec des décalages souvent moins pertinents que l’on n’a pas voulu le penser. » Dès lors, la modernité japonaise n’est plus à appréhender négativement, c’est-à-dire en cherchant toujours ce dont le Japon ne dispose pas par rapport aux Européens, mais positivement, c’est-à-dire en réfléchissant sur la nature de cette modernité. En bref, il ne s’agit plus de raisonner en termes d’échec mais de différence. « L’histoire nous invite en effet à voir que des formes spécifiques de la modernité sont nées au Japon, avec leurs dimensions propres, hybrides et hétérogènes, et qu’elles peuvent parfois s’exporter. »

Les « Lumières » japonaises

Le changement de régime est décisif pour comprendre cette période de l’histoire du Japon. La restauration de Meiji (1867-1912), le retour au premier plan de l’empereur après plus de deux siècles de domination du shogunat des Tokugawa (1603-1867), s’inscrit dans le cadre des « Lumières » japonaises (bunmei kaika). Au IXe siècle, avec la faillite de l’État central à défendre les provinces, le pouvoir politique de l’empereur s’était estompé pour laisser place à un Japon féodal dominé par des daimyos (seigneurs) et à plusieurs siècles de guerre civile jusqu’à l’arrivée au pouvoir de Tokugawa Ieyasu au début du XVIIe siècle. L’autorité du shogunat Tokugawa s’était en partie fondée sur sa capacité à pacifier le Japon mais, face à la supériorité militaire et technique de l’Occident, le régime ne semblait plus avoir les moyens de protéger le pays. Dès lors, seul un État central doté d’une armée moderne serait en mesure d’assurer la sécurité du peuple japonais face à un éventuel envahisseur. Les partisans des « Lumières » japonaises avaient été particulièrement impressionnés par Bismarck lors de la mission Iwakura qui sillonna l’Europe de 1871 à 1873. La restauration de l’Empereur s’inscrit donc dans un contexte de modernisation et de « civilisation » mais, contrairement à la modernité occidentale, cela n’implique pas la création d’un nouveau type de régime comme en France ou aux États-Unis. L’écrivain et théoricien des idées politiques Fukuzwa Yukichi évoque une « restauration révolutionnaire ». La modernité politique japonaise a d’emblée quelque chose de « conservateur » et les occidentalistes se sont parfaitement accommodés du caractère autoritaire du nouveau régime. Le cas japonais est donc très différent des cas français et américains marqués par des révolutions intrinsèquement progressistes. De plus, si l’Occident apparaît comme un modèle sur le plan technique et militaire, il est également un rival, un ennemi qu’il faut imiter pour mieux s’en protéger. C’est donc un double-mouvement, à la fois xénophile et xénophobe, qui conditionne l’avènement de la modernité japonaise.

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Cela dit, de nombreux partisans des « Lumières » estimaient que le changement politique était insuffisant et qu’il fallait également transformer la société en profondeur en influençant les mentalités. C’est le cas de la Société de l’an VI qui a importé d’Europe la pratique du débat public jusque là complètement absente dans l’archipel. « On connaissait le palabre ou la discussion informelle en petit groupe, mais le débat conflictuel n’était guère en usage. Il aurait même été choquant », explique Pierre-François Souyri. Muragaki Norimasa, chef adjoint de la délégation japonaise qui s’était rendue à Washington en 1860, avait été très surpris de la violence verbale de certains échanges au parlement. « Tel ministre pris à parti par un député répondait calmement, là où le samouraï aurait dégainé un sabre ! » Le Japon féodal était administré par les samouraïs qui respectaient un code d’honneur strict. Les élites étaient forgées par une mentalité guerrière et non politicienne. Aux insultes, on répondait par les armes. Il y avait donc un long chemin à parcourir pour faire passer cette société de la hiérarchie et de l’honneur à une société d’individus libres pratiquant le débat public et l’échange entre citoyens égaux. Certains membres de la Société de l’an VI avaient bien compris le lien qui existait entre la nature du régime politique et les mentalités individuelles, le despotisme n’étant pas vraiment en mesure de produire des individus « civilisés » comme en Occident. Le philosophe Nishi Amane affirmait : « La docilité est une qualité importante pour les Japonais. Dans un régime despotique, c’est en effet une qualité fort prisée. » Nakamura Masano, quant à lui, estima très tôt qu’il fallait créer des assemblées et des conseils élus par le peuple pour rompre avec cette tradition despotique et éveiller les Japonais à la pratique de la politique.

La « doctrine de la quintessence du pays »

Okakura_Tenshin.jpgLa modernité japonaise se caractérise également par l’émergence de nationalismes de nature différente. Si les premiers intellectuels de la période Meiji s’interrogèrent sur la possibilité d’un changement de régime pour permettre aux Japonais de disposer de plus de droits individuels (liberté de réunion, d’association, d’expression…) et de véritables libertés politiques, le débat s’est ensuite orienté sur la question de la définition de cette nouvelle identité japonaise. « À partir des années 1887-1888 […], les termes du débat évoluèrent et se cristallisèrent désormais sur la question des identités à l’intérieur de la nation, avec un balancement entre trois éléments, l’Occident et son influence toujours fascinante et menaçante, l’Orient (mais il s’agit surtout de la Chine) qui devint une sorte de terre d’utopie ou d’expansion, et le Japon enfin, dont il fallait sans cesse redéfinir l’essence entre les deux pôles précédents. » Ce qui est particulièrement intéressant dans le cas japonais, c’est que le nationalisme, qui est par excellence une doctrine politique moderne, ne s’est pas seulement constitué à partir du modèle occidental.

Okakura Tenshin (photo)

C’est notamment le cas d’une tendance nommée la « doctrine de la quintessence du pays » (kokusui shugi). « Ils se voulaient les défenseurs et les promoteurs d’une identité nationale pure, d’une forme de nationalisme d’une nature nouvelle, d’un idéalisme national », souligne Pierre-François Souyri. Dès lors, il ne faut pas imiter aveuglément le modèle occidental qui détruit ce qui fait l’identité japonaise mais construire un nationalisme capable de saisir, de respecter l’histoire et l’ethos japonais. En adoptant les mœurs et les techniques occidentales, le Japon risque de perdre son âme, de perdre ce qu’il a de spécifiquement japonais. Ceux qui défendent la « doctrine de la quintessence du pays » estiment que le Japon ne doit pas être absorbé par la modernité mais qu’il doit inventer sa propre modernité, notamment en conservant ce qu’il a de proprement asiatique.

Une notion ancienne a permis au gouvernement de Meiji de définir la nature de la nation japonaise pour faire face aux revendications populaires en même temps qu’aux tenants de l’ancien régime féodal : le kokutai qui « désigne […] la particularité nationale que constitue la dynastie impériale qui dirige le pays depuis toujours et pour l’éternité ». Pourtant, au départ, le kokutai signifiait seulement la forme et l’identité d’un État, japonais ou non. C’est une forme de nationalisme mystique au XIXe siècle qui donna au kokutai un sens nouveau et spécifiquement japonais : une doctrine conservatrice, nationale et antiféodale. L’idée de kokutai vint bouleverser les anciennes hiérarchies féodales qui structuraient la société sous la dynastie Tokugawa. Elle servit à construire un État central fort qui prônait l’égalité de tous les sujets face à la personne divinisée de l’empereur, un moyen particulièrement efficace de favoriser l’émergence d’une nation moderne. « L’empereur cumule l’autorité politique et un prestige de nature spirituelle. Il est à la fois le kaiser allemand et le pape de Rome incarné en un seul individu. » Encore une fois, on observe que la modernité politique japonaise s’est construite en empruntant et en refondant des notions héritées de la tradition, et non en faisant table rase du passé. Le terme de kokutai figurera dans la Constitution impériale de 1889. Son article premier affirme : « L’Empire du Grand Japon est placé sous le gouvernement de l’empereur dont la lignée règne sur notre pays depuis la nuit des temps. » La continuité historique de l’Empire japonais, malgré les périodes de mise à l’écart notamment sous le shogunat Tokugawa, permettait aux défenseurs du nouveau régime Meiji de se faire les garants d’une autorité politique absolue, capable de résister aux Occidentaux et de défendre une identité japonaise ancestrale menacée. Paradoxalement, cette forme nouvelle de nationalisme, par rejet des valeurs occidentales, se tourna notamment vers le confucianisme. « Si doctrine il y a, c’est plutôt une forme de syncrétisme dans lequel la pensée confucéenne la plus conformiste s’allie avec les préceptes nationaux de la pensée autochtoniste, se mélange avec des formes de darwinisme social et de nationalisme moderne », estime Pierre-François Souyri.

L’antimodernisme japonais

En 1886, Shiga Shigetaka va fonder un nouveau type de nationalisme de type culturel. Dans Des paysages du Japon (1894), il explique que la beauté de la nature japonaise est supérieure à celle des pays occidentaux et que de cette supériorité esthétique doit découler un sentiment de fierté. « Shiga fait le lien entre un discours poétique et impressionniste, et un discours naturaliste scientifique mais fondé sur la comparaison, implicite ou non, avec le reste des pays. » L’objectif de ce livre consistait à décomplexer les Japonais vis-à-vis des Occidentaux en insistant sur la beauté naturelle de l’archipel mais également en louant la grandeur de leur poésie. La pensée de Shiga va donc à l’encontre de l’universalisme des Lumières pour développer une forme nouvelle de particularisme mais sans verser dans la xénophobie de la « doctrine de la quintessence du pays » dans laquelle il ne se reconnaît pas. « Plus qu’une idéologie politique, c’est une pensée à vocation culturelle », insiste Pierre-François Souyri. Dans la même veine, on peut citer Okakura Tenshin, célèbre pour son Livre du thé, qui comprit tôt l’importance de la valorisation de l’art japonais dans la sédimentation du nouvel État. Il participa à la création de musées, à la protection du patrimoine et à l’enseignement de l’art. À ses yeux, « les beaux-arts sont la quintessence et la splendeur d’une nation ». Alors que les Japonais étaient fascinés par l’art occidental, Okakura Tenshin, qui en était un fin connaisseur, avait pour ambition de faire connaître à l’Occident l’importance de l’art japonais traditionnel. Il « [fut] à l’origine de cette image d’un Japon antimoderniste s’appuyant sur une culture japonaise mystérieuse et raffinée ». En cela, la modernité d’Okakura Tenshin peut se rapprocher de la modernité antimoderne d’un Baudelaire définie par Antoine Compagnon. Son antimodernisme est une réaction à la domination culturelle occidentale qui cherche à réactiver, dans le cadre du développement de l’État moderne, les formes esthétiques de la tradition japonaise. Ce faisant, il aurait tout de même participé à créer « une sorte d’invariance, le “Japon éternel” » ainsi que son « propre orientalisme ».

Le livre de Pierre-François Souyri permet donc de comprendre que la modernité japonaise s’est structurée autant en imitant le modèle occidental qu’en le rejetant. S’il y eut bien, dans l’histoire du Japon, un premier mouvement influencé par les Lumières européennes, il fut rapidement contrebalancé par des doctrines politiques qui cherchaient à préserver l’identité spirituelle et culturelle du Japon, en puisant dans des éléments hétérogènes : l’asiatisme, le confucianisme mais aussi dans un kokutai réinterprété. Cet ouvrage est donc une invitation à se détacher de tout ethnocentrisme pour mieux saisir les conditions de possibilité de l’émergence d’une modernité proprement japonaise. « [Cela] nous oblige à assimiler dans nos schémas mentaux cette idée simple : nous ne sommes pas les dépositaires uniques de la modernité. Celle-ci n’a pas été inventée une fois pour toutes par les Européens, et la modernité européenne n’est peut-être pas un phénomène exceptionnel et quasi miraculeux. D’autres formes de modernité se sont manifestées ailleurs, et singulièrement au Japon. »

mardi, 16 octobre 2018

Dostojewski, Danilewski, Dugin: Marksteine russischer Identität

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Der Weg nach Eurasien

Von Johannes Schüller

Dostojewski, Danilewski, Dugin: Marksteine russischer Identität

Ex: http://www.neue-ordnung.at

Durch die ukrainische Krise könnte die NATO erstmals seit dem Zusammenbruch der Sowjetunion 1991 wieder einen ebenbürtigen geopolitischen Gegner finden. Die Russische Föderation unter Präsident Wladimir Putin wächst nach der wirtschaftlichen und politischen Not der 1990er Jahre zur neuen Kontinentalmacht heran. Schlagworte wie „Eurasien“ bündeln auch die Hoffnungen einiger rechter Kritiker weltweiter US-amerikanischer Dominanz. Doch die Ideen dahinter sind alt: Das multiethnische Rußland hatte nie die Gestalt des klassischen europäischen Nationalstaates. Seit dem 19. Jahrhundert entstanden deshalb verschiedenste Ideen, dem Westen eine andere, konservative Identität gegenüberzustellen.

Drei Schlüsselereignisse trieben die Entwicklung des russischen Selbstbewußtseins voran. Das erste, wahlweise als traumatisch oder initial wahrgenommene Ereignis bildete die Herrschaft Peter des Großen von 1682 bis 1725. Seine am westeuropäischen Vorbild orientierten Reformen in der Wirtschaft, Verwaltung, im Schulwesen und Militär sicherten Rußland den Weg zur Großmacht. Zugleich stellten sie aber auch die altrussische Reichsidentität, die sich am mittelalterlichen Erbe des Moskauer Großfürstentums und der einer vor allem bäuerlichen geprägten Gesellschaft orientierte, fundamental in Frage. Doch auch Peter I. konnte Rußlands Staat und Kirche, dieses seltsame „Gemisch von byzantinischem, lateinischem und mongolischem Ursprung“1, nicht endgültig europäisieren.

Die Dekabristen: Volksbegriff der deutschen Romantik

Gut hundert Jahre später folgte das zweite Schlüsselereignis: Kaiser Alexander I., Herrscher von 1801 bis 1825, führte 1812 den ersten „Vaterländischen Krieg“ des Russischen Reiches gegen Napoleon. Trotz der französischen Niederlage wirkte der kulturell-geistige Einfluß des modernen Europas bis tief ins 19. Jahrhundert nach. Junge, adelige Offiziere kamen als Besatzer mit den sich herausbildenden Nationalstaaten Europas, dem Konstitutionalismus und den Ideen der Aufklärung in Berührung. Diese Erfahrung führte unter anderem, ausgehend von Soldaten und Offizieren, zum Aufstand der Dekabristen am 14. Dezember 1825 als „erste[r] Erfahrung Rußlands mit der politischen Revolution“2. Den Anlaß bildete der eingeforderte Eid auf den neuen Kaiser Nikolaus vor Senat und Synode in St. Petersburg. In ihren oppositionellen Verfassungsentwürfen stellten sie den alten Reichspatriotismus in Frage und setzten an seine Stelle einen auch den Ideen der deutschen Romantik entlehnten Volksbegriff.


Sprache und Geburt galten demnach erstmals als entscheidendes Kriterium für die russische Staatsbürgerschaft. Angesichts des bisherigen übernationalen und sich vor allem am Zaren-Patriarch orientierten Selbstverständnisses handelte es sich um eine revolutionäre Forderung. Zudem forderte die dekabristische „Wohlfahrtsunion“, offenbar inspiriert vom Vorbild der Französischen Revolution, eine sprachliche und politische Homogenisierung der Bevölkerung des Reiches, die Durchsetzung einer vorpetrinischen Terminologie und eine Reinigung der russischen Sprache von Fremdwörtern. Im Mittelpunkt dieses Programms stand das russische Volk als Kulturnation, das „narod“. Dieses Wort sollte zum Schlüsselbegriff eines ethnischen russischen Nationalismus werden.

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Der Nationalismus begann in Rußland konservativ

Diese von Westeuropa inspirierte Identität trug revolutionären Charakter, denn ein vorrangig auf das Volk als Kulturnation bezogenes Bewußtsein gab es zuvor in Rußland kaum. Die zwei Säulen der Reichsidentität, die sich seit dem 16. Jahrhundert durchsetzte, bildeten die Herrschaft des Zaren als Autokraten sowie dessen Legitimation und Verbindlichkeit durch die orthodoxe Kirche. Erst Mitte des 18. Jahrhunderts lassen sich erste Anzeichen eines kultur- und sprachbezogenen Nationalbewußtseins im gebildeten Adel feststellen.3 Der russische Nationalismus hatte, anders als in Westeuropa, einen konservativen Ursprung: Ein Zeugnis davon legt die „Schrift über das alte und neue Rußland“ des offiziellen Reichshistoriographen Alexanders I. und Schriftstellers Nikolai Michailowitsch Karamsin ab. Karamsin, der zuerst mit der Französischen Revolution sympathisierte und schließlich zu einem ihrer entschiedensten Kritiker wurde, bezog in diesem 1811 veröffentlichen Werk deutlich Stellung gegen westeuropäische Einflüsse und berief sich statt dessen auf die nationalrussische politische und kulturelle Tradition.


Die entscheidende Rolle in der offiziellen Durchsetzung eines dezidiert konservativen Nationalbewußtseins aber sollte Sergei Semjonowitsch Uwarow spielen: Als „Minister für Volksaufklärung“ unter Nikolaus I., der als Kaiser von 1825 bis 1855 die Abwendung Rußlands vom einstigen Vorbild Westeuropa betrieb, setzte er die sogenannte Uwarowsche Triade durch. Sie gilt als „Gründungsurkunde des russischen Nationalismus“. Ihre drei Elemente hießen „Orthodoxie“, „Autokratie“ und „volksverbundener Patriotismus“, „narodnost“ im russischen Original. Uwarow zog damit zugleich die Konsequenzen aus dem gescheiterten Dekabristenaufstand. Er übernahm die Sprache des politischen Gegners, um sie zugleich im Sinne des zaristischen Vielvölkerreichs umzuinterpretieren, in dessen Mittelpunkt Rußland als führende Nation verstanden werden sollte. Der politischer Notwendigkeit geschuldete Kompromiß zwischen Reichs- bzw. Staats- und Volksidentität blieb bis ins heutige, moderne Rußland erhalten. Der modellierte Nationalismus Uwarows sollte aber zugleich die Integrität eines vor allem multiethnischen Reiches auf die Probe stellen, denn die „Umgründung des Imperiums in einen russischen Nationalstaat“4 stellte das bisherige Selbstverständnis des Zarismus in Frage.

Die Slawophilen: Dorfgemeinschaft als Ideal

Deutlich wird das auch in der sich Mitte des 19. Jahrhunderts etablierenden Bewegung der Slawophilen. Sie trieben gemeinsam mit den ideologisch konträren Westlern die öffentliche Debatte um die russische Identität voran. Unter dem Einfluß des aufkeimenden Nationalbewußtseins und der deutschen Schule des Idealismus, darunter Friedrich Wilhelm Schelling und Friedrich Hegel, etablierten sie einen auch dem deutschen Idealismus entlehnten Volksbegriff. Zu den Kernelementen der Mehrheit der Slawophilen gehörten vor allem die dezidierte Kritik am zeitgenössischen Zarenreich, die Forderung nach einer „theologiefreien Volkskirche“ – im Gegensatz zur orthodoxen Staatskirche –, eine Idealisierung des einfachen Volkes sowie des vormodernen, also in erster Linie vorpetrinischen Rußlands. Das hieß konkret, so die Osteuropa-Historiker Frank Golczewski und Frank Pickhan: „Moskau statt St. Petersburg, Einheimische statt ‚fremder‘ Berater, das friedliche Leiden und Fühlen der Russen gegen das oberflächliche, rationalistische, dominierende Agieren der Ausländer.“5 Im Gegensatz zur kriegerischen Entwicklung des Westens sei Rußland aus Liebe und Gewaltlosigkeit entstanden, urteilte der russische Romantiker Stepan Petrovič Ševyrev. Verkörpert wurde dieses explizit vormoderne Selbstverständnis in der „obščina“, dem Urtypus der bäuerlichen Dorfgemeinde. Diese Identität ließ politisch zweierlei zu: zum einen die grundlegende Auffassung, „daß das russische Volk demokratisch war“6 und in seiner regionalen Vielfalt auch grundlegende kommunale Selbstbestimmung Ausdruck findet, und zum anderen die Besinnung auf die überlieferte familiär-patriarchalische Ordnung des Dorfes, die auf Reichsebene in der Autorität des Zaren gipfelt.

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Aleksandr Nikolaïevitch Axakov

Anders als in Europa bezog sich der Nationalismus im Zarenreich in seinen Ursprüngen zudem nicht auf das sich gesellschaftlich durchsetzende Bürgertum, sondern stärker auf Prekariat und Bauerntum. Die Verbindung von Unterschichtenbewußtsein und Nationalismus bildet bis heute in Rußland eine wichtige Denkschule, etwa in Gestalt des linke und rechte Elemente vereinenden Nationalbolschewismus der 1990er Jahre.
Die Gleichsetzung russischer Identität und des Unterschichtenbewußtseins spiegelt sich im 19. Jahrhundert vor allem im Werk von Fjodor Michailowitsch Dostojewski wider. Als sein weltweit „bekanntester russischer Roman“ darf bis heute Schuld und Sühne gelten. Hier treffen die Metropole St. Petersburg heimatlose, entwurzelte Großstädter und Provinzmädchen ebenso wie die psychologischen Defekte der Moderne gegenüber christlich-orthodoxer Erweckung aufeinander. All dies bündelt sich in der Figur des 23jährigen ehemaligen Jurastudenten und Mörders Rodion Romanowitsch Raskolnikow. Dieser lebt um 1860 in ärmlichsten Verhältnissen und wohnt in einer düsteren, sargähnlichen Dachstube, die „eher einer Handkammer oder einer Art Schrank als einem Wohnraum“ ähnelt, inmitten des „unerträglichen Geruchs aus den Schenken“ von St. Petersburg. Er ist „so schlecht gekleidet, daß manch einer, selbst ein an schlechte Kleidung gewöhnter Mensch, sich geschämt hätte, in solchen Lumpen am Tag auf die Straße zu gehen.“7 Zugleich erweist sich Raskolnikow intellektuell jedoch als überdurchschnittlich begabt. Als vermeintlich außergewöhnlicher Mensch gesteht er sich die gleichen moralischen Privilegien zu, die beispielsweise auch Napoleon für sich in Anspruch hätte nehmen können. Das Opfer dieses Größenwahns ist eine alte herzlose Wucherin, die er als unnötige Last der Menschheit betrachtet und, ebenso wie deren geistig minderbemittelte Schwester, ermordet.

max-beckmann-dostojewski-i.jpgDostojewski: National-religiöse Überwindung des Nihilismus

Doch Raskolnikow zeigt sich seiner Tat nicht gewachsen. Er wird zunehmend nervöser und verräterischer, obwohl er offenbar einen „perfekten Mord“ ohne eindeutige Spuren durchgeführt hat. Dennoch wird Raskolnikow nach zwei, oftmals durch Fieberfantasien unterbrochenen Wochen als Mörder gefaßt. Seine Schwester und die Mutter aus der russischen Provinz, die als Personifikationen ärmlicher Unschuld erscheinen, können die Verwirrung Raskolnikows erst kaum verstehen. Ins sibirische Zuchthaus treiben ihn der Untersuchungsrichter Porfirij Petrowitsch, der ihn unter anderem mit einer Diskussion über die Idee des Übermenschen auf die Schliche kommt, sowie die Prostituierte Sonja Marmeladow. Petrowitsch jedoch fehlen die belastenden, eindeutigen Beweise, obwohl alles auf Raskolnikow als Mörder hindeutet.


Die ehemalige Prostituierte aber, die selbst tiefgläubig ist, überredet Raskolnikow zum Geständnis, damit er seine Sünde bereue. Vor Gericht bekennt dieser die Tat in vollem Umfang, beschuldigt sich noch zusätzlich selbst und erklärt, er habe „infolge aufrichtiger Reue“ seine Selbstanzeige bei der Polizei vorgenommen. Den Aufenthalt im sibirischen Straflager, in dem ihn seine Freundin Sonja regelmäßig besucht, beschreibt der Erzähler – im Gegensatz zu Raskolnikows Zeit in St. Petersburg – als Freiheit. Der Verurteilte nähert sich dank Sonja dem einst verschmähten Christentum, freilich ohne in der Bibel zu lesen. Gemeinsam mit ihr träumt er von einer Zukunft in Sibirien, fernab von St. Petersburg. Dabei ahnt Raskolnikow, daß er sein neues Leben mit „einer großen künftigen Tat werde bezahlen müssen“.8


Die ins Mythische verweisende Selbsterneuerung Raskolnikows im letzten Kapitel von Schuld und Sühne bleibt dunkel. Sie läßt sich als beispielsweise „religiöse Überwindung des Nihilismus“9 oder Abwendung von den in St. Petersburg damals „modernen, landläufigen Ideen der materialistischen Philosophie“10 deuten. Über der psychologischen und kriminalistischen Tiefenstruktur möglicher Interpretationen bleiben jedoch die Kontraste deutlich, die Dostojewski in seinem ersten großen und bekanntesten Roman als Slawophilen kennzeichnen. Die moderne, westliche Großstadt St. Petersburg erscheint als Ort des Verbrechens, des Gestanks und ungerechter Armut, das Zwangsexil in der sibirischen Verbannung deutet jedoch die Erlösung Raskolnikows an. Sein Verbrechen rechtfertigt er ausgerechnet durch einen Vergleich mit Napoleon, dessen Einmarsch in Rußland der eigenen nationalen Identität erst ihr Selbstbewußtsein verlieh. Verbrechen und Strafe (Titel in der neueren Übersetzung des Romans von Swetlana Geier) ist gegen den abendländischen Helden gerichtet, dessen Urbild der aischyleische Promotheus ist, „der Frevler zum Heil der Menschheit mit Napoleon als moderner Variante“, benennt Gerigk ein wesentliches Motiv in Schuld und Sühne.11


Gegen das Heldenideal der westlichen Nationalstaaten setzte Dostojewski unter anderem die Idee einer christlich-orthodoxen Menschheitserlösung durch Rußland. Diese Gedanken verdichten sich in dem in der Wochenschrift Der Staatsbürger bis 1881 in Form kleinerer Essays veröffentlichten Tagebuch eines Schriftstellers: „Rußland kann nicht der großen Idee untreu werden, die ihm von einer Reihe von Jahrhunderten als Vermächtnis übertragen worden ist und der es bisher unbeirrt gefolgt ist. Diese Idee besteht unter anderem auch in der Vereinigung aller Slawen; aber diese Vereinigung soll nicht gewaltsame Aneignung sein, sondern Dienst an der Allmenscheit“, notierte Dostojewski 1876 im Artikel Die Orientfrage. Das Russische Zarenhaus, das den Panslawismus nach anfänglicher Skepsis zur Legitimation eigener außenpolitischer Interessen instrumentalisierte, verstand sich auch als Schutzmacht der Slawen auf dem Balkan. Der Russisch-Türkische Krieg von 1877/1878 endete gut 60 Kilometer vor Istanbul, zahlreiche russische Freiwillige hatten gemeinsam an der Seite Serbiens, Rumäniens und Montenegros gekämpft. Dostojewski forderte, daß Konstantinopel „– früher oder später – doch unser werden muß“. Soweit kam es jedoch nicht: Die europäischen Großmächte, darunter vor allem Österreich-Ungarn, verhinderten 1878 auf dem Berliner Kongreß einen erheblichen Machtzuwachs Rußlands auf dem Balkan.


Den Panslawismus Dostojewskis entkräftete das nicht: An der Spitze der „wirklichen, neuen Herrschaft Christi und der Verkündigung des endgültigen Wortes der Orthodoxie“ stehe schon längst Rußland. Es solle als „Beschützerin, vielleicht sogar Führerin, nicht aber Beherrscherin“, abseits vom „Schein des offiziellen Christentum, an das in Wirklichkeit niemand mehr außer dem einfachen Pöbel glaubt“, die slawischen Völker und Griechenland zum „umfassenden Dienst an der Menschheit“ vereinen.12 Bemerkenswerterweise notierte Dostojewski, jene Russen, die sich dieser nationalen Mission stellen, seien „Revolutionäre aus Konservatismus“.13

dan.jpgDanilewski: Der russische Spengler

Seinen geistigen Mentor fand er früh in dem Naturwissenschaftler und Geschichtsdenker Nikolai Jakowlewitsch Danilewski, dessen 1871 veröffentlichtes Buch Rußland und Europa. Eine Untersuchung der kulturellen und politischen Beziehungen der slawischen zur germanisch-romanischen Welt zur „Bibel der Panslawisten“ wurde. Danilewski, der von 1822 bis 1885 lebte, wirkt mit seiner Streitschrift für den Eigencharakter Rußlands bis heute in die nationalen Identitätsdebatten nach. Alexander Dugin, einflußreicher Kopf der heutigen Eurasischen Bewegung, nennt Danilewski neben den Geschichtsphilosophen Oswald Spengler und Arnold J. Toynbee als geistige Mentoren.14 Der Biologe, der Mitte des 19. Jahrhunderts neben Dostojewski den „Übergang von einer religiös-nationalen zu einer säkulär-nationalen Geschichtsphilosophie“15 geprägt hatte, gilt zugleich als wissenschaftlicher Begründer des Panslawismus. In Rußland und Europa argumentiert er anhand vererbter seelischer Eigenschaften verschiedener Kulturkreise, aber auch – gemäß dem Stand der damaligen Anatomie – auf Grundlage von Schädel- und Kieferform. Europa, das eigentlich nur eine „westliche Halb-Insel Asiens“ darstelle, so Danilewski, sei eine willkürlich definierte Landmasse, als deren Teil sich Rußland keineswegs verstehen dürfe: „Es bezeichnet nur das Gebiet der großen germanisch-romanischen Zivilisation – es ist ihr Synonym, und nur mit der fortschreitenden Entwicklung dieser Zivilisation erhielt das Wort ‚Europa‘ den Sinn und die Bedeutung, in der es jetzt angewandt wird.“ Danilewski erkennt wenige historische Gemeinsamkeiten zwischen Rußland, jenem Reich zwischen der germanisch-romanischen Welt und Asien, und dem Westen: „Gehört nun Rußland in diesem Sinne zu Europa? Leider oder erfreulicherweise, zum Glück oder zum Unglück – nein, es gehört nicht dazu. Es nährte sich nicht durch keine einzige der Wurzeln, durch welche Europa sowohl wohltätige wie schädliche Säfte unmittelbar einsog (…) Rußland bildete keinen Teil des erneuerten Römischen Reiches Karls des Großen“, und es „gehörte nicht zur theokratischen Föderation, welche die Monarchie Karls ablöste“.16

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Danilewski betont, schärfer und entschiedener als Uwarow und auch Dostojewski, die Gegensätze seiner Nation zur europäischen, „germanisch-romanischen Zivilisation“ und deren erdrückender Dominanz. Die Bemühungen der Westler seit Peter dem Großen, Rußland in Anlehnung an das Vorbild des Westens zu modernisieren, seien zwangsläufig zum Scheitern verurteilt gewesen. Denn auch aus der Sicht der Europäer stelle das Slawentum mit Rußland an der Spitze einen vollkommen eigenständigen, organisch gewachsenen Kulturkreis zwischen Europa und Asien dar. Danilewski nennt einen Großteil der Charakterisierungen, die noch heute zum Teil unser Rußlandbild prägen. Der Slawe, so der Biologe, habe im Laufe seiner Geschichte eine außerordentliche Duldsamkeit, Rechtsgläubigkeit und eine Liebe der Gewaltlosigkeit entwickelt. In scharfem Gegensatz dazu stehe Europa: es sei historisch geprägt von Gewaltsamkeit bei gleichzeitig ausuferndem Individualismus, religiöser Unduldsamkeit und einem verlogenen Amtsglauben. Die angeblichen Gründe benennt Danilewski in der Kombination des Charakters der germanisch-romanischen Völker mit dem Katholizismus und schließlich dem den Nihilismus einleitenden Protestantismus. Rußland hingegen habe sich – trotz der Bemühungen prowestlicher Kräfte – nie an diesem Verfallsprozeß beteiligt und sich eine organisch gewachsene Volksseele, Widerwillen gegen den Parteienstaat und den Vorrang des Kollektivs vor dem Individuum bewahren können.


Dabei nimmt Danilewski Spenglers Theorien aus dem Untergang des Abendlandes von 1918 vorweg, eben nur mit eindeutig prorussischer Präferenz. Auch er betrachtet die Weltgeschichte aus der Perspektive voneinander unabhängiger, einem Aufstiegs- und Verfallsprozeß unterworfenen Kulturtypen. Während sich der germanisch-romanische Westen im Niedergang befinde, solle ihm als aufstrebende Macht Rußland an der Spitze eines „Allslawischen Bundes“, zu dem auch das orthodoxe Griechenland gehöre in einem „Weltkampf“ entgegentreten. Die Idee des europäischen Gleichgewichts, wie es vor allem Großbritannien forcierte, diene nicht dem russischen Interesse. „Der Kampf mit dem Westen ist das einzige Rettungsmittel sowohl zum Ausheilen unserer russischen Kulturkrankheiten wie auch zur Entfaltung der allslawischen Sympathien“, so sein Fazit.17 Danilewskis oft ins Klischee abgleitende, radikale Thesen fanden in der russischen Gesellschaft des 19. Jahrhunderts eine breite Anhängerschaft.

Die frühen Eurasier: Asien als Heimat

Danilewskis Einfluß auf konservative und traditionalistische Bewegungen in Rußland entspricht der Wirkmächtigkeit Spenglers innerhalb der Konservativen Revolution in Deutschland. Mit seiner Idee eines expliziten Sonderbewußtseins, eines „Kontinents“ zwischen Europa und Asien nahm Danilewski zugleich auch die eurasische Ideenwelt vorweg. Die „Eurasische Bewegung“, deren Ursprünge sich in einem 1921 im bulgarischen Sofia von vier russischen Emigranten veröffentlichten Sammelband namens Der Auszug nach Osten (im russischen Original: Ischod k Vostoku) finden, verstand den geographischen Raum – ebenso wie Danilewski – als wichtigste Kategorie der eigenen Identität. „Die russischen Menschen und die Menschen der Völker der ‚Rußländischen Welt‘ sind weder Europäer noch Asiaten. Da wir mit den verwandten und uns umgebenden Kultur- und Lebenselementen verschmolzen sind, schämen wir uns nicht, uns als Eurasier zu betrachten (Hervorhebung im Original, J. S.)“, heißt es in dem von dem Musikologen Petr Petrovič Suvčinskij, dem Geographen Petr Nikolaevič Savickij, dem Theologen Georgij Wassilewitsch Florowskij sowie dem Slawisten Nikolaj Sergeevič Trubeckoj herausgegebenem Werk.18 Die vier Autoren entstammten, ebenso wie die intellektuelle Mehrheit der eurasisch gesinnten Exilrussen, der universitären Elite des zaristischen Rußlands.


Bemerkenswerterweise waren die Herausgeber von Ischod k Vostoku in drei Fällen auch ostukrainischer Herkunft und plädierten für eine Einbindung ihrer Heimat in ein zukünftiges, russisch dominiertes eurasisches Imperium. Die Konflikte und Debatten der Gegenwart deuteten sich bereits an. So wandten sich die Eurasier gegen einen bisher dominanten Eurozentrismus und betonten statt dessen, in mindestens historisch korrigierender Absicht, das asiatische Erbe Rußlands. Entscheidend für die Identität ihres Vaterlandes sei der fruchtbare kulturelle, politische und militärische Austausch Rußlands mit Asien vom 13. bis ins 19. Jahrhundert. Während die offizielle Geschichtsschreibung im frühmittelalterlichen Großreich der Kiewer Rus den Ursprung des modernen Rußlands erkannte, betonten die Eurasier die mongolischen Eroberungszüge durch Dschingis Khan im 13. Jahrhundert als Grundlage der eigenen Identität. Damals sei es zu einer ersten imperialen Vereinigung des Großkontinents Eurasien gekommen, auf dessen Territorium sich später zum größten Teil auch das Zarenreich und die Sowjetunion erstreckten. Unter russischer Dominanz bildete sich so eine eigene, multikulturell geprägte, seit 700 Jahren bestehende Zivilisation heraus, die den europäischen Kultureinfluß in Rußland marginal erscheinen lasse – so die ersten Eurasier in Ischod k Vostoku.19 Den geographischen Begriff „Eurasien“ hatte bereits in den 1880er Jahren der österreichische Geologe Eduard Suess eingeführt. Die Emigranten erweiterten ihn im Sinne einer eigenständigen, politischen und kulturell verstandenen Großmacht, die unter anderem auch Ostukrainer, Weißrussen und die Völker Mittelasiens, darunter den Turan als Urheimat der heutigen Türken, umfassen sollte.

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Orthodoxer Glauben als verbindendes Element

Obwohl es mit dem Panslawismus als einer weiteren „antiwestlichen Abgrenzungs- und imperialen Legitimationsstrategie“20 zahlreiche ideologische Schnittmengen gibt, betonte der Eurasismus deutlich stärker die asiatische und östliche Komponente in der russischen Identität. Dementsprechend wurde auch das Modell westlicher Demokratie und der dort verortete Liberalismus, anders als bei den Panslawisten, fast durchgehend abgelehnt. An die Stelle des ebenfalls aus Europa importierten Bolschewismus sollte eine sogenannte Ideokratie treten, deren zentrale Elemente Elitenherrschaft, Einparteiensystem und eine allgemeinverbindliche, eurasische Staatsideologie bilden. Die Eurasier waren sich der ideologischen und geographischen Schnittmengen mit dem Sowjetstaat und dessen Fähigkeit, die territorialen Grundlagen eines zukünftigen eurasischen Reiches zu sichern, durchaus bewußt. So sollte der Sozialismus laut einzelnen Strategien seit 1926 nicht etwa gestürzt, sondern vielmehr mittels einer Machtübernahme innerhalb der Kommunistischen Partei durch die „wahre Ideologie“ des Eurasismus ersetzt werden.21 Den wesentlichen Unterschied zum „Sozialismus in einem Land“ bildete jedoch der Bezug auf den orthodoxen Glauben als staatstragende Religion.


Diese Bewegung des Jewrasistwo erfuhr in den russischen Emigrantenkreisen nach der Oktoberrevolution 1917 in Europa ihre Blütezeit, beschränkte sich jedoch im Wesentlichen auf Intellektuellenzirkel. Denn die Positionen der Eurasier fanden sich vor allem seit 1923 im Eurasischen Verlag sowie verschiedenen eigenen Periodika, unter anderem in Berlin, Paris, Prag und Brüssel, wieder. Zwar gab es vor allem seitens ehemaliger weißer Offiziere Pläne zum Aufbau einer eurasischen Partei und einer stärkeren Einflußnahme und Bekämpfung des Sozialismus in der UdSSR, jedoch wurden diese Versuche schnell vom sowjetischen Geheimdienst beendet. 1929 spaltete sich die Bewegung nach langen Flügelkämpfen in ein linkes, prosowjetisches sowie ein traditionalistisches, christlich-orthodoxes Lager. Erst in der geopolitischen Debatten nach dem Zusammenbruch der Sowjetunion 1991 entfaltete der Eurasismus sein ideologisches Potential erneut. Durch das zeitgleiche Auseinanderfallen des Warschauer Paktes sah sich die neugegründete Russische Föderation gezwungen, vor allem im mittelasiatischen Raum der ehemaligen Sowjetrepubliken verstärkt die politische und wirtschaftliche Zusammenarbeit zu suchen. Innerhalb der politischen und intellektuellen Elite Rußlands erfuhr der Eurasismus als Alternative zur Westbindung eine Wiedergeburt. „Raum, Hegemonie, Staatlichkeit und Multiethnizität“ seien die zentralen Kategorien des politischen Eurasismus nach 1990, betont der Politikwissenschaftler Jens Fischer. Als dessen zentrale Werte in der politischen Praxis nennt er die „Liebe zu Rußland, materielles und geistiges Eigentum Rußlands, staatliche Einheit, territoriale Unversehrtheit, Familie, Kollektivismus, Freiheit der Persönlichkeit, gewissenhafte Arbeit, Demokratie, soziale Gerechtigkeit, Gleichberechtigung der Völker, multinationale Kultur, Selbstlosigkeit in der Verteidigung des Vaterlandes, Geistigkeit“22. Unter der pragmatisch-selbstbewußten Außenpolitik von Präsident Wladimir Putin haben diese Werte erneut Konjunktur, ideologisch erweitert und mit den Denkern der europäischen Konservativen Revolution verknüpft wurden sie jedoch von Alexander Dugin.

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Dugin: Neoeurasismus gegen US‑Imperialismus

Dugin, 1962 in Moskau geboren, ist der wichtigste Kopf der „neoeurasischen Bewegung“ nach 1990. Seine Konjunktur erfuhr der Eurasismus, freilich stark modifiziert, angesichts der „geopolitischen Tragödie“ des Zusammenbruchs der Sowjetunion, wie Dugin selbst betont.23 Anders als der klassische russische Nationalismus, der nach 1990 ebenfalls wieder auflebte, geht es den Neoeurasiern jedoch nicht allein um eine Rückkehr zur alten, ethnisch gebundenen russischen Großmacht. Zugleich handelte es sich bei Dugins Ideologie keineswegs um eine Aktualisierung der eurasischen Konzepte der 1920er Jahre. Drei Elemente, so der Historiker Stefan Wiederkehr, kennzeichneten den Neoeurasismus: „Erstens dominierte bei Dugin das Denken in geopolitischen Kategorien. Zweitens stützte er sich zu Beginn der neunziger Jahre stärker auf das Gedankengut der westeuropäischen Neuen Rechten und deren Kanon von älterer Literatur als auf den klassischen Eurasismus. Deshalb umfaßte drittens der Eurasienbegriff Dugins zu Beginn der neunziger Jahre die zusammenhängende Landmasse von Europa plus Asien (Hervorhebung im Original, J. S.).“24

Ziel, so Dugin zu Beginn der 1990er Jahre, sei ein „eurosowjetisches Imperium von Dublin bis Wladiwostok“, Europa sei es darin auf Grundlage einer pax eurasiatica bestimmt, „freiwillig oder unfreiwillig der UdSSR beizutreten“.25 Daß die geopolitische Tradition der sowjetischen Supermacht jedoch sich nicht ohne weiteres wiederbeleben ließe, wurde Dugin schnell bewußt. Statt dessen suchte er verstärkt Allianzen mit Kräften, die ebenfalls gegen die US-amerikanische Dominanz und den westlichen Liberalismus gerichtet sind. Zu seinen Austauschpartnern innerhalb sogenannter Rundtischgespräche in der führenden Wochenzeitung der neoeurasischen Bewegung, Den (Der Tag), zählten unter anderem Vertreter der europäischen Neuen Rechten, darunter der Franzose Alain de Benoist und der Belgier Robert Steuckers, aber auch Muslime. Anders als die Autoren des Jewrasistwo der 1920er Jahre erkannte Dugin nicht im „germano-romanischen“ Europa den Feind, sondern in den USA als einzig verbliebener Weltmacht und der ihr zugrunde liegenden Ideologie des Liberalismus. Orientiert an Carl Schmitts Idee der Weltgeschichte als Kampf von Land- gegen Seemächte betrachtete er eine zukünftige, globale Eurasische Union unabhängiger Staaten und Kulturen als Gegenmodell zur US-amerikanischen Idee der „One World“.


Innerhalb dieses weit über die ehemalige Sowjetunion hinausweisenden „heiligen Eurasischen Reichs“ sollten die Völker ihre Werte und Traditionen vor dem Liberalismus verteidigen, so Dugin. Statt einer weltweiten US-Dominanz schlug er eine „Autarkie der Großräume“ vor. Damit einher geht die Ablehnung jeder Form von Universalismus. In einem Interview mit dem deutschen Wochenmagazin Der Spiegel vom Juli dieses Jahres betonte Dugin: „Es gibt keine universellen Werte. Die, die dafür gehalten werden, sind eine Projektion westlicher Werte.“ „Die westliche Zivilisation“, so legte er nach, sei „eine rassistische, ethnozentristische Zivilisation. Jeder Westler ist ein Rassist – kein biologischer, wie Hitler, aber kulturell. Deswegen denkt er, es gebe nur eine Zivilisation – oder Barbarei.“26 Die Thesen von Dugin erscheinen oft stark überspitzt und auf öffentliche Skandalisierung programmiert. Die neoeurasische Ideologie, die Dugin sowohl als Überwindung von Liberalismus, Kommunismus als auch Faschismus versteht, verdichtete er in dem 2009 auf Russisch und 2013 in der deutschen Übersetzung erschienenen Sammelband Die Vierte Politische Theorie. Aufbauend auf Martin Heideggers Ontologie entwarf ein Autorenkollektiv um Dugin ein theoretisches Modell, das als Synthese und Überwindung der drei Großideologien der Moderne verstanden werden soll. Im Mittelpunkt der Kritik stehen sowohl der westliche Fortschrittsoptimismus als auch der Glaube an ein „Ende der Geschichte“, wie es der US-amerikanische Politikwissenschaftler Francis Fukuyama voreilig prognostiziert hatte. Statt dessen glaubt Dugin, in der Tradition von Spengler, an eine Wiederkehr der Geschichte: „Im Wesentlichen haben wir es aber mit einer Erneuerung und Fortsetzung jenes westlichen Universalismus zu tun, der von dem Römischen Reich durch das christliche Mittelalter und durch die Moderne im Sinne von Aufklärung und Kolonisierung überliefert wurde, bis hin zu den heutigen Erscheinungen von Postmodernismus und Ultraindividualismus.“27 Damit erweist sich Dugins Neoeurasismus zugleich als Wiederauflage der antiwestlichen Geschichtsphilosophie von Danilewski und als Erweiterung der eurasischen Geopolitik der 1920er Jahre. Mit einer Anpassung dieser Legitimationsideen russischer Großmachtpolitik an das 21. Jahrhundert gelang es ihm zugleich, weltweit Unterstützer zu finden – unter anderem auch in Brasilien und China. Auch in der deutschen Rechte findet Dugin Gehör, denn er betont, der Widerstand gegen die erdrückende US-amerikanische Dominanz sei zwangsläufig zugleich mit dem Streben nach nationalstaatlicher Souveränität der Bundesrepublik verbunden. In einem Interview mit Manuel Ochsenreiter für das Nachrichtenmagazin Zuerst! betonte Dugin: „Deutschland muß sich als unabhängiges, freies und souveränes politisches Gebilde definieren. Was auch immer die US-amerikanischen oder deutschen Politiker heute reden, die Wahrheit ist ganz einfach: Es gibt keine Freiheit in der Okkupation. Wenn Deutschland frei sein will, muß es gegen die Okkupation rebellieren.“28


dugin geopolitica libros-books-amazonia.jpgIm Zuge der ukrainischen Krise geriet auch Dugin ins Visier der westlichen Öffentlichkeit; etablierte deutsche Zeitungen, darunter Die Welt und die Frankfurter Allgemeine Zeitung, porträtierten den vermeintlichen „rechtsradikalen Guru“ und „Einflüsterer Putins“29. Dugins Stern scheint jedoch zu sinken. Im Mai dieses Jahres wurde er als Soziologieprofessor an der staatlichen Moskauer Lomonossow-Universität vom Rektor entlassen. Grund waren unter anderem sein Aufruf, die Opfer des Massakers von Odessa vom Mai 2014 mit dem Blut der „Kiewer Junta“ zu rächen, sowie eine sich anschließende Unterschriftensammlung gegen ihn. Als aktuell bedeutendster Vertreter der langen Tradition russischer Großreichsideen dürfte seine Stimme jedoch nicht leiser werden. Europas Patrioten und Konservative sollten diesen Gegenpol zur ideologischen Dominanz des Westens zu schätzen wissen. Aber sie sollten auch nicht vergessen: Die Ideen dieses wichtigen Verbündeten stehen in einer langen Tradition russischen Reichsbewußtseins. Sie verkörpern nicht mehr und nicht weniger als den ideologischen Überbau nationaler Interessen.

Anmerkungen

1 Vgl. Pëtr Kropotkin: Ideale und Wirklichkeit in der russischen Literatur. Zürich: Diogenes 2003 (= Kropotkin):, S. 36 f. Fürst Kropotkin (1842–1921), Geograph, Schriftsteller und einer der wichtigsten anarchistischsten Theoretiker, betrachtet vor allem den für Russland verheerenden asiatischen Mongolensturm als wesentlich für die Bildung eines Moskauer Zentral- und Militärstaates. Mit Hilfe der Mongolenkhane sei es dem Großfürstentum Moskau gelungen, die umliegenden Stadtstaaten und Fürstentümer zu unterwerfen: „Der Mongoleneinfall, der im Jahre 1223 stattfand, zerstörte diese ganze junge Zivilisation und leitete Rußland in ganz neue Bahnen.“
2 So das Urteil des Dekabristen Gawriil Stepanowitsch Batenkow. Zitiert nach: Nikolaj I. Zimbajew: Zur Entwicklung des russischen Nationalbewußtseins vom Aufstand der Dekabristen bis zur Bauernbefreiung. In: Die Russen. Ihr Nationalbewußtsein in Geschichte und Gegenwart. Herausgegeben von Andreas Kappeler. Nationalitäten- und Regionalprobleme in Osteuropa. Band 5. Köln: Markus Verlag 1990, S. 38. Die Bezeichnung „Dekabrist“ leitet sich von der russischen Bezeichnung für „Dezember“, dem Monat des Aufstandes, ab.
3 Vgl. Frank Golczewski/Gertrud Pickhan: Russischer Nationalismus. Die russische Idee im 19. und 20. Jahrhundert. Darstellung und Texte. Göttingen: Vandenhoeck & Ruprecht 1998 (= Golczewski/Pickhan), S. 15.
4 Vgl. ebd., S. 22.
5 Zitate: Ebd., S. 25.
6 N. L. Brodskij, Rannie slavjanofily. Moskau 1910, S. LXII. Zitiert nach: Ebd., S. 25.
7 Fjodor M. Dostojewski: Schuld und Sühne. Rodion Raskolnikoff. Roman. Aus dem Russischen von E. K. Rashin. München: Piper 2008, S. 7 ff.
8 Ebd., S. 741.
9 Hans-Jürgen Gerigk: Dostojewskijs Entwicklung als Schriftsteller. Vom „Toten Haus“ zu den „Brüdern Karamasow“. Frankfurt am Main: Fischer 2013 ( = Gerigk), S. 53 f.
10 Kropotkin, S. 251.
11 Gerigk, S. 74.
12 Ebd., S. 231f.
13 Ebd., S. 221.
14 Vgl. das Interview im Spiegel mit Dugin vom Juli 2014: „Jeder Westler ist ein Rassist.“ Spiegel-Gespräch. Der Spiegel. Nr. 29/14. 7. 2014. S. 120–125 ( = Der Spiegel), hier S. 121.
15 Golczewski/Pickhan, S. 39.
16 Nikolai Jakowlewitsch Danilewski: Rußland und Europa. Eine Untersuchung der kulturellen und politischen Beziehungen der slawischen zur germanisch-romanischen Welt. Übersetzt und eingeleitet von Karl Nötzel. Osnabrück: Otto Zeller 1965 ( = Danilewski), S. 21.
17 Ebd., S. 235.
18 Ischod k Vostoku. Herausgegeben von Petr Petrovič Suvčinskij, Petr Nikolaevič Savickij, Georgij Wassilewitsch Florovskij, Nikolaj Sergeevič Trubeckoj. Sofia 1921. Zitiert nach: Stefan Wiederkehr: Die eurasische Bewegung. Wissenschaft und Politik in der russischen Emigration der Zwischenkriegszeit und im postsowjetischen Rußland. Köln/Weimar/Wien: Böhlau 2007 (= Wiederkehr), S. 34.
19 Vgl. dazu: Jens Fischer: Eurasismus: Eine Option russischer Außenpolitik? Berlin: Berlin Verlag 1998 (= Fischer), S. 39 f.
20 Wiederkehr, S. 33.
21 Vgl. ebd., S. 137.
22 Fischer, S. 107.
23 Vgl. Wiederkehr, S. 233.
24 Ebd., S. 234.
25  So Dugin in der führenden Wochenzeitung der neoeurasischen Bewegung, Den (Der Tag), 1992. Zitiert nach: Wiederkehr, S. 233.
26 Der Spiegel, S. 122.
27 Alexander Dugin: Die Vierte politische Theorie. London: Arktos 2013, S. 77 f.
28 „Ohne Rebellion keine Souveränität“. Deutsches Nachrichtenmagazin Zuerst! Januar 2014. S. 20–24, hier S. 22 f.
29 Vgl. Julia Smirnova: Putins Vordenker, ein rechtsradikaler Guru. Die Welt, 11. 7. 2014. Online einsehbar unter: www.welt.de/politik/ausland/article130011929/Putins-Vorde... (Stand vom 25. Juli 2014), oder Kerstin Holm: Auf diesen Mann hört Putin. Frankfurter Allgemeine Zeitung, 16. Juni 2014. Online einsehbar unter: www.faz.net/aktuell/feuilleton/debatten/

Rußlands riesige Landmasse verbindet Europa mit Asien. Der eurasische Gedanke hatte schon in den Emigrantenkreisen der Zwischenkriegszeit größere Wirksamkeit, nach dem Zusammenbruch der Sowjetunion entfaltete sich sein ideologisches Potential erneut.

mercredi, 10 octobre 2018

La volte-face de l’Inde anéantit la stratégie «quadrilatérale» anti-chinoise de Trump

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La volte-face de l’Inde anéantit la stratégie «quadrilatérale» anti-chinoise de Trump

Ex: http://www.zejournal.mobi

Un changement de politique étrangère de l’Inde la semaine dernière a désintégré la stratégie de l’administration Trump contre la Russie et la Chine. Le traitement de l’Inde par les médias américains va changer. Le gouvernement indien de Narendra Modi va essuyer un feu nourri d’attaques propagandistes.

Il y a deux semaines, la Revue hebdomadaire de Moon of Alabamas’intéressait à l’accord véreux que Modi, le fondamentaliste hindou qui est président de l’Inde, a conclu sur l’avion de combat Rafale:

En résumé : Le gouvernement précédent avait signé un contrat avec la société française Dassault pour l’achat de 126 Rafales pour 10,6 milliards de dollars. 30% du prix devait être rétrocédé par Dassault à l’avionneur d’État indien HAL pour assembler la plus grande partie des avions.

Modi s’est envolé pour Paris et a changé l’accord à l’insu de son cabinet et de l’armée de son pays. L’Inde n’aura plus que 36 Rafales mais ils lui coûteront 8,7 milliards de dollars. 30% de l’argent sera rétrocédé à une société indienne privée appartenant au groupe privé Reliance, menacé de faillite, pour des projets sans aucun rapport, et sans transfert de savoir-faire.

On ne sait pas encore combien d’argent Reliance, qui appartenait à la famille Ambani, autrefois très riche, devait reverser à Modi et à son parti. Depuis que tout cela a fuité, Il y a des appels à la démission de Modi, mais il est peu probable qu’il le fasse.

Mon article était basé sur le gros travail de recherche du Caravan Magazin et je citais ma source. Aujourd’hui, le New York Times a repris l’histoire : Avec le « douteux » contrat sur les avions de combat, l’opposition indienne parvient à déstabiliser Modi. L’ « article récapitulatif » du New York Times a deux semaines de retard sur la révélation de l’accord véreux par Caravan, qu’il ne cite même pas, et il n’apporte rien de nouveau.

La question est donc : Pourquoi sort-il maintenant ?

Les États-Unis avaient espéré qu’ils pourraient attirer l’Inde, traditionnellement non alignée, dans leur camp et l’utiliser dans leurs guerres stratégiques contre la Chine, la Russie et l’Iran. La Stratégie quadrilatérale d’une alliance indo-pacifique du Japon, de l’Australie et de l’Inde sous la direction des États-Unis a été conclue il y a un an, soi-disant pour mettre en place un « ordre fondé sur le droit » qui permettrait aux États-Unis de décider de ce que la Chine (et les autres pays) auraient le droit de faire dans le bassin indo-pacifique.

Les détracteurs du gouvernement Modi n’ont pas apprécié du tout le rôle subordonné que la fière Inde était censée jouer dans cet accord.

Puis, le Congrès américain, par le biais de la loi intitulée Acte pour contrer les adversaires de l’Amérique au moyen de sanctions (CAATSA), a menacé l’Inde de sanctions si elle achetait les systèmes russes S-400 de défense aérienne. Trump la menace également de sanctions si elle achète de pétrole iranien.

Les critiques intérieures contre la stratégie de Modi se sont intensifiées. Le scandale des Rafales a ajouté à la pression. Après quelques hésitations, Modi a finalement changé de cap.

La semaine dernière, le président Poutine s’est rendu en Inde et a signé un certain nombre de contrats importants. L’Inde achètera 5 exemplaires (40 lanceurs) du système S-400 pour 5 milliards de dollars. En outre, les deux parties ont conclu un accord pour la construction de 6 réacteurs nucléaires supplémentaires par des entreprises russes en Inde. (Deux réacteurs russes sont déjà en service en Inde et deux autres sont en construction). Les réacteurs valent environ 20 milliards de dollars chacun et seront construits au cours de la prochaine décennie. Rosneft a signé un accord de dix ans pour fournir à l’Inde 10 millions de tonnes de pétrole par an. Il y a aussi quelques autres nouveaux accords .

Les allusions que ces dirigeants ont faites, lors de cette rencontre au sommet, au multilatéralisme, ainsi que leur déclaration commune, ont été ressenties par Trump comme un coup de pied au cul. L’ancien ambassadeur indien M. K. Bhadrakumar écrit sur son blog Indian Punchline :

Nous semblons avoir jeté aux oubliettes l’idée du « Quadrilatère » de l’administration Trump, qui était, bien sûr, une tentative à peine déguisée de créer un système d’alliance dirigé par les Etats-Unis dans la région Asie-Pacifique pour isoler la Chine dans sa propre région. L’Inde prend ses distances par rapport à cette entreprise.

Dans un article plus approfondi, Bhadrakumar développe la vision indienne :

Il faut prendre en compte toutes les évolutions internationales pour adapter notre réponse. Il nous faut notamment prendre en compte les progrès de la relation entre la Chine et la Russie plutôt que de les regarder avec scepticisme. L’entente croissante entre ces deux pays signifie que la stratégie américaine visant à les diviser et à les combattre séparément – la Chine sur le champ de bataille du Pacifique et la Russie sur le champ de bataille européen – a échoué. Au contraire, ce qui est en train de se produire, c’est une éviction des États-Unis du Moyen-Orient et de l’Asie du Sud-Est. Washington montre des signes de nervosité. C’est ce qui explique la tentative désespérée des Américains d’attirer l’Inde dans une alliance militaire répondant à ses propres besoins. Ce serait une grosse erreur de croire en un « ordre libéral international » qui n’est, évidemment, qu’un mythe américain. 

Malgré les menaces de sanctions américaines, l’Inde continuera également à acheter du pétrole iranien :

L’Inde achètera 9 millions de barils de pétrole iranien en novembre, selon deux sources dans l’industrie du pétrole, ce qui signifie que le troisième importateur mondial de pétrole continuera à acheter du brut à la république islamique malgré les sanctions américaines qui entreront en vigueur le 4 novembre.

La Chine continuera également à acheter des hydrocarbures à l’Iran. Toutes ces transactions ne se feront évidemment pas en dollars américains, comme autrefois, mais en devises bilatérales ou dans le cadre d’opérations de troc.

Les nouveaux accords indiens avec la Russie, les déclarations prononcées au sommet russo-indien et la poursuite des achats de pétrole à l’Iran constituent d’énormes revers pour les politiques anti-Chine, anti-Russie et anti-Iran de l’administration Trump. La stratégie internationale de Trump pour sauver le « pouvoir unilatéral » des Etats-Unis a échoué à cause de l’indocilité de l’Inde. Et c’est précisément la raison pour laquelle le New York Times attire maintenant l’attention du public sur le scandale de corruption des Rafales et met l’accent sur l’opposition intérieure à Modi.

L’Inde de Modi est maintenant sur la liste américaine officielle des pays maléfiques. Chargez les canons de la propagande ! Il est temps de changer son régime.

Traduction : Dominique Muselet